Les guerriers de l’imaginaire
Il le faudra encore - oser l’imaginaire. Et me revenait, lisant la chronique de Yun Sun Limet, cet audacieux assemblage de mots de Patrick Chamoiseau : Guerriers de l’imaginaire. J’en ai peut-être déjà parlé, mais ce sont des mots dont on a besoin souvent pour ne pas mollir devant cette tempête appelée crise et qui devrait tout emporter avec elle, même notre courage d’inventer.
Les mots forts de l’écrivain à la voix douce. Et j’ai pensé que ces guerriers-là avaient la littérature comme arme, il suffit de constater combien elle en effraie certains.
Alors pour vous armer à votre tour en ce mois de février le programme est dense sur remue.net :
Tout est calme. Immensément calme. Tout est dans un paysage immense, nous dit Marc Perrin dans sa lecture attentive de l’écrivain Atiq Rahimi et il ose la question de l’absence de Dieu.
ll y a quelques mois, alors que je faisais des recherches, dans les archives du Val-de-Grâce, sur les blessés de la face de la guerre de 14-18, je suis tombée sur une enveloppe qui n’était pas à sa place. Ne croyez pas que je vous raconte des histoires, Nicole Caligaris nous ressuscite le Général Instin d’entre toutes les fictions...
J’ai emprunté un arc et une flèche à un indien Campa, écrit Herzog, et j’ai tiré en direction du ciel.
Celui qui filma Aguirre, la colère de Dieu a écrit un livre qui est bien plus qu’un journal de tournage. La bataille du créateur.
Elle était analphabète, tout lui était signe, ce texte s’adresse à elle, elle saura en interpréter la forme, un texte de Dominique Dussidour qui nous fait redresser la tête devant ce pudique portrait d’une femme.
À l’heure où j’écris ces lignes, le Petit Chose est si fatigué qu’il n’établit plus de distinction entre l’intérieur et l’extérieur de l’espace quatre. Son immobilité est telle qu’elle résout le mouvement de son corps à sa respiration.
Le Petit Chose est un feuilleton à quatre épisodes, à quatre paragraphes, à quatre dimensions. Il accompagne les lectures par Catherine Pomparat des quatre essais de Brian O’ Doherty et de quatre expositions. L’art c’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art.
... tous, un jour, sont morts. Et tous se retrouvent dans un ouvrage, patiente collection établie par Stéphane Audeguy, parce qu’on meurt bel et bien d’être vivant.
Les aventures humaines meurent parfois aussi et pour non-assistance à culture en danger. Inventaire/Invention dépose le bilan mais ne les quittez pas des yeux, ils vont resurgir ici ou là-bas. C’est la force du rhizome qui puise d’abord son énergie de manière souterraine.
Possédant la plus parfaite beauté, infiniment aimable, infiniment aimée, universellement désirée et poursuivie, pourquoi, comment échapper à sa vie, à la vie, tout en l’intensifiant pour d’autres, pour tous les autres, ou pour personne ? C’est — pour Nico (1938-1988), un roman d’Alban Lefranc : Juste un pas de côté.
Impossible de dénouer le vrai du faux et de déceler le moment où l’écrivain met de côté sa propre vie pour laisser courir son imaginaire.
Il y a juste une histoire à reconstituer. Un nouveau livre de B.S. Johnson (1933-1973) chez Quidam.
Juste pas trop tard, pas trop tôt, juste le temps de juste comme il faut, juste là, mettre la, pas avant que, ni après que, juste la valse du jour terminé. Lise-Marie Barré est un auteur nouvellement accueilli sur remue.net. Son texte possède une force de voix qui avance par rythme et brides dans son échec inlassable, comme vagues...
Et vous pouvez écouter aussi sur le thème de l’amitié Éléonore Lemaire, soprano, Aurélien Dumont, compositeur, et Dominique Quélen, écrivain ici.
Et encore, les 6 et 7 mars à La Roche-sur-Yon, des rencontres autour de Louis Dubost et de la maison d’édition le dé bleu.
Vous pouvez fermer les yeux, le soleil existera toujours.