A vos masques, prêts ... partez !

Ce vendredi 15 février remue.net poursuit son cycle de rencontres et vous invite à une rencontre autour du thème de «  l’atelier, l’écriture, quelle fatigue, quel élan ? »
avec Cathie Barreau, Albane Gellé, Olivia Rosenthal, Fabienne Swiatly. Médiation assurée par Chantal Anglade et Guénaël Boutouillet de remue.net. (Centre Cerise, Paris, 20 heures, entrée libre.)

D’autres rencontres suivront, programme à venir.


Mouvement sur le fil, de lumière ou de dunes, dans un corps qui contient des générations de corps, dans une histoire qui débouche potentiellement sur toutes les histoires, ainsi Patrick Chatelier commente-t-il, avec ferveur et sagacité le dernier texte de Nicole Caligaris, ainsi ouvrons-nous cette lettre,

et mouvement sur le fil encore, ces quelques mots pour vous signaler, comme on marche, de quoi s’est fait le chemin des dernières publications sur remue.net, mais qu’on vous en prévienne, si vous ouvrez la fenêtre / l’écran, ce sera pour en sortir (sauter ?), et n’oubliez pas de mettre le son !

De nouvelles chroniques :
celle de Philippe Rahmy, Cage Poetry, « Quatre cages, aux quatre coins de la chambre, à la dimension d’un corps de quatre ans » à accompagner absolument par l’écoute ici de Saturation Cage / Gion Cage / Fracture Cage / Justice Cage & bonus track KittyCage.

Dans la série des Radeaux Catherine Pomparat nous invite à découvrir le travail vidéo de Georgette Power : « Le dédoublement du langage, sa re-fabrication, est le seul lieu habitable pour l’artiste qui transforme littéralement sa solitude en modèle optique. »

On suivra Cécile Wajsbrot, un soir au cinéma, pour traverser les territoires, les générations, au risque de s’y confondre : « En sortant dans la nuit, je ne sais plus où est le monde réel. Tout existe à la fois, Berlin, Kaliningrad, Paris, tout existe toujours mais la plupart du temps, on n’y pense pas, puis un livre ou un film nous donne l’aperçu d’un ailleurs, et nous revenons là où nous sommes, plus riches d’autres vies. »

Enfin, ça ne s’appelle pas vraiment chronique, mais ça y ressemble, tant ça revient, ça creuse, en exploration de territoires intimes, ceux du travail d’écrire, de la pensée : « Dans un cerveau sans territoires, sans obstacles ni intervalles, je me demande quelle est la nature des matériaux de construction de la pensée. » écrit Dominique Dussidour dans ses Petits récits de penser et d’écrire.

Des inédits à découvrir dans la revue d’Hiver et par la fenêtre encore :
Nathanaël Gobenceaux, géographe, travaille sur les relations entre géographie et littérature et nous propose d’embarquer avec lui dans le TGV Paris-Nice de 7h54.

Un nouveau dossier, celui de Villa des morts, Opéra contemporain
nous ouvre l’atelier d’Aurélien Dumont, compositeur, et de Dominique Quélen, librettiste et poète, qui ont composé ensemble ces variations sur le repli, avec Eric Durand qui les a mises en scène.
En attendant musique et images, on lira le bel échange entre les trois partenaires de ce projet, et un extrait du livret, Variation 4.

Côté lectures, échos, recensions :
Claudine Galea nous fait découvrir Si j’ai une âme, le premier roman de Vincent Peyrel « (…) parce qu’un livre qui vous tombe entre les mains comme un rasoir ouvert, on ne s’assoit pas dessus ».
Patrick Chatelier offre en huit stations une lecture éclairante d’Oskoténie le dernier livre de Nicole Caligaris, qu’on pourra prolonger par la lecture du beau dossier que lui a consacré le Matricule des Anges.
Jacques Josse nous propose de marcher avec Antoine Choplin dont vient de paraître Cairns : « (Il) a choisi la marche en terrain pentu. Non pas la flânerie ou l’errance mais l’avancée lente et soutenue avec, en bout de course, un lieu à atteindre. »
Enfin Sébastien Rongier évoque la riche actualité entourant l’oeuvre de Michel Deguy, dont paraît Réouverture avec travaux,
accompagné d’un Grand cahier Michel Deguy paru aux éditions Le Bleu du ciel et des actes du colloque de Cerisy. A cette occasion remue.net accueille un texte de Jean-Pierre Moussaron et l’on pourra redécouvrir l’ensemble du dossier Deguy ici.

En vrac et pour finir, on aura aussi rencontré, ces dernières semaines sur remue.net :
une lettre au crocodile de Simone de Beauvoir, un chant d’amour de Jean Genet, une nécessaire colère d’Eric Pessan, dont il faut saluer la belle revue Eponyme, et d’inimitables Slogans, ceux de Maria Soudaïeva
(dans une traduction et une adaptation d’Antoine Volodine), à l’occasion de la mise en scène qu’en propose Charles Tordjman au Théâtre de la Commune, jusqu’au 22 février :

45. S’ILS S’INTRODUISENT SOUS TON MASQUE, CRIE EN GUEUX, DISPARAIS DANS TON CRI GUEUX !

46. S’ILS S’INTRODUISENT EN TOI, ÉGARE-LES, DONNE-LEUR DES POUPÉES GUEUSES, RUINE-LES !

écrit l’auteur de cette œuvre ultime dont Dominique Dussidour rappelle la singulière généalogie, ou encore :

40. TON MASQUE EST UN LABYRINTHE IMPÉNÉTRABLE !

41. ORPHELINE, TU ES SAUVE DERRIÈRE TON MASQUE !

42. S’ILS TE CARBONISENT, ÉTEINS-TOI !

Ce sera notre mot de la fin, prenez soin de vos masques, et portez-vous bien…

Pour remue.net

8 février 2008
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