Le Chercheur de traces d’Imre Kertész, un projet théâtral de Bernard Bloch
Le Chercheur de traces, est mis en scène par Bernard Bloch d’après la nouvelle éponyme d’Imre Kertész (éditions Actes Sud, traduite du hongrois par Charles Zaremba, Natalia Zaremba-Huzsvai en 2003)
selon une dramaturgie d’Isabelle Rèbre.
« Le temps… de loin l’adversaire le plus redoutable »
Un homme revient, vingt ans après, sur les lieux où se sont déroulés d’indicibles crimes. Comme s’il rêvait éveillé, cet énigmatique « Envoyé » mène son enquête dans un climat quasi fantastique, face à un adversaire aussi redoutable qu’insaisissable, le Temps. Toute trace a disparu et il ne retrouve rien des sensations qu’il avait vécues.
Kertész, ou le partage de l’impossible
L’œuvre tout entière d’Imre Kertész est hantée par l’expérience des camps de concentration. Juif, déporté à quatorze ans, il survit à Buchenwald et retourne vivre en Hongrie. Il ne cessera de revenir sur ses pas, dans une quête impossible du passé qui échappe au présent, faisant « de ses souffrances – et de ses étonnements – le matériau d’une fiction dont il est le personnage principal. Et du coup, il nous permet non seulement de savoir ce qui s’est passé, mais encore de l’éprouver nous donnant ainsi la possibilité d’en faire quelque chose et d’échapper à une sidération paralysante » (Bernard Bloch).
Le roman et ses doubles
Comment adapter Le Chercheur de traces ?
Bernard Bloch invente un ciné-théâtre associant à la présence des acteurs et au récit du narrateur une autre scène : l’écran sur lequel sont projetées des images, traces de ce qui a eu lieu.
Que montrent ces images ?
« J’ai choisi d’entrer en dialogue avec la dimension autobiographique de l’œuvre de Kertész en écoutant mes propres origines tout à la fois juive, allemande et alsacienne. Les images de fiction du film ont donc été tournées à Strasbourg, Colmar et non loin du camp de concentration de Natzweiler-Struthof. L’écart entre ces instants du passé (les images filmées, les sons enregistrés) et le présent de la scène, constitue une faille, une rupture dans le temps » (Bernard Bloch).
Une dimension philosophique omniprésente
La question centrale qui traverse celle-ci et qui est le sujet même du Chercheur de traces est celle du temps, le temps confronté au témoignage et au récit, la question de la nature de l’art face à la réalité vécue. Cette quête dont l’enjeu est la mémoire agit avec la force inquiétante des rêves.
Du 30 mars au 9 avril au Théâtre Berthelot à Montreuil (93)
6 rue Marcellin-Berthelot 93100 Montreuil
Métro Croix-de-Chavaux, bus 127, 122, 102
Du lundi au vendredi à 20h30, samedi à 15h30 et 20h30, relâche dimanche
Réservations 01 41 72 10 35 - resa.berthelot[at]montreuil.fr
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