Du mois de mai sur Remue, on retiendra quelques leçons de déambulations : Jean-Pierre Le Goff dont le bâton « semble établir un courant entre le promeneur et le fond végétal dans lequel il baigne » ; Raymond Penblanc et son père s’amusant à retracer la frontière franco-italienne « sans tenir compte de la carte d’état-majeur » ; Eva Abouhahi pour qui voyager, c’est « être porté en songe par les reliefs / les lignes en errance, les vides en blanc / les points plus ou moins gros / de la cartographie » ; ou encore Lancelot Hamelin avec cette interrogation : « Tu te perds quand tu cherches à parvenir d’un point A à un point B. Mais quand tu te situes dans le monde comme point fixe, que traversent les trajectoires des choses, qu’importe d’arriver à ton but, de te perdre, de te retrouver ? » Autrement dit, autant de façons personnelles de lire l’espace.