ÂClaude Favre | Ragazzi
d’un titre pas forcément, moulin à vent
"... rien d’étonnant à ce que la poésie, comme toutes les belles, soit entourée d’eunuques"
rien, contre la fête telle qu’aujourd’hui, de la différence
rien, et beaucoup de scrupules
la poésie soulage, la poésie est curative, bonjour la ferme
des animaux
la poésie est évidente, répare, répond plus facile
je hais la poésie
à la rescousse, l’enragement
contre les pères, et les enfants, dans les aéroports les anti-
dépresseurs, contre les mères, contre, contre
que j’ai voulu lire
lire, dire, en des langues en rien naturelles, des langues
qui s’agacent, agacent, questions
les belles rages
toujours de vie désir de plus
pour la réalité je donnerai une attention patriotique, tête et
corps on me coupera
devant son cercueil quelqu’un dit, de lui un philologue
notamment, avec les rêves anxieux
là, avec les langues italiennes, les langues qui vont
contre, ne sont pas moyens
sinon au moyeu du monde
pas antérieur au langage, le cri ne suffit pas
pas d’ordinaire, pas de fatalité, c’est aujourd’hui
la simplicité des nuances, au plus près, la poésie à flanc
de vie mord rage, il y a toujours des choses extrêmes dans
la vie mord rage
la langue n’est pas prête pour la poésie, encore moins
avec fanfreluches, modes fascistes
la poésie ne donne pas accès, la poésie arrache, s’arrache
ça va très vite, si on voulait
la poésie charrie la langue, qui n’existe pas
seul perdre rend l’adhésion au monde possible, fleur de
l’âge
c’est toujours écrit avant, de très grands amas
parfois, rien, ou pas encore défait, blessé, pour rien ou peut-être pas
d’antiques pêches
ne serait-ce que du passé, plus qu’archaïque, nouveau
rien du régionalisme, c’est autre chose, d’enrages, sur de
grands chevaux, tout ça comme cogner la réalité
il y a la prosodie, et le désespoir, d’allant
chercher, défi, les choses sont là
trancher la tête de la méduse poésie
et son pas de mystère, même lorsque perdus, rien, nous
sommes de sommes
réprouver l’imagination des pères européens
je hais la poésie qui renforce, n’ébranle pas, ne déforce
pas, ne détraque pas, ne disloque pas
lire, dire, écrire et faire, mal aux aises, à s’en mourir
pas de quartiers, de clans, et à ce moment là
ne serait-ce que parmi les groseilles
par un beau matin
toujours, et sans mot de la fin, bien qu’une si grande
douceur dans la voix
bien que, qu’on ne trouverait pas ailleurs, d’engages
pour un monde presque, parce qu’un monde déjà, et
d’ailleurs laminé, égrugé, fauché, asphyxié, déglingué
avec des bêtes noires autophages
tu plaisantes cher ami
en revanche, encore plus grave, quoiqu’on ne sait
la langue n’est pas engagée, la langue n’existe pas, sinon
de résurgences fascistes
tu plaisantes cher ami, non
non jamais avec de telles choses
quand plus d’à soi, sinon d’un pouvoir d’achat, c’est
toujours tout le monde
morts nous sommes morts, avec même des cheveux longs
rien, on ne va pas se mettre à écrire des poèmes avec
leurs places occupées
d’un changement permanent des choses, voulons, on fait
le joli, de la réalité sociale, on ne va pas s’encarter, en des
mesures certaines, contre
voulons, changer la vie
d’un engagement c’est toujours à plusieurs, et comment
hérétique, que j’ai voulu dire, enfin essayer
le peuple n’existe pas en cela que plusieurs, mus sans
espoir, les hommes simples
à disparaître, de cet amour, cela veut dire
ne plus attendre de dieu, excommunier avec de grands
airs, écouter, de belles rages
si quelqu’un, chair et os d’éprouver en langues d’eaux plus
vieilles qu’en nos pays, aimer, de contradictions
l’amour de ce qui, sacrilège qui n’aime pas
dire non, d’éris de non concorde, pas dans le marbre dur,
exiger, aimer de contradictions
même si, ce monde plutôt que rien, sans rendre grâce,
plutôt rage vive, rage mue, de rage de n’avoir rien de vous
avec la fidélité
est-ce qu’on se quitte, tombés dans le champ
dire, cependant regarder
la poésie n’est pas théorique, la poésie est de ne l’être pas,
la poésie ne chante pas, bafoue les banquiers
n’a rien à voir avec une fiche technique la poésie, rien
à faire ça avec la direction des ressources humaines la
poésie, ça de gueule n’a rien à
ne peut pas théoriser, pas essentialiser, juste poser des
problèmes
de belles rages bousillées
rien contre le contemporain
les scènes sont toujours précédentes
je hais qui ne suis pas que moi la poésie, et dans les
veines descentes
où en est l’entre, de l’avenir, ragazzi
nous ne sommes pas assez morts d’aujourd’hui de grands
amas
que voulions d’avoir voulu lire, comploter, rien
rien
rien
ragazzi, jour jour après jour, c’est toujours aujourd’hui
la matière est trop souvent l’écume de la matière