Diogo Maia | Jacob et l’ange (#2)
Il y a quelques jours, j’ai vu une peinture.
J’étais déjà aveugle, mais la lumière était très forte.
Je vous dis la peinture :
C’était la lutte de Jacob contre l’ange peinte par Chagall. Elle était claire, un bleu, un rouge, tu sais, une claire peinture en train de devenir sombre, et je voyais l’échelle crépiter et l’ange toucher Jacob, se battre : bleu contre azul.
D’un coup, j’ai décidé de passer à gué le Yabboq, la rivière bleue : je montais vers le musée, et je pensais à cette danse de vie où Jacob est blessé à la hanche, et j’imaginais un inconnu se battre contre lui.
La salle rose du musée était très éclairée comme si le rose criait lumière, mais on ne pouvait pas y rentrer. Au seuil de la salle, je voyais une autre danse, au loin. C’était le Cantique des cantiques, une autre peinture. Il y a toujours quelqu’un qui se bat contre nous à l’aurore, tout le temps, e o desconhecido, dans la lutte, é uma luz alta que sobe a escada que dansa contra nós.