Après tout l’existentiel

Lynne Cohen, Le vide après tout (VI)

Cette chronique s’inscrit dans une série intitulée Le vide après tout , une traversée de l’oeuvre de l’artiste Lynne Cohen à partir de sept photographies : après tout l’artificiel, après tout le matriciel, après tout le substantiel, après tout le factionnel, après toute l’exponentielle, après tout l’existentiel, après tout le consubstantiel


comme un écho de l’art de Sophie Calle

À Sophie Loizeau

Ce n’est pas seulement parce que l’œuvre de Lynne Cohen est lumineuse qu’un volume quadrangulaire de dimensions sensibles, un lit, traverse l’ horizontalité éperdue de l’espace visible de la photographie de la page 159. En disséminant les matières molles et dures du sommier, du matelas, de la couette et de l’oreiller blanc de tous les côtés, mais surtout vers le haut, une vive lumière, the vacant into the vacant, sollicite les regards autant sur le lit que dans la chambre.

Dans le livre, la chambre n’a pas de nom. Elle peut être appelée La Nexus, une chambre en ville dont la surface habitable s’étend bien au-delà de la référence au dernier livre d’ Henry Miller : « Si le lecteur ne voit pas cette toile de fond (...), il ne peut rien comprendre à ce qu’elle signifie. Ici, la sexualité est bien au-delà de la revanche anglo-saxonne sur le puritanisme : par la sexualité épique, la chair s’allie à la parole pour venir à bout d’une civilisation ; par la sexualité et par la parole, le poète envahit et engloutit les cités. »
Le lit Y est branché [le fil électrique est on ne peut plus explicite] sur un fond blanc qui plus qu’un mur est l’ouverture indéfini du vide. L’oreiller de la tête aussi est blanc : il reste toujours intact des mois durant, immaculé des lenteurs de l’attente dont le temps est capable. Des radiations prennent aussitôt au corps, sous la première peau si fine, si sensible, si petite : pellicula. Une poétique de la “relation corps-langage” et des rythmes amoureux [dont l’étalement informe d’édredon en dit long sur la longueur d’onde] transpercent l’odeur tiède transsubstantielle d’un dispositif au silence illusoire. La chambre résonne de tous les chuchotements et cris possibles des corps dans une posture allongée.

Il est indispensable ici de redire que Lynne Cohen n’intervient pas sur les « installations trouvées » qu’elle photographie. Elle y fait seulement, parfois, en “humble femme de chambre”, un temps soit peu le “ménage”.
Les œuvres de l’artiste de la chambre [photographique], de l’ “isolement pur ” [des photographies d’intérieurs sans noms de lieux et sans dates] et de l’ “absolu abandon” [des photographies d’intérieurs vides de présence humaine visible] relèvent nécessairement de l’objet premier du commencement : le lit. Pourtant il vaut mieux, devant cette photographie, comme devant toute les autres, au début [de ce nouvel épisode ] éviter d’approcher de trop près la réalité.
Quand la photographie ne fait que documenter du réel, dire avec
François Bon « (..) on s’en fout. C’est là où il y a de l’énigme, que ça commence. »
Alors regarder jusqu’au moment de tomber dans le lit et même quand la chambre change, ne pas se limiter à faire l’inventaire des lits comme un collectionneur mélancolique.

Le lit dure longtemps

Le lit aussi dure longtemps parce que ce sont des mains de lecture qui le fabriquent, des mains de femme : La Femme Lit [1] :

La femme-lit sent que tout son corps lui est donné en seconde noce

Sophie Calle, elle, n’est pas très douée pour la
noce, par contre elle sait faire [avec ]un lit : « Je voulais que mon lit soit occupé vingt-quatre heures sur vingt-quatre, comme ces usines où on ne met jamais la clé sous la porte. J’ai donc demandé aux gens de se succéder toutes les huit heures pendant huit jours. Je prenais une photographie toutes les heures. Je regardais dormir mes invités [...] Une des personnes que j’avais invitée à dormir dans mon lit et que j’avais rencontrée dans la rue, était la femme d’un critique d’art. Quand elle est rentrée chez elle, elle a raconté à son mari qu’elle était venue dormir huit heures dans mon lit et il a voulu voir de quoi il s’agissait. Et c’est comme ça que je suis devenue artiste." [2]
.

Il semble beaucoup plus délicat de dire comment on devient poète car la forme du poème qui se fait dans les plis ne souffre nulle explicitation. Ce que le regard perçoit d’une femme qui lit, c’est le lit et la lecture au lit du poète est encore autre chose :

Mais la lecture au lit n’est pas qu’une distraction ; on y trouve une intimité d’une espèce particulière. Lire au lit est une activité égocentrique, immobile, libre des conventions sociales habituelles, cachée au monde et qui, parce qu’elle a lieu entre les draps, dans le domaine de la luxure et de l’oisiveté coupable, a un peu de l’attrait des choses interdites. Sans doute est-ce le souvenir de ces lectures nocturnes qui prête aux romans policiers de John Dickson Carr, de Michael Innes ou d’Anthony Gilbert - tous lus pendant les vacances d’été de mon adolescence - une certaine coloration érotique. L’expression désinvolte "se mettre au lit avec un livre" m’a toujours paru chargée d’une sorte d’anticipation sensuelle.
[...]
Le romancier Josef Skvorecky a décrit ses lectures d’enfant en Tchécoslovaquie communiste, "dans une société gouvernée par des règles strictes et sévères, [...] pelotonné dans mon lit, je me blottissais, tête comprise, sous la couverture, je pêchais sous le matelas une torche électrique et je me livrais alors au plaisir de lire, lire, lire. Finalement, souvent après minuit, je tombais endormi de très agréable épuisement."
L’écrivain Annie Dillard se rappelle comment les livres de son enfance américaine l’emportaient loin de sa ville du Middle West, "afin que je puisse me fabriquer une vie ailleurs parmi les livres... ”. Lire au lit ferme et ouvre à la fois le monde autour de nous.
 [3]

Même si un étrange pupitre marqué de signes hermétiques touche encore l’oreiller où se pose la tête lisante, cette photographie, comme un écho de l’art de Sophie Calle, ne relève pas de la lecture mais du lit. “Pour preuve” l’emplacement de la lampe de chevet, au pied du lit n’a pas de fonction éclairante, elle contribue seulement à aménager la pénombre, celle qui monte de dessous le lit, celle qui inquiète, sol y sombra, le territoire au sol, parterre quasiment noir, “querencia” de la chambre ; celle qui adoucit les outrages du temps sur les corps amoureux. Par ailleurs, il n’y a pas de livre sur la table de nuit. [4]
L’inquiétude du regard posé sur l’angle gauche (un dessus de siège sans doute) et sur le côté gauche (un pan de mur en avant sans doute) résonne alors (sans doute) davantage avec l’inquiétude en poésie de Sophie Loizeau dans l’espace dilaté de l’écriture des désirs :

à me dénuder à croire qu’il me regarde [5]

La poésie, la photographie, ne documentent pas le réel et le regard est disculpé de sa difficulté à décrire le protocole de fabrication artistique dans l’œuvre de Lynne Cohen et de n’y voir rien de ce qu’il regarde.
Puisque tu vois l’édredon, pourquoi t’inquiètes-tu de ce qui y est caché ? aurait demandé Robert Burton en citant Plutarque...
D’ailleurs, avec Fantômes de Sophie Calle, la description est protocole même ; ses matériaux sont des « faits réels » :
« En octobre 1991, je fus invitée à participer à une exposition au musée d’art moderne de New York. Cinq tableaux de Magritte, Modigliani, De Chirico, Seurat, Hopper ayant été temporairement prêtés ou retirés, devant leurs emplacements laissés vides, j’ai demandé aux conservateurs, aux gardiens et à d’autres permanents du musée de me les décrire et de me les dessiner. J’ai remplacé les tableaux manquants par ces souvenirs. » [6]

Certains critiques n’ont pas manqué de dire que « le personnage de Sophie Calle est pris dans des histoires à dormir debout », des Histoires vraies [7] en quelque sorte, mais aujourd’hui où la “fictionnalisation” des images photographiques mises en récit est devenue (l’engouement des blogs, par exemple ) Je(eux) de miroir , ce n’est pas de ce point de vue que la référence au lit est posée.
Si le « journal intime » comme parcours existentiel relève du propos annoncé par le titre de ce nouvel épisode, c’est plutôt du côté François Truffaut qui fait dire à Mathilde dans La Femme d’à côté que les « chansons de variété disent la vérité d’autant plus qu’elles sont bêtes » ou du côté Jean Eustache qui fait dire à Alexandre dans La Maman et la Putain : « J’ai vu faire comme ça dans un film. Les films ça sert à ça, à apprendre à vivre, à apprendre à faire son lit » que le lit ici est posé, disposé, composé, exposé.

Le lit primordial est un liquide

Le lit primordial est un liquide écrit Anthony Burgess dans le livre Sur le lit [8] une histoire de l’art à travers celle du lit, qui est aussi une histoire existentielle de l’auteur. Cette histoire commence par le récit de « Moïse, le prophète, celui-là même qui sut nous faire tous échapper à l’esclavagisme polythéiste et nous apprit à lire et écrire - en particulier les contrats et autres alliances - Moïse [qui] fit sa première apparition publique dans un panier d’osier ou moïse, descendant le cours du Nil vers une royale adoption ».

Une vingtaine de Dormeurs avaient adopté le lit de Sophie Calle pour y dormir les uns après les autres. Rien ici d’une union dans la différence plutôt un défaut d’identité ou peut-être, comme dans La vie dans les plis, l’expression d’un « plier la ligne » qui désigne le geste artiste par lequel est inventé un lieu [invention de la réalité], un abri transitoire où vivre.
Quand Lynne Cohen expose une photographie de lit, les plis et les replis ne déploient pas d’histoire intime, sauf à nommer “intimité” la relation aux œuvres qui remplit nos vides intérieurs ou à nommer “pli” la photographie elle-même.
Dans le PLI [Photographie Littéralement Implicite] que fabrique l’artiste, quelque chose du dehors, « le pli, c’est nous », peut se donner, même - surtout, sous le mode de l’effacement et/ou de l’énigme. L’artiste alors est plus « sculpteur » que « photographe » et le regard est surpris par sa propre contemplation à l’intérieur d’une chapelle baroque :
– " Qu’est-ce que ça veut dire, le tissu de l’âme ? "

La réponse est un Texte , forcément un texte tissé par mille , une lecture d’un tableau de Maître, La Mort de la Vierge du Caravage, par Dominique Ponnau :

« Voici une oraison de feu, de sang, de ténèbres. Voici le cadavre de la mère de Dieu... Sur une espèce de tréteau le cadavre est jeté, une main sur le ventre, l’autre pendant, les pieds dans le vide. Le visage fut beau. Il a enflé et jauni... Robe et manteau en désordre, tels qu’à l’instant où la mort survint. Ce fut déjà il y a quelque temps. Comme si elle était morte seule, ou comme si la mort les avait pétrifiés. Elle n’a rien reçu de la tendresse dont on entoure les défunts, les préparant, les coiffant, leur joignant les mains. Elle n’a même pas été lavée... Le sang de l’âme entre toutes fidèle, rouge d’une vie tranchée non dans l’extase mais dans l’agonie, s’est retiré sans égards du visage dévasté... »

Dominique Ponnau a écrit aussi quelques lignes plus haut de la même page 101 du même livre :
« La mort est la mort. La mort donne sur le néant. La mort des créatures de chair commence, avant de la détruire, par donner à la chair une prodigieuse densité. »
Et de penser tout en regardant en même temps le tableau monumental du Louvre ( 369 X 245 cm ) à « la ressemblance cadavérique » écrite par Maurice Blanchot dans L’espace Littéraire : [9]

« Fait frappant, quand ce moment est venu, la dépouille, en même temps qu’elle apparaît dans l’étrangeté de sa solitude, comme ce qui s’est dédaigneusement retiré de nous, à ce moment où le sentiment d’une relation inter-humaine se brise, où notre deuil, nos soins et la prérogative de nos anciennes passions, ne pouvant plus connaître ce qu’ils visent, retombent sur nous, reviennent vers nous, à ce moment où la présence cadavérique est devant nous celle de l’inconnu, c’est alors aussi que le défunt regretté commence à ressembler à lui-même. »

La mort de la Vierge est considérée comme un simple endormissement : une dormition.
Dans les Annonciations italiennes [10] le lit, attribut iconographique de Marie-Alcôve [11] lié au thème de la chambre, le jeune époux sortant de la chambre, [12] connote la virginité et l’intégrité absolue de la Vierge.
Le thalamus virginis est figuré dans la chambre mariale mais aussi bien rajouté dans l’angle de quelque vestibule, au fond d’une alcôve ou même à l’intérieur d’une église. Il se présente indifféremment sous la forme majestueuse d’un lit à baldaquins ou sous l’aspect d’une humble couche. Les plus pauvres ont toujours dormi à même le sol ou, dans le pire des cas, dans la rue.
Quand le Christ guérit le paralytique, à l’instant, il se lève et prend le lit sur lequel il était couché. Révélation renversante : le lit supportait un malade, maintenant un homme porte son lit sur les chemins de la vie. Un lit existentiel sans lequel les personnes humaines, saines ou malades, ne sont rien : un lit du Livre et une Femme lit.

Le lit existentiel est une image aveugle

Soit une photographie “monade”, sans porte ni fenêtre, produit d’un cube blanc légitimateur qui fait de la forme molle et glissante de la couette une sculpture

Vous voyez un instant et il est figé. J’ai toujours pensé à la photographie comme anti-naturelle, une façon d’arrêter la vie. C’est vrai qu’on observe la vie dans une photo, mais elle est arrêtée. Cette oeuvre ressemble à une photo tridimensionnelle, c’est vrai. C’est aussi une convention... si on regarde dans une vitrine de magasin, ou quelque chose, on voit une chambre à coucher. Ils vont montrer la chambre à coucher comme si elle servait - suggérant qu’elle est utilisée. Mais c’est aussi la présence d’une personne qui est suggérée, qu’il y a là des êtres humains ou que des êtres humains l’utilisent. Mais, en fait, dès que des êtres humains entrent dans la chambre à coucher - elle disparaît. Je n’ai jamais pu photographier quelqu’un dans la chambre à coucher parce qu’elle disparaît tout simplement. Ce qui fonctionne, c’est l’évocation de la présence humaine. Mais si on y met une vraie personne, tout le truc disparaît. Voilà pourquoi il y a une chaîne qui bloque l’entrée - pourquoi une chaîne est suspendue devant l’entrée pour vous garder de l’autre côté, parce que c’est le genre de réalité qui disparaît si vous y pénétrez. Il me semblait aussi que, si l’on est debout devant l’entrée, la chaîne est disposée d’une telle manière qu’elle vous frappe, vous savez, et ça suggère qu’il y a là quelque chose.
C’est cette sensation, vous savez, qui nous rappelle qu’il y a de la vie, même si on contemple l’absence de vie. C’est une sorte de mélange de vie et de non-vie, et, évidemment, c’est impossible d’entrer dans le lit, non pas qu’on voudrait vraiment s’y glisser. C’est en fait très architectural. [13]

« C’est impossible d’entrer dans le lit », les Dormeurs y sont seulement passés. Lynne Cohen a regardé un lit en pensant à un lit de Sophie Calle et en se souvenant de la chambre à coucher d’Oldenburg.
Quand Jeff Wall a rompu ses pratiques habituelles en réalisant Femme de Chambre son acte photographique ne relevait pas d’un acte de Mémoire collective : le lit venait d’être fait, le tapis secoué, l’aspirateur et les bottins rangés. Le lit, sans cesser de témoigner du passage de l’existence, n…˜est jamais que diversion, échappatoire illusoire, la chose d’une mélancolie.

L’écriture photographique de Lynne Cohen vise moins l’image des choses vues qu’un mouvement, qu’un déplacement des choses, qui, à la manière du mol édredon, est capable d’entraîner la matière et de déstabiliser la forme. Dans cette structure géométrique toute en lignes, en angles, en quadrangles, la seule échappatoire est le tripatouillage des références :

On utilise généralement la page dans le sens de sa plus grande dimension. Il en va de même pour le lit. Le lit (ou, si l’on préfère, le page) est un espace rectangulaire, plus long que large, dans lequel, ou sur lequel, on se couche communément dans le sens de la longueur. On ne rencontre de lit « à l’italienne » que dans les contes de fée (le petit Poucet et ses frères, et les sept filles de l’Ogre, par exemple) ou dans des conditions tout à fait inhabituelles et généralement graves (exode, suites d’un bombardement, etc.). Même quand on utilise le lit dans son sens le plus fréquent, c’est presque toujours un signe de catastrophe que de devoir y dormir à plusieurs : le lit est un instrument conçu pour le repos nocturne d’une ou de deux personnes, mais pas plus. [14]

Avec les choses de l’écrit on n’échappe pas à la page, avec les choses photographiées on n’échappe pas au rectangle, avec les choses de la chambre, on n’échappe pas au lit, sauf à écouter le vide s’échapper de tous ces éléments ramenés au silence : le tabouret carré, le chevet rectangulaire, la lampe trapézoïdale, le sommier et le matelas quadrangulaires, la prise électrique circulaire, le fil linéaire, les inscriptions pictogrammatiques du pupitre, évoluent dans un espace qui crible et disqualifie les limites visuelles : « C’est une image aveugle parce que, si vous la regardez, elle vous oblige à chercher votre vue, au lieu de vous mettre dans l’œil votre vocabulaire » [15]

Le regard de chacun est libre de s’y reconnaître - et de m’y reconnaître étrangère, dépossédée,
de perdre mes moyens et de réinventer à mon tour les choses et de re-présenter le vide, le vide après tout. Le voir sans être vu, voir ce qui n’est pas vu, ce qui n’est plus... Les « enquêtes » menées par Sophie Calle auprès d’aveugles-nés cherchent à rendre visible l’invisible en écoutant leur réponse à la question ; "Quelle est selon vous l’image de la beauté ?" et La voir avec eux, Les Aveugles [16] : « si tu veux voir, écoute ».

Lynne Cohen non plus ne se résigne jamais devant la réalité. Toute son œuvre naît du lit des œuvres qui l’ont précédée et de l’altérité d’une pratique photographique d’artiste.
La question récurrente « M’as-tu vue ? » peut être reposée interminablement : hommage et dévotion.
Paul-Armand Gette effeuille le
Pubis de Sophie aux pétales de Rosa spet
je-lit d’une seule gorgée par une froide nuit de décembre dans le lit très chaud
Marie la Louve [17]

La femme est visible dans son lit, pourtant elle ne sera jamais vue, sauf à l’entendre dire :

cette fois la surface prend corps
décide d’être tout et pose là
toute sa chair à plat
et c’est à la vision ce que la côte fut
à la création de la femme
 [18]

15 décembre 2005
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[1Titre du prochain livre de Sophie Loizeau à paraître aux éditions Comp’Act
Extrait "Vie Intérieure" ( Expériences de lit et de lecture), publié dans États provisoires du poème,VI,
« Lectures fondatrices » Théâtre National Populaire et Cheyne éditeur, automne 2005, p. 72

[2Conférence donnée le 15 novembre 1999 à l’Université de Keio (Tokyo).

[3Alberto Manguel, Une Histoire de la lecture, Actes Sud, 1998, pp.188-189

[4« On croit penser à tout et on oublie le livre posé sur la table de nuit. » Grégoire Bouillier, L’Invité mystère, éditions Allia, 2004

[5voir note 1

[6Sophie Calle, Fantômes, Actes Sud, 2000, p.15

[7Sophie Calle, Histoires vraies, Actes Sud 2002

[8Denoël, 1982

[9« La ressemblance cadavérique » in L’espace Littéraire, Folio essais N°89, p. 346

[10Daniel Arasse, L’Annonciation italienne : une histoire de perspective, F. Hazan, 1999

[11Georges Didi-Huberman, Fra Angelico, Dissemblance et figuration, Flammarion, 1990, p. 200

[12Psaume 19,6.

[13Claes Oldenburg (Ensemble de chambre à coucher)

[14Georges Perec, Espèces d’espaces, Galilée, 1974, p.25

[15Bernard Noël, Onze romans d’œil, POL, 1988, p. 121

[16Sophie Calle 1986

[17La folie louvière est aussi l’expression d’une mélancolie Aut deus aut daemon. La mélancolie et la folie louvière, Jean Clair.

[18Le Vide après tout, Bernard Noël, Les Yeux dans la couleur, P.O.L., 2004, page 195