Marina Salzmann | EN CACANIE (1/3)

21 juillet 2018
Le train a quitté Zürich dans la soirée. Peu à peu le paysage derrière la vitre s’est dissout pour n’être plus que la nuit et la douzaine d’heures jusqu’à Budapest. Je vais somnoler dans les vastes fauteuils râpés de ce vieux compartiment tchèque, bercée par l’oscillation du train et les résonances vieillies et mélodieuses d’un nom qui tourne dans ma tête : Mitteleuropa. Par la magie de ce nom, la trame de la géographie réelle semble peu à peu se relâcher. Le passé n’est jamais complètement détruit. Il se tient prêt à affleurer dans le présent nocturne qui contient toutes les formes.
Mais un virage brusque, un changement de vitesse, un sifflement rappellent que le pays invisible est pourtant bien de terre et de roche. On entre à toute biture dans un tunnel. On décélère sur la courbe d’un golfe. Aux abords des villes – ça passe très vite – quelques fenêtres s’éclairent comme de petits théâtres suspendus où s’agite une mystérieuse comédie d’ombres floues.
Parfois encore, au loin, brillent les lumières éparses d’un village. Elles tremblotent, instables comme les lucioles qu’enfant on voulait capturer pour en faire une lampe vivante, sans se douter que celle-ci le lendemain, se révèlerait composée d’effroyables miniatures mortes aux ailes desséchées.

6h. Allongée sur les deux banquettes que sépare à hauteur de hanche une dizaine de ténébreux centimètres où s’abîment à l’infini poussières, miettes, mégots d’avant l’interdiction de mai 2013, j’ai dormi par tranches, entre les rires alcoolisés des voyageurs du compartiment voisin et les éclats intermittents de gares traversées à grande vitesse. A ces perceptions passagères, s’ajoutaient plus durablement le pli durci sous ma joue du manteau roulé en boule et le balancement de nacelle contrarié par tout un contrepoint de wagons qui, à l’avant comme à l’arrière, bringuebalaient pour leur compte.
Maintenant le jour se lève sur le vaste bassin sédimentaire de la plaine de Pannonie. La Hongrie s’étend à l’emplacement d’une ancienne mer asséchée. De part et d’autre du chemin de fer, des buissons luxuriants s’épuisent en rejets plus clairs. Les plantes poussiéreuses débordent d’une vitalité suspecte, nourries trop richement de cet air blême qui paraît chargé de sucs empoisonnés. Des bâtiments bas en mauvais état interrompent parfois l’uniformité du plateau. Ils paraissent avoir été construits là par hasard. Leur fonction reste indéterminée. On dirait qu’on est loin de tout.

22h, rue Wesselenyi. En arrivant ce matin, il était trop tôt pour que je prenne mes quartiers à l’appartement. Alors j’ai tiré ma valise jusqu’à la place des Héros. Une manifestation se déroulait sous le regard de pierre de la troupe sculptée des antiques cavaliers magyars. Des affiches réclamaient la restitution de la Transylvanie, région dont la Hongrie s’est trouvée amputée en 1918 par le traité de Trianon. Les militants étaient reconnaissables à leur T-shirt blanc orné d’un slogan. Aucun autre signe distinctif. La chanteuse qui donnait une prestation folklorique à leur profit avait une voix douce et bien timbrée, qu’accompagnaient de paisibles instruments traditionnels. Le rassemblement paraissait inoffensif et évoquait plutôt une kermesse un brin ringarde que la résurgence de l’un des nationalismes européens. Voilà peut-être comment les idées s’insinuent dans les esprits, en feignant aller de soi. Et du fait qu’elles promettent d’échanger un état d’humiliation contre un plus digne, elles n’éveillent ni rejet, ni critique, pas même un éclat de rire moqueur. On traîne là en famille avec poussettes et ballons de baudruche, en public bon enfant qui communie avec Arpad, ElÅ‘d, Tétény, Ond, Kond et les autres, les cavaliers farouches du monument du millénaire. Les effigies des souverains hongrois sont disposées en deux quarts de cercle sous la colonne de trente-six mètres où veille un archange doré. Ils sont au complet, moins les Habsbourg naturellement.
L’appartement est correct, très central, en face de la synagogue qui est aussi un musée. Par la connection wifi, dans la soirée j’ai écouté une archive de 1981 : un dénommé Issey Sagawa y expliquait que l’acte de cannibalisme auquel il s’était livré était une expression de l’amour. C’était, selon ses dires, un cri dans la nuit. Sagawa précisait dans un français incertain où notamment le « je » et le « il » semblaient se confondre en un seul vocable, que ce cri métaphorique n’exprimait pas l’effroi mais qu’il visait à rompre la solitude. Il mentionnait en passant la recherche d’un contact avec la mère. Son cannibalisme, affirmait Issey Sagawa, était une requête d’amour, l’unique possibilité d’avoir un contact total et absolu avec l’aimée. La jeune fille qu’il avait mangée, il voulait la sentir plus fortement, a-t-il dit. Il voulait comprendre ce qu’elle était vraiment, savoir concrètement en quoi consistait son existence.

23 juillet
Au musée de la Sécession, la dame du guichet n’est pas plus avenante que tout à l’heure le serveur du café. J’hésite, je cherche mes mots dans un allemand approximatif et son visage se ferme encore plus.
Le musée est plutôt un bric-à-brac. S’y entasse dans un espace réduit une quantité remarquable de fauteuils, céramiques, guéridons, paravents, canapés aux décors brodés ou sculptés de feuillages, fleurs, volutes, plumes de paon. Ces éléments de mobilier, restes confus de vies déjà oubliées, semblent pourtant avoir été laissés là en dépôt pour d’improbables héritiers. Mais au lieu de meubler les appartements d’un futur auquel on aurait par avance tourné le dos, ils se reflètent à l’infini dans des miroirs aux cadres tarabiscotés, tavelés de chiures de mouches.
La langue hongroise semble être une autre des ruses que déploie cette ville, pour éviter d’établir avec l’étrangère que je suis une familiarité déplacée. A mon oreille, elle paraît sans aspérités, sorte de flot lisse et chatoyant. Même leur anglais, quand ils le parlent, me semble incompréhensible, avec cette intonation sans relief.
Mais tant pis : je veux aimer du voyage qu’il me laisse décontenancée devant un guichet ou un comptoir de magasin à répéter ma question.
J’ai l’impression que tout ce que je perçois, les images, les sons, les odeurs ne visent qu’à se faire oublier le plus vite possible. Est-ce un sentiment subjectif, une sorte de mauvaise humeur que je partage avec les autres passants, à cause de la chaleur brûlante qui fait place soudain à une pluie âpre et tout est détrempé en quelques secondes ?
Une sorte de maléfice ?
Comment avons-nous pu oublier les Hongrois autant d’années derrière le rideau qui les cachait ?

Köszönöm veut dire merci. A répéter cent fois comme un mantra pour s’en souvenir demain.

Les voitures bouchonnent au long du Danube, ne laissant aux piétons qu’un mince chemin sans garde-fou.

 * 

Le portrait de Ferenc Szalasi que l’on trouve sur le net date d’octobre 1944. La photo a été prise une année exactement avant son arrestation à Augsburg en Allemagne par l’armée américaine. L’homme vient donc d’être nommé premier ministre du pays par les Allemands. Il est tourné de trois quarts. Ses cheveux soigneusement lissés en arrière portent les traces du peigne. Son visage, comme doit l’être sans doute celui d’un chef impitoyable, est maussade. Son regard fuit l’objectif. Il est fixé vers un angle latéral de la pièce, mais feint d’entrevoir des horizons glorieux. L’homme est revêtu d’une épaisse chemise militaire garnie d’un cordon d’épaule. Des passementeries ornées d’étoiles décorent son col. La chemise présente deux poches à rabats sur la poitrine. Les rabats mal repassés ondulent. Il semble que la poche de gauche contienne un objet, peut-être un portefeuille, ou un étui à lunettes (mais Szalasi ne porte de lunettes sur aucune photographie).
Szalasi et Gizella Lutz se sont mariés le même jour qu’Adolf Hitler et Eva Braun, peu avant leur arrestation. Après l’exécution de son mari à Budapest, Gizella Szalasi a vécu encore quarante longues années. Sur l’une des rares photos que l’on trouve d’elle, on voit un visage sévère que les boucles trop compactes de sa coiffure n’arrivent pas à adoucir. Entre son long nez osseux et un menton pointu, une petite bouche ronde serre des lèvres boudeuses. Seul ce dont elle a convenu en son for intérieur les franchira. Le reste, les années de sa jeunesse à attendre, en éternelle fiancée, un homme qui ne s’intéressait pas à l’amour, puis son veuvage à vivoter, souris grise dans la Budapest de la guerre froide, à espérer une revanche peut-être, tout en se faisant oublier, elle n’en dira mot. Elle a de grands yeux dont les coins externes retombent et qui semblent exprimer à la fois la méfiance et le défi, mais peut-être la photo a-t-elle été prise lors de l’arrestation. En revanche ses sourcils épilés en accent circonflexe manifestent une sorte de surprise figée. Derrière elle s’étend une surface sombre ornée de pommeaux vernis, porte ou boiserie. Elle a revêtu une blouse striée, ouverte au dernier bouton et une veste sombre dont le col n’est ni large ni étroit. C’est un habillement qui ne prête à aucun commentaire et ne révèle rien d’elle, ni fanfaronnade, ni vanité, ni parcimonie, ni honte de soi ; une tenue qui pourrait-être celle d’une greffière ou d’une cheffe de rayon.
Images de Budapest en 1944 : elles sont presque toutes prises en extérieur. Dans les rues, il neige ou il pleut. Masses blanches et floues des congères ; formes noires des canons ; tanks à l’arrêt ; silhouettes humaines engoncées dans des vêtements épais.

26 juillet
Aujourd’hui, c’est comme si j’étais sortie d’un film en noir et blanc pour entrer dans la couleur !
J’ai traversé le pont des Chaînes, gravi les collines de Buda qui permettent de surplomber Pest. C’est par hasard que je suis entrée dans l’église de Saint Matyas. Je m’attendais à y reconnaître quelques-uns des fastes convenus de la basilique de Saint Stéphane. Or voilà que je me retrouve soudain dans la pénombre irradiée d’un espace magique. Sur chaque mur, chacune des colonnes torsadées, dans chaque chapelle, se déploient de nouvelles géométries. D’inspiration amérindienne, ou art nouveau, japonaises, magyares, néoclassiques, africaines, les décorations recouvrent par pans toutes les surfaces disponibles. Sur les plafonds à croisée d’ogive bleu ciel, grimpent ou s’enroulent des plantes peintes d’essences variées et surnaturelles, bien qu’elles évoquent le souvenir des clématites, des roses grimpantes, des pivoines ou des campanules de ce monde-ci. J’ai regardé tout, chacune des surfaces de l’édifice, prise par une soif d’images qui ne faiblissait pas. J’aurais aimé pouvoir conserver chacune des fleurs dans ma mémoire comme dans une sorte d’herbier, ranger les innombrables motifs peints dans un catalogue de formes. Une collection ne peut qu’inclure sans cesse, s’adjoindre à l’infini de nouveaux éléments… Je l’ai compris soudain : la collection s’oppose de façon radicale au classicisme que sa perfection mathématique et sa recherche de symétrie clôturent. Le classicisme exclut systématiquement tout corps étranger. Par essence ouverte, au contraire, la collection foisonne, et foisonnant, crée le manque dont elle se nourrit. Jamais elle n’atteindra la complétude, mais elle ne peut renoncer à s’agrandir encore. Il m’a semblé avoir trouvé, entre les murs peints de Saint Matyas, dans ce répertoire des formes infinies que peut prendre la beauté, un contrepoison à notre inhumanité.
Je me suis assise sur un banc.
Et alors, l’atmosphère saturée s’est mise à vibrer. Les murs tremblaient presque. Un concert d’orgues commençait, toccata et fugue en ré mineur évidemment. Le vaste grondement sonore et coloré qui maintenant roulait dans la nef absorbait tout, nous absorbait, nous les visiteurs. Devenus à notre tour des ornements, nous faisions partie de la beauté du lieu. J’aurais voulu ne jamais oublier aucune des personnes présentes à ce moment-là dans l’église, ni la femme dans sa jupe rayée qui ondoyait ; ni une autre portant en bandoulière son parapluie à gros pois blancs ; ni l’homme au visage fatigué qui, avançant la main, caressait au passage les boules spiralées par lesquelles se terminait chaque rangée de banquettes.

27 juillet
Si les rues de Budapest sont tout à fait praticables et les trottoirs plus ou moins entretenus, les vieilles façades art nouveau ont conservé les suies et le salpêtre du temps passé. On peut essayer d’imaginer à l’intérieur des maisons tristes, les grandes salles à manger des bourgeois et des aristocrates où l’on dînait confortablement sous les lustres. On peut se figurer les diplomates invités, Wallenberg, Lutz et Perlasca chez la baronne d’Y ou de Z, levant de grands verres en cristal derrière lesquels leurs sourires polis instantanément se diffractaient. Avec délicatesse, ils les faisaient tinter au-dessus des assiettes art déco à liséré d’or et une note s’élevait pleine de pureté. Machiavéliques et paisibles, ces étrangers jouaient toute la soirée les idiots, faisaient mine de ne s’offusquer de rien, approuvaient tout, agissaient ensuite en sous-main.
Le ciel est toujours aussi changeant et, à la hauteur du numéro 60 de la rue Andrassy, un nuage est venu tout ternir d’une lueur de tragédie. Je n’aurais pas été étonnée de voir passer devant moi une grosse berline noire du temps de la guerre. Peut-être celle à l’avant de laquelle flottait le pavillon espagnol. Elle véhiculait l’homme grand, mince, au visage distingué sous une noble ondulation de sa mèche qu’était Jorge Perlasca. Installé sur le siège arrière, il observait à travers les lunettes de soleil qui lui donnait l’air d’un dandy, la rue grise, parfois déserte, parfois agitée d’un mouvement silencieux, quand sur les trottoirs glissaient des silhouettes informes, portant des sacs ou tirant des chariots bricolés aux roues disparates. Un jour, il put y voir une longue file de femmes, foulard noué sous le menton. Elles marchaient, les mains en l’air. Un autre jour, ce fut un groupe d’enfants qu’il retrouva peu après à la gare devant des wagons sans fenêtres. Un type en uniforme près de la portière ouverte du train faisait monter les gamins. Mais Perlasca remarqua soudain dans la file qui s’était formée sur le quai deux enfants identiques. Les connaissait-il ? Savait-il le sort particulièrement atroce que l’on réservait dans les camps aux jumeaux ? La limousine stoppe. Il descend, s’approche d’eux, il leur dit tout bas de filer dans la voiture. Le SS se précipite, beuglant. Protection diplomatique ! crie Perlasca. Il parlemente avec l’homme furieux qui veut récupérer les gosses. Cette voiture, c’est quelques mètres carrés d’Espagne où les deux frères se sont blottis ; le SS qui doit renoncer à ses proies, c’est Eichmann en personne ; Jorge Perlasca ne s’appelle pas Jorge, mais Giorgio, il n’est même pas espagnol, mais il s’est trouvé une mission. Il restera dans la ville jusqu’au bout, même quand les ressources seront épuisées et qu’il n’y aura presque plus de quoi nourrir les juifs entassés sous la protection du faux diplomate dans des appartements bondés. Même quand ils seront quatre-vingts dans chaque trois pièces avec les toilettes hors-service, même quand dans l’escalier il y aura encore du monde, assis ou allongés à même les marches. Parce que non loin, le Danube roule des eaux éteintes dans lesquelles on voit flotter d’étranges formes pâles et que l’on est saisis de stupeur à leur vue, étonnés comme par une question naissante, pas tout à fait audible encore, une question que l’on préfèrerait laisser à l’état d’ébauche, si possible, jusqu’à ce qu’elle se décompose, ne soit plus qu’une petite fumée dans l’esprit. Perlasca restera parce que, lui, il répond avec netteté à cette question.

28 juillet
Le Szimpla est un ruin-pub déjanté qui se situe rue Kazinczy, à deux pas de mon logement, dans le quartier transformé autrefois en ghetto et où subsistent, d’époque, quelques petits pans de murs mal maçonnés qu’on ne peut s’empêcher de regarder avec horreur, comme s’ils avaient été complices des crimes perpétrés ici. Près d’eux s’empilaient les cadavres qu’on laissait pourrir plusieurs jours avec les ordures, dans des tourbillons de mouches. Il faut dire que les protocoles de la solution finale à la hongroise étaient assez éloignés de l’hygiénisme et du grand sens organisationnel des nazis. Le Szimpla se trouve dans un bâtiment délabré du quartier et sa beauté underground et baroque en fait à mes yeux l’émeraude à facettes plantée en plein centre du front de la bête. Car c’est ici que, chaque jour, par l’arme pacifique des arts et de la fête, le monstre est frappé. Par sa beauté foisonnante, ce lieu constituera pour moi le versant laïque et nécessaire de Saint Matyas. Deux étages déployés comme des ailes autour d’une vaste cour sont surmontés d’une verrière et de jardins suspendus d’où les plantes tombent, grimpent, s’échappent, varient en fleurs et en feuilles à l’infini. Les anciens logements ont été débarrassés des parois qui les clôturaient et s’articulent en larges alcôves ouvertes, décorées à l’excès de graphes, graffitis et peintures. Ce sont des bars, chacun proposant par sa luminosité, son style, ses boissons, une atmosphère différente. Les objets les plus disparates ornent ces alvéoles où l’on sirote une bière, papote, écoute gratuitement un concert, déplie ou replie un bras, une jambe ou deux, cligne des paupières, hoche la tête dans l’une ou l’autre direction, cherche un truc au fond d’un sac, gribouille une sentence d’un feutre appliqué sur un espace encore vacant du mur. Une voiture, une Traban de l’époque communiste, forme un bar dans le bar selon le principe héraldique de la mise en abyme, tandis qu’un tyrannosaure de carrousel aux tons mauve et vert pâle récupéré au rebut offre sa selle arrondie à une dame à cheveux gris qui porte à ses lèvres un Spritz. Dans tout ce bazar, parmi les guirlandes, les scintillements, les mandalas et les spirales qui se métamorphosent sur de petits écrans, figurent les personnes les plus diverses en âge, en taille, en couleur d’yeux, ou de cheveux, retentissent les idiomes comme autant de musiques incompréhensibles…
Mais bien sûr je m’emballe ! En fait d’étrangers, on ne rencontre guère en ville que des touristes. À l’heure où j’écris, le pays s’est retranché derrière sa frontière orientale sécurisée à neuf. Le barbelé Concertina est un produit bon marché qui se présente tout enroulé, dit la pub. On le pose très facilement, deux-trois agrafes au début pour l’arrimer au sol, puis on déplie, comme ces accordéons ronds qu’on appelle justement des concertinas. Le Concertina triple est une variante plus sophistiquée, très efficace : trois rouleaux reliés entre eux qui possèdent la plupart des propriétés d’un enchevêtrement aléatoire. Un groupe de cinq hommes peut étendre cinquante mètres de clôture Concertina triple en quinze minutes à tout casser et sans presque descendre du camion.


Lire la deuxième partie de ce texte.

30 janvier 2020
T T+