Ce qu’il faut de douceur

bonshommes


— ce qu’il faut de douceur pour rester doux parmi les autres –

— ce qu’il faut savoir danser une danse où à deux pas en avant succède un pas en arrière

— ce qu’il faut d’absence au milieu du désir naissant pour rester fidèle à un souvenir, qui est à la fois un visage de jeune fille, un fleuve sous la lune et une idée

Un extrait d’un ciné-poème de Jacques Sicard pour débuter cette lettre, avant d’évoquer le sérieux des organisations puisque ce 30 septembre se tenait l’Assemblée générale de remue.net, l’association.

La Maison de la poésie de Paris, toute de rouge vêtue nous a chaleureusement accueillis (que Claude Guerre et son équipe en soient, ici, remerciés) pour un exercice administratif nécessaire, prétexte également à la rencontre des adhérents.

Un nouveau Conseil d’administration a été élu autour de Dominique Dussidour comme présidente, avec Jean-Marie Barnaud, François Bon (trésorier), Philippe Rahmy (secrétaire), membres suppléants Sébastien Rongier, Chantal Anglade, José Morel Cinq Mars.

L’occasion aussi de retrouver et d’échanger avec les adhérents de l’association. Cinq ans d’existence pour un site qui se renforce autour d’une équipe de rédaction élargie. Des adhérents qui souhaitent se faire une place plus active et une énergie collective qui nous fait dire que oui, décidément, la littérature remue encore. (Lire le compte-rendu de la journée.

Au cours de cette assemblée, a été officialisée une nouvelle maquette, attendue, du site, qui, ajoutée à une organisation plus précise, doit d’ores et déjà vous aider à vous y retrouver.

Côté écriture, remuer n’est pas s’agiter et le silence peut nous questionner tout autant que le bruit. De ce qu’il dit de notre présent, de notre existence au monde et ce sont les mots de Michel Thion. Car il faut se méfier de ce qui fait trop de bruit, de ce qui ne veut jamais se taire. Et c’est devant l’écran d’une télévision qui cherche à tout prix à nous distraire que Chloé Delaume tente désespérément de sauver une narration propre.

Loin de l’agitation, mettons notre cerveau entre de bonnes mains : les éditions allia rééditent un texte de Georges Bataille, signalé ici.

L’immense Jacques Dupin est interrogé par Alain Freixe qui nous fait l’amitié de nous laisser reprendre un entretien déjà paru dans l’Humanité.

Autre émouvant, stimulant dialogue, celui de Philippe Rahmy et Jean-Marie Barnaud, qui croisent Celan et Derrida. Francis Giauque via le numéro de la revue Intervalles qui lui est consacré, est salué par Jacques Josse.

Dans le cahier de création nous retrouvons Eric Pessan qui remet ça, aux prises avec une actualité tristement bégayante dans l’espace transitoire d’un train. Anne Savelli apporte sa flânerie littéraire au dossier bibliothèque de remue.net dont il était question dans cette précédente lettre, qui comme la revue, du fait d’être web, se permet d’être dossier en cours et déjà garni, peuplé et accueillant. Et François Bon de nous faire le point sur littérature et internet.

Les ateliers d’écriture et lecture : leur recension, leur récit, récit de ce qu’ils déplacent en et à côté de nous, ne cesse pas dans remue.net, à son allure, lent dépôt qui est celui de la pensée plus que de l’actualité.

Filez de biais dans la construction d’une fiction par des enfants et Gwenaelle Stubbe, addition d’énergies folles (si si, pour voir : visitez cette dernière, ce moment qu’elle a offert lors de la nuit remue.net). Pas pour rien se dit-on que, la présentant ce printemps, François Bon n’ait pu se priver de faire allusion à cet étrange éternel qu’est, que demeure, Henri Michaux.

Alors, en forme de clin d’œil aux deux, sur ces deux phrases vous laisser :
“Ni but, ni buter, il faut savoir dévaler. C’est le jeu de la pierre qui roule.”

[pour le comité de rédaction : Fabienne Swiatly, Guénaël Boutouillet]

9 octobre 2006
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