remue.net, février 2013
bienvenue à tout moment du jour ou de la nuit dans remue.net, une revue qui présente presque chaque jour une nouvelle surface, les textes de toutes sortes y apparaissent, laissent place, c’est un mouvement continu, et quand on se laisse prendre par l’un d’eux on peut de lien en lien aller comme une racine qui fouaille dans le sol, ou aller dans les ciels, on remonte le temps, par auteurs, par revue, par rubriques, par chroniques, par œuvres en cours
en février, remue.net inaugure une nouvelle rubrique : Des livres qui traînent
nous interrogeons des écrivains - nous leur demandons : « quel est votre premier souvenir d’une belle lecture, une lecture qui vous a marqué ? » reprenant ainsi la question que pose Nicolas Buenaventura
Catherine Pomparat, « Mon cartable » inaugure, le 5 février, cette série de livraisons, chaque matin elle vide son sac
Hélène Cixous continue, le 12 février, avec « Chacun d’entre nous a un livre secret » : « Livres, délivrez-nous, délirez-nous, menez-nous dans le jardin de Unland où croissent les fleurs dont nous avions oublié les noms adorés [...] »
Nicolas Buenaventura comme de juste revient dans le jeu, le 13 février, il raconte, il est tombé « fou amoureux de Conrad »
d’autres amis écrivains viendront en mars, en avril, nous parler de ce livre qui traînait et qui reste, à première vue ou souterrainement
en février, le chantier Sade de Dominique Dussidour se poursuit, c’est un livre qui se construit sous nos yeux : maintenant c’est Aline & Valcour que nous lisons – Sade écrivain lu par un écrivain – avec cette familiarité que donne à deux personnes qui ne se connaissent pas autrement, même éloignées de siècles, la pratique d’un même métier
commencer à [19] « j’ignore l’art de peindre sans couleur… »
puis [20] « recevoir des impressions très singulières »
la liberté de la fiction induit celle du lecteur, la permet, lui donne essor ; Sade : « ce recueil offre, dans chaque lettre, la façon de penser de celui qui écrit, ou des personnes que voit cet écrivain, et dont il rend les idées : ainsi, […] il faut que le lecteur […] s’amuse ou s’occupe des différents systèmes présentés pour ou contre, et qu’il adopte ceux qui favorisent le mieux, ou ses idées, ou ses penchants »
en février 2013 la revue, hiver 2012 continue
dans le cahier critique, les notes de lectures sont données comme des comptes rendus de rencontres, comme des familiarités constituées dans la lecture et continuées après
Dominique Dussidour, à propos de Sentinelles de Cécile Wajsbrot : « ceux que je ne voyais plus ont réapparu. Où étiez-vous, leur ai-je demandé »
cet article, gardez-le près de vous, il répertorie les vidéos dont le livre parle, vous pourrez y aller, le moment venu
Sébastien Rongier à propos de Nevers et d’Yves Charnet, La Tristesse durera toujours - chacun son Nevers : à S. Rongier le sien, qui n’existe pas et il nous en donne pour preuve, en ritournelle, deux photos, à Y. Charnet une ville de superpositions sentimentales, mère, enfance, femmes, « Rachida [...] qui dit ses quatre vérités parce qu’elle est intensément accrochée à la vérité », Maurice Pialat – images rémanentes
dans le Cahier de création Christophe Caillé raconte drôlement l’écrivain qu’aucun échec n’affecte et qui trouve l’encre la plus noire
Jacques Josse chronique Décembre m’a ciguë d’Édith Azam, on y lit une femme obstinée à rester elle-même, à tenir tête
nous les publions, nous les suivons
Raharimanana qui vient de publier Enlacements, trois chants d’être et d’espoir persistants
Camille de Toledo dont Guénaël Boutouillet rassemble les publications de publie.net autour de La Chute de Fukuyama, opéra pour six langues (musique de Grégoire Hetzel) qui chante l’effondrement d’une idéologie de l’achèvement – mais non, d’autres effondrements sont en cours et l’histoire continue
et nous suivons Pascal Gibourg, chroniqueur « Du réel en mode indirect »
il prend tout le temps de rendre compte de La revanche de la pelouse de Rosmarie Waldrop, on écrirait presque avec R. Waldrop
pelouse traversée quatre fois par Catherine Pomparat qui prend appui sur le titre original (Lawn of excluded middle / pelouse du tiers exclu) pour la prendre comme logique, écart entre expression et intention, comparaisons même boiteuses et comme art de la découpe
(et, pour ne pas finir, la paix)
« la paix a avalé sa langue », rapporte Dominique Dussidour, à propos de La Fenêtre du vent, roman de Jeanne Bastide
pas de paix sans imagination d’alternative, on lit Paysage alternatif d’Emmanuèle Jawad
paix, effondrements, livres qui traînent et qui restent, femmes qui tiennent tête – ramifications – à l’image du projet instin, peut-être, dont on se faisait une image de fouillis de racines ou d’entremêlement de branches mais qu’on découvre très-ordonné à voir ses ramifications dans l’espace, regardez bien les diagrammes
ça continue