Écrire un roman aujourd’hui
Il est possible que le roman, dont la mort a été annoncée à de multiples reprises pendant le XXe siècle, se révèle être la forme littéraire par excellence capable de raconter, de comprendre, d’accompagner le XXIe siècle avec ses transformations, ses évolutions en cours, culturelles et autres. Nous ne parlons pas ici des mutations techniques (fausse rivalité entre le papier et le numérique, par exemple), mais du regard que chacun porte sur l’autre, permettant de le situer dans le monde, de s’adresser à lui à travers une histoire, une situation donnée, un moment du temps. Les faits, les histoires sont riches de possibles dont nous n’avons connaissance que par l’imagination et l’exploration romanesques.
Quant à la forme romanesque, nous ne l’entendons pas comme un dispositif pré-établi ni un moule stéréotypé dans lequel faire entrer une histoire mais comme une sorte de témoin écrit ou de révélateur d’un regard sur le monde et sur l’individu.
Nous avons sollicité des romanciers afin de constituer un dossier sur ces questions, pas seulement pour leur demander : pourquoi écrivez-vous des romans mais aussi : comment les écrivez-vous ? grâce à quoi et contre quoi ? quelle est, selon vous, la spécificité de votre travail romanesque ?
Leurs contributions ont pris des formes diverses, longues ou brèves : extrait d’un travail en cours ; extraits d’un journal ou d’un carnet de travail ; texte sur leur travail ou leurs méthodes de travail ; réponses à un questionnaire.
Cécile Wajsbrot et Dominique Dussidour.