Patrick Chatelier & Éric Caligaris | in short GI

Cette recréation de l’immémoriale postlangue du Général Instin en 8 actes est constituée d’extraits du « corpus fantôme » du GI tirés du feuilleton sur remue.net, et de moments de 6 Gins composition sonore d’Éric Caligaris présentée lors du festival instin.


maintenant que je suis seule et qu’ils chuchotent
maintenant ce monde nous est ôté de tout temps
maintenant le terrain
imagine maintenant, même un peu brisé au-dedans en profond dedans profond comme se briser
qu’imagines-tu
certitudes sur un terrain miné perceptible maintenant, nul doute ne subsistait maintenant c’est facile [1]

aux terrains de tennis odeur de sable chaud empire une gloire et ses ombres_allait
colonies en lui empire empire vaillant soldat des campagnes poussiéreux, au sol de
Terre, il songe
au réveil, surtout en campagne, lui qui de l’Empire ait porté ce nom et d’un empire comme vous avez vu ras de terre en la raclant à l’ombre de sa
campagne en cours
campagne au détour d’un virage
campagne, lui qui vous voit [2]

porte un mot-valise qui pourrait s’accommoder de sa hâte à faire les valises, probablement chapeau-hâte dit-il était le mot toujours qui me qui me qui me
ces mots pour moi, ils ne viennent pas
habitude de ne pas terminer
habitudes d’indulgence
habitude à prendre : le plagiat est nécessaire
reste pour moi quelque chose de surnaturel dans un trou d’accoler deux mots sans en faire mais que mon nom
s’avèrerait nécessaire : de suivre nécessairement à suivre la trace
si si si c’est nécessaire, absolument, et puis,
dit-il
les mots me gardent rien derrière les mots [3]

prendre la question autrement
question langue
peut-être le nécessaire retour à uneà les
déjà, quelle question là,
là, là, là,
se prendre les pieds dans mille mots en divergence manière de prendre ses rêves pour des mots lutter
c’est rien assez lutter
c’est une, microscopique
c’est celui qui celui-là entre celle-ci là là [4]

Chacun essuie la bouche qu’il voit
soumis à la catastrophe bouches s’ouvrant sur ma peau quand
je rencontre Lili à remonter les horloges de la ville et plus particulièrement les rencontres, les émotions hybrides de la Marie Café mais, entre les deux, ma famille possède un petit entre deux petites voitures et moi (grand et petit, fier et petits morceaux d’envies
eu rencontre (au loin
pourtant sa bouche avait dit
eu rencontre, intime
 : catastrophe
errance intérieure et dans la ville les petits soldats fondus ne viennent pas jusque ma bouche qui étreint son corps de l’intérieur
une seule famille porte le nom dit-elle ou t-il une seule note grave,
abandon
 [5]

bousculés par des ombres, nous discutons autour du lit collé, dont tous l’image nébuleuse du nébuleux à haut rendement – et ce n’est pas
sur le lit. Les images font trembler autour d’elle, mais elle devant une seule idée est de boucler une boucle autour de l’ombre dévorante d’une œuvre
c’est qu’il est ombre, qu’il joue aussitôt aux récits constitués autour de la figure de noms communs, suite d’images ou de figures improbables parce que dans sa famille une nouvelle expérience en train de se faire de tout ce qui se défait de plus en plus défaits se défait
et autour ? avec ?
rôdent-ils autour de nous ? [6]

par les tracas de l’âge par les biographes par les machines
dit-il
je m’imagine en passant, moi que l’âge autorise,
tout autour de l’ancien pavillon, immense, portant haut c’est immense à l’énigme de cette image, voici images et mots enfants que nous sommes les autres autour desquelles ils tournent et hasard, entraînant
dit-il
m’entraînaient devant les images, ils disaient :
Quand on était enfants comme une vague sur l’image écaillée estompe les vagues géologiques du bas nous dressions les plumes de votre bicorne tandis qu’autour, d’elle, l’ombre que vous veniez de nommer, et dont l’image était enfants
etc.
pour que les images qui collent encore
sans bornes et bornées
et nos enfants n’y seront pas encore images prises [7]

maintenant que je suis seule dans ma tête seule au milieu de ma solitude
maintenant que le jour tombe
que ressens-tu
loin, leurs ombres seules deux têtes brodées devant une seule. À genoux
Crois-tu vraiment que toi, moi
vas-tu récupérer ton corps
maintenant que le jour tombe et qu’il faut bien pour leur plaire
maintenant faut-il le dire, je ne sais même plus
puis une fois seul, je me demande… à quel endroit je vais aller [8]




20 janvier 2009
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