Pléthore et déplacements

  Et d’abord, chez publie.net, l’abonnement est ouvert.
  Proposition pantagruélique : lire, télécharger tout le catalogue.
  Publie.net a fêté début janvier son premier anniversaire.
  Maison cousine de remue.net car créée elle aussi à l’initiative de François Bon ; et plusieurs d’entre nous très activement impliqués dans les deux aventures – François Bon bien sûr mais aussi Fred Griot et Sébastien Rongier.
  Et cousinage d’esprit. Publie.net est une coopérative : créée par des écrivains, c’est un lieu d’invention et d’autonomie, d’expériences, en appui et en lien avec les éditeurs, les libraires, les bibliothécaires.
  Expérience exceptionnelle ?
  Oui.

  L’idée reçue : tout ça des bricolages de technophiles – autrement dit, rien à voir avec la littérature.
  Mais non, mettez-vous à jour, ce sont les pratiques d’écritures qui mêlent les arts, les sens.
  Et les éditeurs, quelques-uns, sont dans le mouvement.
  Ainsi, aux éditions Le Mot et le Reste la collection Solo qui a pour projet le croisement, dans des textes courts, de la littérature et de la musique on lira Cowboys junkies d’Anne Savelli dont Sereine Berlottier rend compte
  Ainsi, le Triangle, à Rennes, lieu de création qui publie Isotypie sur doxogravure de Jérôme Mauche, selon Guénaël Boutouillet « objet qui n’est pas un livre, cet objet qui n’est pas qu’un texte, qui est un texte avec image, un texte sur image, un texte hors image aussi », pour le citer il a collé des images (qui se lisent) dans la colonne verticale de l’article.
  aux éditions Les petits matins Jérôme Mauche dirige la collection Les grands soirs qui a été présentée lors de la soirée remue.net du 16 janvier par Sébastien Rongier – si vous n’avez pu venir, pas grave, écoutez lire Anne Parian, Marco Boubille, Joseph Mouton, Cécile Mainardi dont le cahier de création propose trois textes.

  Pratiques d’écritures modifiées par la Toile car depuis toujours l’écriture est modelée par ses sources d’information (sinon depuis toujours, au moins depuis Montaigne et ses zig-zags gorgés de citations) – en témoigne Army de Jean-Michel Espitallier lu par Guénaël Boutouillet. Guerre(s) réfractée(s) et redite(s) par l’écrivain : « On ne se fait jamais tout à fait à ce genre de choses. » Livre composite – « accumulant des infos parcellaires qui nous touchèrent et s’envolèrent, qui toujours existent, sur la toile » – il y aurait de quoi faire de ce livre une deuxième édition, numérique, avec liens actifs ?

  « Pour moi, le collage, c’est écrire avec des images », disait Claude Pélieu, et aussi : Je suis un cut-up vivant dont nous parle Jacques Josse qui a lu également Un oiseau compliqué, des poèmes d’Olivier Bourdelier.

  Création : faire une revue internet, c’est sentir le mouvement, la petite ivresse de publier de suite
   Mon cœur, poème de Barbara Robert
   Le parc à chaînes 03/24, de Frédéric Laé
   la loque, de Michaël Glück
   Le mot avalé, de Fabienne Swiatly
   risque de chute des matériaux et effondrement des ouvrages, de Claude Favre
  aussi bien, prendre du recul
  avec Thierry Saint Arnoult Défense et illustration du post-exotisme en vingt leçons
  et Pascal Gibourg qui rend hommage à Harold Pinter
  ou parler de notre immédiat
   Ce matin, le roman de Sébastien Rongier que nous avons aimé lire, nous le disons ici
  et l’écrivain roumain Georghe Craciun dont nous publions un extrait inédit de Pupa Russa traduit par Fanny Chartres.

  Sébastien Rongier rend compte du Choc des métropoles, essai collectif sur Simmel, Kracauer et Benjamin, il nous avait donné des extraits du Benjamin de Jean-Michel Palmier. Il y a ainsi des fils tenus dans le temps – visibles : ce sont les liens hypertextes qui traversent toutes les couches du site et vous emmènent, direct, d’une époque dans l’autre.

  Fils, allées dans le passé, ramifications, à l’image du feuilleton du Général Instin, de plus en plus entremêlé à la revue, on vous en parle dans chaque lettre, cette fois-ci c’est in short GI, texte et composition sonore, de Patrick Chatelier et Éric Caligaris.

  Le collectif remue s’agrandit :
  bienvenue à Cathie Barreau qui nous propose de lire Les Hautes Falaises de Jean-Paul Goux
  bienvenue à Éric Pessan qui ouvre la chronique « Sur la table de nuit », la première s’intitule Magnifique un tout petit peu avant d’être beauté morte, elle est consacrée à Portraits de femmes magnifiques de Christophe Fourvel.
  Il rejoint ainsi nos amis chroniqueurs
  Philippe Rahmy, Ce coin est, en son milieu, très large par sa rudesse, Clinamen suite, Testament numérique
  Catherine Pomparat dans la série des Bibliothèques artistes, Paul les Nymphes
  Jean-Marie Barnaud, Bernard Noël, ou « l’obstination du refus ».

  Si vous n’êtes pas venu à la rencontre La Poésie contre la Sensure organisée par la Maison de la Poésie, si vous ne l’avez pas regardée retransmise en direct sur remue, voici quelques-uns des textes qui ont été lus cette nuit-là : La privation de sens de Bernard Noël, les inconférences, suivi de Incises de Florence Pazzottu

  le mardi 3 février à 19 heures nouvelle retransmission en direct de la Maison de la Poésie : la République des poètes programmée par Marc Blanchet présentera les Poèmes de la bombe atomique de Toge Sankichi avec l’éditrice Laurence Teper, François Mathieu et Claude Mouchard, cotraducteur et préfacier

  et le samedi 7 février à 20 heures au Centre Cerise du 46 rue Montorgueil, toujours en collaboration avec la Scène du Balcon, rencontre avec le poète Dominique Quélen, le compositeur Aurélien Dumont, la soprano Éléonore Lemaire, présentée par Laurent Grisel, nous vous en reparlerons bientôt.

28 janvier 2009
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