Du travail des textes avant et après la mort : Hommage à Marguerite Duras

Marguerite Duras est morte le 3 mars 1996 à son domicile de la rue Saint-Benoît, Paris. C’était il y a dix ans. De 1986 à 1996, elle avait publié Les Yeux bleus, cheveux noirs (1986), Emily L. et La Vie matérielle (1987), La Pluie d’été (1989), L’Amant de la Chine du Nord et Le Théâtre de l’amante anglaise (1991), Yann Andréa Steiner (1992), Écrire (1993), Le Monde extérieur/Outside 2 (1994), C’est tout (1995).
Elle avait beaucoup écrit, les dix dernières années de sa vie.
Elle avait encore beaucoup travaillé.

Que s’est-il passé durant les dix années qui ont suivi ? Le travail a continué, il a « repris ». De plus belle, dirait-on. Pas de plus belle d’une façon éclatante ou même simplement visible. De plus belle souterrainement. De plus belle dans ce qu’elle a écrit, seule, dans les lieux de la langue et de la narration, de plus belle dans ce qui, avant elle, de l’enfance, de l’amour, de la mort, tenait silence.

Le travail en nous, lecteurs, de dix ans de l’œuvre de Marguerite Duras, ce travail dont nous sommes partie prenante, c’est ce dont rendent compte dans cet Hommage, chacun à sa manière, les textes de Michèle Sales, Cécile Wajsbrot, Aliette Armel, Fred Griot, Dominique Hasselmann, François Bon et Dominique Dussidour. D’autres suivront, d’amis et de collaborateurs de remue.net, dans les semaines à venir.

Ils prennent place dans le dossier Marguerite Duras existant avec les Notes de lecture de Thierry Beinstingel, les liens de l’univers Duras dont le texte de Maurice Blanchot consacré à Détruire, dit-elle, la Chorégraphie durassienne de L’Amour par Sylvie Gracia et Chantal Anglade.

Comme nous l’avons fait avec la Sentimenthèque de Patrick Chamoiseau, nous vous proposons un atelier d’écriture en ligne : « seule avec le livre non écrit » à partir des occurrences des mots écrire ou livre tels que François Bon les a recensés dans différents textes de Marguerite Duras, vous pouvez insérer vos contributions dans un espace forum, à la fin de l’article.

Nous rappelons l’actuel Forcément Duras en cours sur France Culture, l’émission Un siècle d’écrivains que lui avait consacrée France 3 et le récent numéro des Cahiers de l’Herne.

Photo : Marguerite Duras en octobre 1993 (ici en compagnie de Bénédicte Vigner) lors de la création théâtrale de La Pluie d’été par Éric Vigner, Alain Fonteray ©