Guillaume Vissac | Bara no hanayome
Bara no hanayome est une fiction en 48 cartes. Durant la lecture, 2 cartes (la première et la dernière) sont fixes, les 6 autres sont tirées par le public : chaque performance est donc aléatoire. Les cartes de référence correspondent au jeu japonais Hanafuda. On peut tout à fait dire que la superhéroïne poétique dont il est question dans cette histoire est "inspirée de faits réels". Les vers, quant à eux, sont justifiés.
â• est une fille qui joue du quand ? où ? qui ? lequel ?
temps qui passe. superhéro- , ,
ïne des gelures & des flash , , ,
forward elle allait où elle , , ,
veut dans les passés & l'a- , ,
venir. j'ai aimé voir cette , ,
fille enfiler en un clin de , , ,
paupière un costume composé ammonite, . toi,
de pétales de ses roses. là dans la . moi, dans
où la pulsation du pouls se . l'ère paléozoïque dans
met, dans le tempo des ma . vivre . en-
ou des , â• aime voyager & core & de plus en plus près
venir dans le temps, courir de . l'histoire sans
sur les toits des buildings fin du . on peut
en quête de cœurs à sauter, être
voilà de quoi elle est cap- comme une , comme un
able. c'est un superpouvoir descendre dans le fond
& une fois métamorphosée en de la , à travers l'his-
celui ou celle qui ne saura toire des profondeurs de la
pas aimer, elle aime mais à . &, au fond, se
leur place une seconde fois . ! !
pour que leur sang circule.
â• sait lécher le sel de ses il a fallu aimer combien de
métamorphoses & c'était ces mecs paumés qui sont là
. sur sa peau quelques à répéter qui suis-je ? qui
unes des échardes salines à suis-je, suicide ? celui-là
l'avoir hachurée. quelqu'un l'appelait suicide. croyait
lui demandant si elle était c'était son nom. non. ne le
elle-même : oui. où ? c'est détrompera pas. elle l'aime
dans les ascenseurs que ses & elle les cherche. dans un
métamorphoses venaient. les œil ou un autre. des djinns
escaliers, parfois. les as- dans l'humeur aqueuse : ses
censeurs surtout. c'est une yeux qui débordent de ça. â•
histoire d'apesanteur &, ou les défie en duel, une rose
de lévitation, ça. des fois entre les doigts. leur ring
c'était une femme, des fois c'était sa prunelle. lui a-
c'était un homme. une bête, lors qu'ils se battront, on
un . rocher. peut dire qu'il . à
de l'écume. ça dépend. ici, cause de la gravité lévite.
pendant que tout oscille ou croit qu'il lévite. c'était
vibre non, â• n'est plus qui un mec, il se fait tatouer,
elle est : c'est un buisson un beau jour, sur le torse,
de roses dans des vêtements un souvenir de sa jeunesse.
de fille à peine écloses... quoi ? elle. â•. une vision.
le meilleur moment pour ai- elle avait, dira â•, de l'or
mer quelqu'un du même sexe, dans un œil & pas l'autre.
dira â•, c'était maintenant. elle aime danser avec son
corps disjoint contre le
ces choses que â• avait dans corps alors que l'ombre
la bouche, ça a pris la fo- de partout se dessine.
rme non de mots mais de mi- ils s'emmêlent, comme
ettes. ça tape par à-coups. des fils de cuivre & lier
ça vaut cher au ma- là où
& si on se mariait, pendant rchénoir cette mâ- marc &
qu'on le peut encore, avant ne. combien le g- marées,
que l'autre néo-fasciste il ramme cette âme, au fond,
prête serment ? qui est-il, au juste ? on a se mêlent
pourquoi voulait-il la mort une vague idée aux formes
de pas mal de personnes, on des cours. ça argentiques
ne le saura pas, même pas â• vaut ce qu'a des rétines.
(se marier était son idée). pu un temps cette fille :
valoir les l'or dans l'un
qui sait comment se termine auras que de ses yeux est
une histoire pareille ? pas l'iris a issu de ça : une
moi, dit â•, dans la cellule le chic rondelle d'ananas
de quelqu'un d'autre, où ne d'oub- ==== dans le noir.
crépitent que les silences,
les miettes & les à-coups.
après avoir laissé son cœur le dernier épisode tient en
dans une boîte de panneton, un plan : â• de dos & allant
ce garçon l'a vendu au plus quelque part. elle marchera
offrant & attendra que cela dans les dunes, du sable au
se passe. quoi ? sans doute fond se lève, c'est le vent
un désastre. ici ou là, des qui l'emporte petit à petit
pianos jouent & son cœur de comme dans la chanson... on
partout pulse du sang (mais distingue par moments comme
s'est passé très vite : des des , des tours de
mecs dealaient des trucs le pise mais de ciment, que le
long des flaques, sur un de vent mange à présent... une
ces parkings de nuit. l'âme musique, c'est un crescendo
des lignes à haute tension, d'air & de . bientôt
près d'eux, sinue... ça ira le sable la rattrape & elle
jusqu'à couvrir le timbre & en a à la taille, elle en a
le duvet de leurs voix. une aux épaules. les ciels vont
espèce de bruit blanc & les s'en mêler : fondre. à quoi
mecs n'ont pas vu le garçon bon faire semblant d'avanc-
faire : faire du troc entre er ? elle le fait. elle est
son cœur & ça. quelques gr- dans ce panorama autant que
ammes, il disait, pas plus. dans un autre. tout est ou-