« Si on n’est pas en face de la beauté, on ne la voit pas. »
Edwige Boband vérifie le jaugeage des budelles, des carafes qui doivent contenir, selon les gabarits, de un à trois décilitres, avec une tolérance de la hauteur de l’eau dans la budelle, pour le même volume, jusqu’à deux centimètres du bord.
Elle prend également garde à ce qu’elles soient bien stables. Elle les amène ensuite à l’estampillage, où seront marqués le niveau et le chiffre correspondant.
Frédéric Gonzalez ajuste les bouchons de verre aux carafes. Le bouchon doit s’adapter au col de la carafe, plus ou moins large selon que le verre est plus ou moins épais, et il doit venir se placer dans le col ni trop haut ni trop bas. On peut en réduire le diamètre, mais il faut que le cône du bouchon soit très régulier, pour se tenir droit dans le col.
Frédéric Gonzalez préfère couper le col des vases à la main. Il polit le chanfrein intérieur, pour enlever les bavures et éviter que le bord ne soit coupant. La roue abrasive permet d’effacer la marque du pontil. Puis il procède au défumage, c’est-à-dire enlève l’aspect mat du verre qui a été coupé, pour retrouver l’aspect brillant que le verre avait au départ. Il décolle le vinyle des vases multicouches, ce qui constitue l’une des multiples étapes de la fabrication du vase multicouche.
Il farte également les moules, le soir pour le matin suivant, afin que le moule ne raye pas le verre. Le minium de plomb a été abandonné pour un mélange de charbon en poudre, d’acétate et de mobilite, un durcisseur.
Luis Ferreira est le fils de José Ferreira, graveur, qui lui a appris son métier, et le frère de Jo Ferreira, verrier. Il enlève la trace du pontil à la roue d’ébauche. Il polit les côtes plates à la roue de liège, qui est constituée de liège aggloméré ou est en écorce de liège. Il utilise aussi de la pierre ponce en poudre. Il défume à la roue de feutre. Il taille le verre à la roue diamant, pour dessiner des motifs, telle une grappe de raisin, ou une fleur, sur le verre. La roue diamant peut tailler aussi bien en profondeur qu’en surface. Elle doit être aiguisée régulièrement, ce qui la nettoie. Luis aime transmettre ce qu’on lui a appris. « On a tous du goût de la beauté. Mais si on n’est pas en face de la beauté, on ne la voit pas », dit-il.
Frédéric Gonzalez – Exergue
Edwige Boband – Le Jaujeage des budelles
Frédéric Gonzalez – La Carafe et son bouchon
Frédéric Gonzalez – Bouchons et carafes
Frédéric Gonzalez – Le Gamin
Frédéric Gonzalez – La Roue d’ébauche
Frédéric Gonzalez – La Réparation des vases
Frédéric Gonzalez – Le Défumage
Frédéric Gonzalez – La Coupe à froid
Frédéric Gonzalez – La Coupe des vases à la main, chanfrein intérieur, flétage, chanfrein extérieur
Frédéric Gonzalez – Polissage d’un vase multicouche
Frédéric Gonzalez – Tailler la roue avant de réparer
Frédéric Gonzalez – Marques de pontil
Frédéric Gonzalez – Réparation des coupes à sangria
Frédéric Gonzalez – Le Fartage des moules
Luis Ferreira – La Trace du pontil
Luis Ferreira – Le Polissage des côtes plates à la roue de liège
Luis Ferreira – Le Défumage à la roue de feutre
Luis Ferreira – Tailler le verre à la roue d’ébauche et à la roue diamant
Luis Ferreira – La Roue diamant
Luis Ferreira – Un apprentissage
Le prochain épisode : « C’est la seule industrie qui fonctionne dans les environs. »
Le précédent chapitre : « Mon métier c’était de transformer le verre en fusion en objet. »