Stéphane Lambion | D’autres réseaux
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depuis l’arrière de l’ambulance,
dos à la route,
un double mouvement
du décor fixe qui s’éloigne
et des voitures qui se rapprochent,
comme voulant retenir
qui sirènes sonnantes s’en va.
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depuis peu, l’espace autour de moi s’est
resserré et densifié, rétréci et alourdi ;
il est moins transparent, a pris une teinte,
c’est-à-dire : je respire moins
large sens mon corps plus
lourd plus présent trop.
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trois semaines après mon arrivée à Marseille, j’écrivais une note sur mon emménagement près de la Timone.
trois semaines avant mon départ de Marseille, l’ambulance vient me chercher de l’autre côté de la ville où j’habite maintenant et m’emmène vers cette même Timone, il est vingt-trois heures trente et en remontant le boulevard, c’est comme si l’on remontait le cours de mon séjour ici.
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depuis peu, le temps pour moi s’est
resserré et densifié, rétréci et alourdi ;
il est moins transparent, a pris une teinte,
c’est-à-dire : je suis pris
dans des boucles des
réseaux dont je ne
sors pas.
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c’est la première fois que je remets le pied en hôpital depuis le début de ma thèse,
l’infirmière qui m’enregistre me demande ce que je fais dans la vie
et me répond qu’elle aussi a fait une maîtrise de lettres,
qu’elle a travaillé sur l’usage des psychotropes chez les écrivains,
avec un clin d’œil elle me dit : c’est un signe que vous soyez ici ce soir,
ne sachant pas qu’elle ajoute
un fil à mon réseau
, une boucle
au sentiment
de boucle.
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de quel côté tirer
pour défaire le lacet.