Bibliothèques artistes
« Comme tant d’autres, j’aimerais m’adresser aux non-initiés autant qu’aux initiés, mais sans oublier de signaler aux premiers qu’il y a plus à voir que ce que ce qui se donne à voir - au regard profane. II y a donc toujours une sorte d’énigme dans l’œuvre. Pour quelqu’un du monde de l’art, c’est cette dimension énigmatique qui permet d’évoquer la culture de masse et d’autres éléments non esthétiques. Je ne suis pas en train de dire que la culture de masse est inesthétique, mais plutôt qu’elle ouvre à d’autres possibilités, qu’elle évoque des choses au-delà des limites de la simple réception esthétique, en faveur de quelque chose de complètement différent. L’hétérodoxie nous engage dans un réseau conflictuel, au niveau du message, mais aussi de sa diffusion et de sa réception. Pour y arriver, je dois éviter à tout prix que l’œuvre paraisse maîtrisée, car alors elle n’évoquerait que sa propre forme. »
Martha Rosler
Entretien avec Stephen Wright
Catalogue Martha Rosler Library, INHA, 2007, p. 16
Catalogue en ligne : Institut national d’histoire de l’art
http://www.inha.fr/spip.php?article1669
« Tout était prédisposé pour que les artistes et les spectateurs se transforment en bibliothécaires, mythiques personnages à la recherche du livre ultime, d’une révélation ou de la Vérité. »
The Artist’s Library, Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière, http://www.ciapiledevassiviere.com/fr/actualites_expositions_7.asp
Une « bibliothèque artiste » est envisagée tour à tour comme paradigme théorique, matériau plastique, protocole de recherche et processus de création ; elle relève ainsi d’une « posture esthétique » devant les pratiques artistiques actuelles dont cette série de "chroniques regarder infinitif pluriel" [ été/automne 2008- printemps 2009 ] s’efforcera de faire quelque chose.