Trouvailles & retrouvailles
Juin, sur remue.net, aura été pendulaire : comme centré sur son mitan, ce samedi 15 où aura eu lieu la septième Nuit remue, qu’on aima faire, où l’on aima être (merci encore à Mathieu Brosseau pour son accueil à la Bibliothèque Marguerite-Audoux). Moment de joyeux rassemblement, découverte de personnes (de « profils devenus des faces » (pour citer Jean-Marc Undriener citant lui-même Fred Griot) de voix, de livres &, &, & ; moment d’aboutissement (car tout ce qui se lit lors de la Nuit vient du site, aura été découvert en publications dans les mois qui précédent) ; moment de production et relance (car tout ce qui se lit, lors de la Nuit, va au site : les textes des auteurs qui le souhaitent y sont ensuite publiés, et les captations vidéo et sons, imminentes, signeront la fin d’une saison, le début de notre « pause » estivale).
Juin, sur remue, outre les textes issus de cette nuit, les travaux d’auteurs en résidence et des reprises en dossiers, c’est, au total, une centaine de textes, poèmes, vidéos, publiés. Tentons d’y trouver quelque piste, d’y apporter quelque éclairage – subjectif, incomplet, mouvant.
Les textes lus lors de la Nuit remue 7 sont intégrés au numéro d’été de la revue. D’ores et déjà vous pouvez y lire : Lucie Taïeb avec Tout aura brûlé, (extrait du livre éponyme paru aux Inaperçus en juin), Frédérique Cosnier avec Sous influence (extrait), Sabine Huynh avec La mer et l’enfant, Dominique Dussidour avec [26] Un rêve de Sade, août 1799 (extrait de son travail Sade écrivain chantier en cours dont a paru plus tôt dans ce mois l’épisode [25, Laure de Sade, une rêverie généalogique), Sarah Cillaire et Anthony Poiraudeau avec Jean-Pierre et Jean, Cosima Weiter avec Le je veux sur la langue / Tout / Le ciel, Lucien Suel avec D’azur et d’acier, Jean-Marc Undriener avec _ligne /2, Cécile Guivarch avec Mon abuelo Jesús, Christophe Manon avec Extrêmes et lumineux, Jean-Paul Galibert avec La fourmi, l’araignée et l’algue. Invitation à la ludique, Anna de Sandre avec Le jour de la bourrasque, Laurent Colomb avec Autochtones.
Le cahier de création de la revue accueille d’autres trouvailles, voix nouvelles sur le site, à découvrir : Maël Guesdon avec Sauf, Dominique Tissot avec Citta, Cédric Lagandré avec Strangulation , Jacques Allemand avec Deux femmes remontent de la vallée…
& retrouvailles avec des habitués des lieux, comme Andrea Inglese avec H me téléphone de Paris (un texte dont la version originale (italien) a été publiée simultanément sur nazione indiana), Anthony Poiraudeau avec Le sentiment de la demeure et Pierre Drogi avec mémoire matière.
Dans la revue et ailleurs sur le site il est question de livres, de ces livres qui viennent (ou nous reviennent) et dont toute production, toute relance, se nourrit :
Jacques Josse chronique Aléa (second Recueil de poèmes de Jean-Claude Leroy), Allen Ginsberg, Journal 1952-1962, Chaissac - Mougin : une correspondance, parution du N° 58 de la revue Travers, Ils marchent le regard fier (roman de Marc Villemain).
Catherine Pomparat lit, regarde et écrit, invente depuis plusieurs années sur remue.net un espace de création unique, d’écriture en regard : Ce livre, là (à propos du journal de Janmari aux éditions L’Arachnéen, éditions auxquelles Sébastien Rongier consacre un article intitulé Les éditions l’Arachnéen, Deligny, les lignes d’erre et Janmari), Deux vagabonds efficaces (à propos du livre de Nicole Caligaris et Pierre Le Pillouër, L’Expérience D), L’Amazone mise à nu par Madame Himself,(à propos de Madame jean-Himself de Liliane Giraudon).
Quand le ring se fait chair est une analyse du livre de Alban Lefranc : Le ring invisible, par Serge Meitinger.
De Guénaël Boutouillet, Un Blanc pour Six photos noircies, une mise en regard des livres de Mika Biermann (chez Anacharsis) et Jonathan Wable (chez Attila).
Jean-Marie Barnaud rend Hommage à Gaston Puel, Chantal Danjou chronique Suite nantaise de Jacques-François Piquet,Philippe Rahmy Bonne nouvelle du désastre de Leopoldo Maria Panero, Dominique Dussidour cite Nadeau évoquant Sade, pour rendre Hommage à Maurice Nadeau ,
et c’est En mémoire de Rüdiger Fischer que Laurent Grisel évoque le magnifique travail de passeur qui fut celui du fondateur de la maison d’édition En Forêt / Verlag Im Wald.
Livres qui viennent & reviennent : il y en a qui traînent, en nos mémoires et sur les tables – soufflons la poussière accumulée pour y trouver des merveilles. Cette rubrique « Des livres qui traînent », initiée par Dominique Dussidour et Nicolas Buenaventura accueille quatre nouvelles contributions en ce mois : Philippe Rahmy avec Llosa vs. Onetti, Eric Pessan avec Une trentaine de livres à la traîne, Guénaël Boutouillet avec Un livre, sa traîne, Cathie Barreau avec Du beurre fondu dans la littérature
Les dossiers sont aussi ceux consacrés à des auteurs : Camille de Toledo est un de ceux à qui nous nous sommes intéressés : un entretien avec lui est à l’écoute, son opéra La Chute de Fukuyama, opéra pour six langues est à découvrir, notamment par ces magnifiques vidéos.
À découvrir également, les réponses du peintre Ronan Barrot, du dresseur de fauves Thierry Le Portier, et du comédien Michel Fau à Y es-tu ?, une enquête sensible d’Henri Jules Julien, sous-titrée Comment faites-vous avec la peur ?
L’actualité des auteurs en résidence Île-de-France sur remue.net, c’est une newsletter consultable a posteriori, pour découvrir quelques pans de ce qui constitue un véritable centre de ressources hétérogènes et passionnantes : à titre d’exemple, Une fois recrachés tous les mensonges qu’ils nous ont fait avaler,conférence de Pacôme Thiellement consacrée à Buffy Summers, conférence dont vous pouvez aussi visionner une captation live : La mort est ton cadeau — Buffy Summers (vidéo). Le site web, pour une résidence, est aussi un terrain de jeu, comme la ville peut l’être. Pour Anne Savelli, Joachim Séné a programmé des scripts d’animation du texte pour rendre visibles à l’écran, et comme palpables, les anamorphoses de ce personnage fluide, multiple. Les treize épisodes de ce très novateur feuilleton sont à découvrir dans sa rubrique : Dita Kepler. Journal du silence / Journal de la lutte.
Le mot de la fin au Vénérable, au doyen de notre collectif, lui-même collectif auto-dissolvant et auto-régénéré : Le Général Instin a frappé, en bon professionnel, par l’entremise des poescripts de Joachim Séné, auteur d’un poème mouvant : Hinspire fort.
L’in-fameux général a également défait, puis refait autre, la ville de Montpellier, durant une opération de street-art intitulée #PanInstin, relatée ici, elle-même consécutive des errements logiciels et plastiques via le programme Textopoly (l’intégrale à déchiffrer : Instin Textopoly 5 — campagne SP 38, première partie, Instin Textopoly 4 — la Place d’Armes, Instin Textopoly 3 — la Villa, Instin Textopoly 2 — Amonuments, Instin Textopoly 1 — les Transmissions, Instin Textopoly, introduction — le Cinéma).
En juillet, Paris sera frappée à son tour : Général Instin présente : la Prise de la Belleville, c’est au 22 bis rue Dénoyez, Paris XX, métro Belleville, du mardi 16 au dimanche 21 juillet 2013. Soyez-y.