Signes de risque




« — Tu l’as pas peint ?

— Non.

— Tu l’as peint ?

— Oui.

— Dis, on a le droit de peindre un mort ?

— Tu te posais déjà la question au moment de peindre les vivants.
 »

Images :
Pleine violence du risque dont témoignent les textes que vous pouvez découvrir dans cette revue de printemps 2007, en particulier la suite des Notes de peinture cinquième livraison de Cécile Guyonneau, puis sixième livraison, ou comment le geste de peindre se pense, s’inquiète, se réfléchit.

Mais aussi, autre confrontation de l’écriture à une image impossible, celle de Claudine Galea au bord de l’image « sans consolation » de la soldate américaine tenant en laisse un prisonnier arabe.

Image encore, cette fleur mentale mouvante, dont il appartient au langage de tenter l’approche, glissades et bras tendus vers l’obscur du puits, à l’avant de quoi Dominique Dussidour nous entraîne Anté les mots

Ils sont fidèles, ils continuent, ils reviennent, on les suit et c’est aussi tout le prix d’une revue que de pouvoir poursuivre, dans le temps, cet accompagnement en publiant les fragments inédits de travaux en cours.
On est ainsi heureux d’accueillir à nouveau une nuit, la 17ème de Pedro Kadivar, mais aussi les nouveaux textes en sens giratoires de Rémi Froger et de prima volta dans l’indifférence du monde de Shoshana Rappaport-Jaccottet.

Le vaste feuilleton du Général Instin prend corps : voici l’une de ses imprévisibles apparitions, instrumentée par Eric Pessan. Pour suivre les méandres de ce projet hasardeux, c’est ici.

Nous souhaitons la bienvenue, séance tenante, à ce Céans de Jérome Gontier.

On le dit donc aux distraits, aux passants : le cahier de création est plus que jamais le cœur battant de remue.net.

Nos chroniqueurs ne sont cependant pas en reste :

Dominique Hasselmann, dans la chronique Parallaxes, porte son regard sur Laval, est-ce celui de Jarry ? et dans Photos-brèves, à Laval encore.
Philippe Rahmy, écrit une nouvelle fin des certitudes et à plus de trente mètres sous terre, lisant Nu précipité dans le vide, se demande si la "parole peut coloniser l’envers du vulnérable".

On a lu, lisez donc Paul Recoursé qui se demande si Demain Je meurs de Christian Prigent ne serait pas un classique ?, et Dominiq Jenvrey qui s’interroge sur la lisibilité d’Olivier Cadiot.

On a lu, fait écrire, écrit dans un décor rose bonbon pour la Saint Valentin pour le monde d’Anissa : c’est l’atelier d’écriture mené par Dominique Dussidour et Chantal Anglade.

Le dossier consacré à Réza Barahéni s’est enrichi d’une présentation par le traducteur Clément Marzieh d’un extrait de Lilith et d’une lecture attentive et charmée de Dominique Dussidour.

L’édition donne de ses nouvelles : Dante is not dead, on s’en réjouit, la preuve à Rennes, allez-y voir et pour saluer la résurrection en forme de maison d’édition de Lignes, on relaie ce courrier de Michel Surya.

Enfin, c’est l’heure d’un inventaire à son sujet puisque sous le mouvement qui déplace les lignes, le grand silencieux darde les lames de son regard bleu : il est donc à Beaubourg (tant pis pour lui ?), le grand Samuel, paix à ses cendres et quoi qu’il en dise cap au pire d’accord pourvu que : en compagnie. Et c’est jusqu’au 25 juin.

On vous souhaite un printemps du diable.

21 mars 2007
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