Frédérique Cosnier | Écrire avec
Des œuvres visuelles ou scéniques au poème, et retours.
Par échos continués, quelques traces poétiques qui pointillent.
« La moindre image, sans parler du moindre tableau ou film, la moindre mise en forme d’une parole, est un pousse-à-dire » (Serge Martin)
On prend des photos sur les lieux de l’exposition ou de la représentation. On fait des captures d’écran. Avec les moyens du bord actuel du visiteur spectateur, on fabrique de petites caisses de résonance qui sont le signe que quelque chose tient à se dire. Que peut-être ça tient à ça, la relation à l’œuvre : se dire. Où le "se" n’est jamais constitué à l’avance, n’est pas du soi forclos, mais au plus vif, une relation de langage. Continuer le pendant d’un mouvement déclenché, dans un après où quelque chose remue encore, et peut-être même dans un avant, que l’œuvre vient réveiller sans prévenir. À la faveur de cet intempestif explosif qu’est le passé en dormance, quelque chose se réveille hors de notre bon vouloir, et l’image dialectique chère à Walter Benjamin fait son vacarme.
Parce que c’est le moment pour elle.
De faire son bruit.
Il en serait ainsi, dans ce journal intermittent de le relation avec certaines œuvres, sans fil continu mais non sans la basse continue de ce qui travaille au cœur de l’art, il en serait ainsi d’un accueil de l’activité de toute œuvre, si elle fait œuvre : son activité de pousse à dire. Comme autant de petits événements de langage.