Étienne Vaunac | Tardigrades & intrigues - 1 : MERCREDI
Rien ici là — tout mais en deçà du monde le corps — énorme et potelé — corrélativement où aucune pierre ne va la voix — d’extinction se fraie un chemin entre les pores dissimulée par le froid des yeux remonte à la surface — sous — la forme d’un verdict contre ta joie peu commode
L’orage d’autrefois interrompt la pluie empêche — le repli de l’étroit sur le seuil infroissable — mais qui rentre des bois proches où certains se sont acharnés sur la violence en s’éloignant — comme ça — des lèvres où nous neigeons maintenant — qui
Dans nos pas nous sommes seules les — autres connaissent aussi le grand amour il tient dans la négation d’un — gland tombé d’un chêne idem et peut-être surtout lorsque les branches poussent sans dépasser du cartilage de la feuille — plût à l’été ta négligence fût-elle froide
D’autres — mouillés se fâchent dans la viande où nous mourûmes — le métal de la neige mais nulle ne songe — à planter des arbres dans la forêt pour traquer la moindre sauvagerie tout au fond de l’attitude — naturelle
La torpeur ou les guêpes nous aussi — ignorons quels protocoles elles — furent dans leurs empiètements coutumiers — de fait vit-on jamais de ces imprudences — là se mouvoir en parcourant les instants du temps — s’accrocher à la peau quand — la sueur — avec la lueur — du petit maintien vous submerge
De l’autre côté des cuticules tarde un terrain de brande — et de carters où gaîment les oiseaux — sur — les — loams tournent à l’exorable par-dessus le champ de ta vue impossible de tendre la main — aux témoins de notre trahison légendaire — ou bien naître à la mort — rien ne passe la connivence de tes images
La terre est plate comme un crâne pour les êtres sur cintres soumis aux réductions — de la chair c’est par les nids creux que les ormes le mieux — tiennent aux racines de l’hostilité du poème reçois — de la neige nos traces de ce côté-ci du mûrier
Ton visage a la mue que nous soupçonnons aux branches de cellophane parfois — de sorte que l’on te porte en triomphe vers la dioécie et qu’on ait — comme toi la tête dévorée par des chattes sauvages comme — nous de profondes cavités rouges d’où se lève la nuit la mare — prend au sérieux les scabieuses sur nos dos — trempée par la sueur
On célèbre maintenant l’âme à quatre — pattes sur le parquet puis quatre — encore sous les dents à l’ourlet de l’anus qu’on peine à voir pour faire un chiffre ronde — une pluie racornies sur un corps où rien ne coule le long des volets fermés — que la solitude quand on est de trop tout autour — le sommeil nous rends sourdes à ceux qui porteront les oursons de la race — tant nous nous quoi donc au sommet des houppiers
Des lombrics nouent votre — mas à l’hébétude de l’automne dans la marne du recul — mais rien au monde n’excède suffisamment le juste retour des choses à leur horizon (ni leur — douce incomplétude) pour décourager ne serait-ce qu’une mésange de rebondir contre le ciel — en déterrant de tes lèvres le premier poète — humain
La parousie des bouses ne peut rien offrir à — l’exécration de moins que le bismuth d’un dernier tressaillement — la noix d’un hiver sous les puvis de chavannes où l’ardeur du monde nous tient par les sentiments pour couler une dalle ou — des jours heureux — tu me lis dans la cruauté de l’homme et de la femme
Or l’arrogance de la prière quand — elle écrase le monde entre tes deux mains jointes pour en extraire le pus — du moi la décoction des invétérés quand hors de la mort — nous trépignons sans os ni sang où nous blottir dans l’apparaître le monde n’est — pas un couteau plutôt cette tare
Se déterrestrer pour conquérir l’espace est-ce — autre — chose que se jeter par la terre à travers la vitre des corps en quoi — est-ce une promesse floraux dans un monde non articulé — la dessication est un défi pour la langue hissée sur la salive même — notre faiblesse a fini par devenir exorbitante — hier la grêle a laissé sur la vigne un rot — mauvais comme un soupir
Notre vide intégral n’est composé que des reva-et-revient avec l’atmosphère — des couleuvres dans la projection orthogonale des usurpations notre cri — mesure notre sol — il tombe en ruine parce qu’il n’est pas bâti sur nos souvenirs mais des briques et des brocs de la maison de l’éloignement — où vous et moi grandîmes dans la lassitude — la tendresse ne perd rien pour attendre
Vus — sous un certain angle les érables de la route se chevauchent pour n’en — former qu’un seul — des tipules jaillissent des antres tout autour de — la place de leurs sourires ils volent au ras des mûres enjambent les terrasses correctes — du soir de la nullité de leur sourire — les images ne te retranchent que de l’effacement du monde (je — à somme nulle) mais bavarde est la tuile
La vie est la — larve enterrée de la mort — quand nous mourrons une cigale s’envole — de notre bouche pour que cesse notre étranglement puis le jour s’étire sous — les ongles d’un bout à l’autre de l’orage et les femmes — mettent à tremper les fleurs dans le tartre du silence — la vie est là — à genoux
La bougie lance dans les vésicules une lumière d’eau et tout s’éclaire soudain — comme si l’on tendait la forêt sur la peau issant — ne saurait mentir pour exhausser la prière venue de l’âtre avec la faim du cri — mitochondrialement