Nicki Lorier

          © Liliane Gabrys


En 1935, suite à l’arrivée de Hitler au pouvoir deux ans auparavant, la Sarre devient allemande. La famille de Nicki Lorier, qui vivait à Sarrebruck, en Allemagne, passe alors en France, à Forbach, puis à Lille au début de la guerre. Le fait qu’il parle mieux l’allemand que le français est à l’origine d’une méprise qui manque lui coûter cher. Après avoir participé à l’exode, la famille rejoint la Belgique, près de la frontière hollandaise. Le père de Nicki Lorier y est arrêté. Le recours à des avocats aboutira à ce que le tribunal de Francfort le relaxe, mais aussitôt libéré il sera arrêté par la Gestapo, et déporté à Dachau, où il mourra. La famille s’est repliée à Lille. Durant l’Occupation, le Nord-Pas-de-Calais est rattaché au commandement allemand de Bruxelles. Un Allemand qu’il a connu à Sarrebruck prévient Nicki Lorier de l’imminence d’une rafle et permet ainsi à sa famille d’y échapper. Pour venger la mort de son père, Nicki Lorier s’engage dans la Résistance.
Nicki Lorier évoque la famille de Bimbam, très proche de la sienne. Aujourd’hui il vit à Forbach, où il peint et dessine, notamment à la sanguine.
Sa conversation, en mai 2011, avec Mme Liliane Gabrys clôt la série de ces quatre entretiens avec des personnes, à Sarrebourg (Tchaia Hubert et André Ney) ou Forbach (Bimbam), issues de familles frontalières, françaises mais venues de territoires allemands.

Cet enregistrement a été effectué grâce à une bourse de création Brouillon d’un rêve de la Scam.

Xavier Bazot.