À livre ouvert
Il arrive souvent que les résidences d’écrivains en Île-de-France se croisent sans le savoir, que des thèmes semblables affleurent dans des lieux et contextes différents.
C’est le cas par exemple d’un phénomène de société malheureusement répandu : le harcèlement, que l’on retrouvera abordé par plusieurs auteurs à découvrir ci-dessous.
Il arrive aussi que des motifs moins actuels, intemporels, rebondissent entre des projets étrangers l’un à l’autre, comme en dialogue.
Marcelline Delbecq a initié à la librairie Vendredi (Paris 9) une histoire (subjective) de la lecture : tirant des sortes de photogrammes de ses explorations diverses. Parmi les derniers rendez-vous de sa résidence, une rencontre avec Sophie Houdart et Gilles A. Tiberghien s’intitulait Lire les traces, lire les cartes.
Elle est l’invitée ce 26 janvier d’une autre résidente en Région, Corinna Gepner, à la librairie l’Arbre du Voyageur.
Pendant ce temps, dans une histoire parallèle, Catherine Froment hante la basilique de Saint-Denis auprès des personnages figés dans la pierre : feuilletant un livre ouvert à jamais.
Et aussi,
Prolongement de sa résidence à la librairie Maruani (Paris), Cécile Balavoine a fait paraître en janvier son dernier roman, Au revers de la nuit.
Mariannick Bellot, après avoir réalisé pour France Culture une micro-histoire du quartier des Hautes-Garennes de Palaiseau, a accueilli à la médiathèque l’auteur Stéphane Michaka ainsi qu’un atelier bruitage avec Elodie Fiat. On lira avec intérêt l’entretien avec Laurence Bazin de l’association Cinéam qui collecte les films de famille ou de cinéastes amateurs de l’Essonne.
Beaucoup d’effervescence à la librairie Zeugma (Montreuil) grâce à Zoé Besmond de Senneville, avec d’abord des performances poétiques comme Sourdre en compagnie du musicien Ernest de Jouy, et des soirées autour du recueil collectif Alcôves ou de la maison d’édition Monstrograph. Prochain rendez-vous le 25 janvier avec les autrices et modèles d’art Maria Clark, Claire de Colombel et Annie Ferret.
Issus de ses ateliers créatifs, on retrouvera une fausse interview ainsi qu’une lettre d’un moi futur au moi d’aujourd’hui.
Harold Cobert propose aux élèves du lycée Jean-Monnet de Juvisy d’écrire à partir d’une photo ou à partir d’un fait divers.
Aurore Évain, basée à la librairie Paroles de Saint-Mandé, invitait Daphné Ticrizenis pour une discussion autour de l’anthologie Autrices. Ces grandes effacées qui ont fait la littérature, à revivre en vidéo. Et en audio, le truculent atelier Fables de Marie de France, la première à avoir mis en vers Le Corbeau et le Renard...
Corinna Gepner, depuis la librairie l’Arbre du Voyageur (Paris 5), poursuit une série de chroniques intitulée Gammes. Le cycle mensuel de rencontres avec des écrivains et traducteurs continue en parallèle avec Corinne Atlan et Laura Brignon (à écouter).
Au lycée Rosa-Parks de Montgeron, Sandrine Martin élabore un feuilleton littéraire collaboratif, dont elle raconte les débuts dans l’article 100 élèves 1 histoire 1000 péripéties.
Joachim Séné a ouvert une brèche dans le temps aux Archives publiques de Noisy-le-Grand, comme en témoignent les épisodes de son journal de résidence, avec des allers-retours entre notre époque et celle de la Résistance. Concernant l’avenir, notons cette conférence Archives & Numérique prévue le 18 février.
Les textes de Shumona Sinha ont inspiré les lycéens de René-Cassin (Arpajon) de plusieurs façons : notes de lecture, ou encore de remarquables scènes théâtrales, partie 1 et partie 2.
Ils sont nombreux,
les nouveaux résidents en Région Île-de-France qui débutent en janvier.
Il y a d’abord, déjà actifs sur remue :
Fabienne Jacob consacre son prochain roman au thème de l’être et du paraître, et travaille en écho avec les élèves du lycée Le Rebours (Paris 13). On lira le premier épisode de ses carnets d’atelier avec la rencontre des différentes classes.
Mabrouck Rachedi, romancier basé au lycée Louis-Bascan (Rambouillet, 78), questionne les limites entre le droit à la critique et le cyberharcèlement. Dans un premier texte, il nous raconte une rencontre lumineuse à la médiathèque La Lanterne, et révèle son point commun avec Vanessa Paradis.
Violaine Schwartz, autrice et comédienne, a déjà lancé à l’Atelier du Plateau (Paris 19) un travail autour des contes de Grimm avec une première soirée : Grimm y es-tu ?
Et puis,
Karim Akouche travaille à un roman sur la mémoire transgénérationnelle du conflit franco-algérien. Il est accueilli par le Centre culturel Idir d’Épinay/Seine (93) où de nombreux ateliers sont prévus.
Maram al-Masri, poète et traductrice, propose aux élèves du lycée Blaise-Pascal (Villemomble, 93) des ateliers d’écriture et de lecture autour de la thématique du jeu, notamment.
Barroux, auteur et illustrateur, travaille sur un conte philosophique et collabore avec l’Institut international Charles-Perrault (Eaubonne, 95) pour de nombreuses animations.
Omar Benlaala, qui trace à travers ses romans un portrait de la jeunesse du 20e arrondissement de Paris où il est né, explore le quartier avec les lycéens de Charles-de-Gaulle.
Mia Brion, autrice, traductrice et performeuse, donne des « mistressclasses » et ateliers sur les passerelles entre musique pop contemporaine et création littéraire aux élèves du lycée Joliot-Curie (Dammarie-les-Lys, 77).
Jean D’Amérique, écrivain, poète et slameur, anime au lycée Hector-Guimard (Paris 19) des ateliers d’écriture sur le thème du « portrait de soi et de l’autre », travaillant en parallèle sur les années noires de la dictature haïtienne.
Séverine Daucourt, poète et traductrice, investit la librairie du Merle Moqueur (Paris 20) pour une série d’ateliers et de rencontres qui s’achèvera à la Maison de la Poésie.
Julia Deck propose aux élèves en filière esthétique, cosmétique et parfumerie du lycée Elisa-Lemonnier (Paris 12) des ateliers en résonance avec son roman en cours sur l’ascension sociale d’une jeune fille à travers la création d’une chaîne d’instituts de beauté.
Lancelot Hamelin, artiste pluridisciplinaire, est accueilli par les médiathèques du groupe hospitalier St-Louis, Lariboisière, F.-Widal (Paris 10) pour explorer les effets de l’architecture sur le psychisme, à travers des ateliers d’écriture et de gravure.
Ismaël Jude, dramaturge, metteur en scène et romancier, choisi par le lycée Germaine-Tillion (Le Bourget, 93), a construit son projet sur le thème « ordre et désordre », autour de personnages marginaux.
Nedjma Kacimi interroge, au musée national de l’Histoire de l’Immigration (Paris 12), l’écriture sur des faits intimes et l’écriture sur des faits de société, avec notamment des ateliers d’écriture autobiographique.
Anna Mezey poursuit une enquête littéraire et photographique sur son frère perdu de vue depuis l’enfance, proposant des thèmes en écho aux élèves du lycée Marcel-Deprez (Paris 11).
Véronique Massenot, autrice et illustratrice, investira différents lieux de la ville de Taverny (95), tout en racontant de manière poétique son rapport à la langue française.
Benjamin Oppert, auteur et metteur en scène, s’est installé au lycée Newton (Clichy, 92) pour finaliser l’écriture d’une pièce de théâtre sur le harcèlement scolaire.
Denis Michelis, qui propose une série d’ateliers d’écriture autour de la science-fiction au lycée Viollet-le-Duc de Villiers-St-Frédéric (78), travaille à un roman sur le thème du souffre-douleur.
Xavier Mussat, artiste pluridisciplinaire, mène un projet d’écriture mêlant dessins, textes, sons avec des élèves au lycée Jean-Jaurès de Montreuil (93).
Benoît Toqué, accueilli par le master Métiers de l’écriture et création littéraire de l’Université de Cergy (95), écrit un premier roman sur J. P. Morgan, figure de la finance et de la banque entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle.