et maintenant, on fait quoi ?
Drôle d’été pour une rencontre ? Vous croyez ? On avait beau être loin, ailleurs, dans le tumulte des villes ou assis à la table d’écriture, parfois avec, mais souvent sans ordinateurs, assis dans l’herbe, livres cornés dans le sac à dos, remue.net a pourtant laissé toutes ses portes ouvertes cet été, et vous propose même une toute nouvelle page d’accueil !
Petit parcours de rentrée dans les branches de cette forêt aux sentiers qui bifurquent :
Côté Revue :
José Morel Cinq-Mars ajoute une feuille au Général Instin qu’elle habille et déshabille de quelques lettres – mais sans agressivité, c’est lui qui a commencé.
Le sommaire de la revue d’été est à découvrir ou redécouvrir ici.. On ouvre la revue d’automne avec un entretien de Benoît Conort et Corinne Godmer, belle occasion de relire d’autres textes de l’auteur d’ Ecrire dans le noir.
Côté chroniques :
Cécile Wajsbrot continue ses nouvelles de Berlin, où se cognent Histoire et découverte au présent, en lisant , alternant le jour et le soir, en allemand Das Echolot de Walter Kempowski, et en français Recouvrance de Frédéric-Yves Jeannet.
Chronique d’un regard, et métamorphes d’une regardeuse, la série estivale de Catherine Pomparat s’enrichit de cinq nouvelles Souillardes : à nous de chercher la voix qui s’exprime ici et de suivre du regard les photos d’un été.
On poursuit avec Philippe Rahmy notre chemin sur une route de fin des certitudes : deviantART est une chronique qui renvoie à un autre nom de Philippe Rahmy, Bonepics et à une autre langue, pour dire peut-être qu’il n’y a ni mensonge ni provocation dans Demeure le corps et son video-livre. Chez Rahmy de tout côté on trouve des images d’animaux aquatiques déployant des tentacules sans os. Il continue lors de sa lecture sous l’arbre du 24 août avec Autopsie d’un supplice : la question du "Pourquoi on écrit" est posée, la réponse éclate avec citations de Maria Zambrano et Philip Roth, silences et la montée du chant d’exécration. On lit la suite : la question du double se confirme, écoutons.
Frontière entre réel et zone où se déploie la multiplicité des possibles, primauté et profondeur de la peau, ce ne sont pas des sujets très différents qui permettent à Miguel Aubouy de présenter le romancier japonais Haruki Murakami, traducteur en son pays de Raymond Carver, comme un Cervantès inversé : dans notre monde où l’image offre tous les fantasmes, on est amenés à lutter contre elle.
Vous ne savez vraiment pas quoi lire ? Pourquoi pas un premier livre, celui de Jérôme Lafargue aux éditions Quidam, L’Ami Butler, un écrivain inventé comme les autres, ou bien l’histoire de Roberto Bazlen, il singolare “scrittore che non scriveva”, dans Le Stade de Wimbledon de Daniele Del Giudice adapté au cinéma ensuite par Mathieu Amalric ou bien au contraire l’histoire de Georges qui écrit, lui.
D’autres lectures, des échos, des recensions :
Entretiens le 23 août d’Antoine Volodine avec Alain Nicolas dans l’Humanité et avec Michel Braudeau dans Le Monde.
Jacques Ancet, Pascal Quignard, Florence Pazzotu par Ronald Klapka, Philippe Vasset, par Dominiq Jenvrey et, juste à côté, par François Bon, Pierre Michon (dont sort Le roi vient quand il veut. Propos sur la littérature), par Dominique Dussidour.
Ou encore ce bel échange que nous offre Danièle Momont en lisant Claudine Galea.
Si l’ange de Reims (on vous invite à lire ce texte de Robert Antelme paru dans la Revue Lignes en 1994) sourit en éternité à son absence de tout pouvoir, les lecteurs et écrivains de ce siècle ne sauraient-ils répondre à la question posée par Eric Pessan, alors, on fait quoi ?.
Il y a là un désarroi, de la colère et des questions qu’on partage. Colère, encore : c’est cigüe pour Socrate et gas-oil et huile de vidange pour le Banquet du Livre à Lagrasse, et réaction de François Bon à propos de l’humour du Matricule des Anges à ce propos. Décidément, on fait quoi ?
D’autres découvertes, d’autres emportements vous attendent sur remue.net, mais on vous laisse le plaisir de vous perdre un peu en chemin et on vous souhaite une très bonne rentrée.