Diogo Maia | O língua, ad amanhã

De la langue, de la langue !
Celle qui ne laisse pas l’homme se mettre en marche.
De la langue, de la langue !
Je répète les villes embrassées.
Je les vois embrassées.
La couleur, la douleur embrassées.
Elles se succèdent les unes aux autres.
De la langue, de la langue !
Nous traitons un sévère sujet.
La relève des langues pas secouées.
Langue, langue, langue.
Le mal de nos jours.
Je suis les jours et les nuits des villes.
Les nœuds de la sévère langue de tous.
Relève-toi !
Soudain l’Histoire se ressent.
C’est le mal de nous, de notre langue sévère.
Douleur à travers toi.
Nous traiterons ce mal qui continue.
O langue, que veux-tu de nous ?
Violence ?
Sautez sur la table, donnez des coups !
Agressée.
Mer communication, corrosif passé.
J’ai tout fait pour comprendre.
Ab matin, ab matin, ab matin.
Au matin lent, je sens la rosée de ta fierté, ta sève langue.
Je me suis retrouvé sur un port,
Personne n’a voulu s’arrêter.
J’ai dit -O langue, ils t’ont raccourcie !
T’es courte comme une ordinaire parole !
Elle sautait de tapin en tapin, jour et nuit.
Le temps était fuera et dentro.
Quant je suis arrivé sur scène, il m’ a dit :
-Vas-y, vas-y !
Mais ce matin-là joie, la joy était inerte.



Pour aller plus loin et entendre la poème dans sa langue originale, le portugais (Lecture en plein air à Pernik, Bulgarie, 2019).

12 septembre 2022
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