Les textes, même les plus apparemment étrangers les uns aux autres, sont liés entre eux par des liens que les auteurs font parfois le choix de laisser apparents : le rôle précisément de la citation accrochée en exergue ou cousue dans la trame même de la phrase. Tout le contraire d’une coquetterie à la feuille d’or pour rehausser une image un peu terne : plutôt une invitation à porter le regard plus loin. Ce mois-ci, les curieux pourront aller observer le dialogue qui se joue là entre parole invitante et parole invitée chez Jérémy Liron (qui convoque Baudelaire, Cézanne, Desnos et Bosc), Frédéric Lefebvre et la définition par Louis Frédéric du darshan, Syvle Camet citant Pierre Bayard ou encore Cécile A. Holdban redessinant pour nous la figure de Forough Farrokhzâd dont l’un des poèmes entre en résonnance justement avec ce chemin tracé entre l’autre et soi-même : « Écoute / Ma voix lointaine / Dans la brume chargée des sortilèges de l’aube / Regarde-moi dans le silence des miroirs ».