Les beaux jours

Enfin dehors, à l’abri des mauvais présages, il est temps de clore

le dossier Confinements

avec une Petite réflexion post de Philippe Dorin, en résidence au théâtre Gérard-Philipe (Saint-Denis) : on ne devrait pas avoir peur de laisser les théâtres en friche,

ou bien rembobiner l’atelier à distance de Bruno Allain (CRTH, Paris XII) qui a connu un joli succès et de belles contributions, ponctué d’une série de dessins pour moquer ce qui restera un sinistre poisson d’avril.

Et c’est l’occasion de découvrir le travail de Milène Tournier (lycée hôtelier Château des Coudraies, Étiolles), qui nous offre des éléments de son projet d’écriture sous la forme de séries vidéo – pour se déconfiner doucement, pour déclarer sa flamme avec une truculente Amourvidéographie, pour retrouver la voix et l’élan – ou sous forme écrite avec ces poèmes de quarantaine, quand l’écriture presque perdue reparaît.

Par ailleurs,

Eric Da Silva poursuit son portrait en puzzle retraçant l’Utopie des vingt ans de Lilas en Scène (Les Lilas) avec les Gens de l’atelier.

Les Fantômes de Simon Diard à la bibliothèque Oscar-Wilde (Paris XX) ont rebondi en atelier au lycée Diderot. On annonce une soirée lecture avec lancement du livret "Grands Fantômes" le 10 octobre.

Nous n’avons cessé de suivre les pas de François Durif au Générateur de Gentilly, qui se transforme, bouquet final, en peintre-plâtrier pour renouveler les lieux (vidéo à venir).

Marin Fouqué à la médiathèque d’Argenteuil présente quelques traces de son atelier avec lycéens et adultes.

Laure Gauthier (galerie l’Achronique, Paris XVIII) dévoile un troisième volet de son atelier poésie et faits divers d’après Frank Smith. Une ultime rencontre publique est prévue en octobre.

Isabelle Jarry assiste, dans la chapelle du château de St-Germain-en-Laye (musée d’Archéologie nationale), au chant magique des flûtes préhistoriques.

Abdelkhaleq Jayed au Centre culturel franco-berbère (Drancy) présente deux extraits de son roman en cours, sur l’écriture et l’importance de la littérature.

En mars, Claire Le Michel (château de La Roche-Guyon) a adapté son atelier d’écriture sur le thème L’Esprit des plantes : elle raconte les réactions sur Facebook.

Le journal d’Amélie Lucas-Gary (Villa Belleville, Paris XX) ajoute un nouvel épisode à une dystopie qui ressemble étrangement à celle que nous sommes en train de vivre.

Ne pas se laisser démonter : Sandra Lucbert au CNEAI (Pantin) transforme heureusement l’atelier prévu en feuilleton sonore LaDettePubliqueC’estMal, dont l’épisode 2 convoque Gramsci pour penser littérature et politique.

On lira aussi une note de Nathalie Meyer-Sablé au Jardin botanique (Paris XVI), plongée dans l’écriture.

Nylso à Formula Bula (Paris II) nous parle en plusieurs volets de sa méthode d’écriture graphique, inspirée de l’écriture automatique.

Éric Pessan au CNES (Paris I) donne au héros de son prochain roman la possibilité de fonder une nouvelle société sur une lointaine exoplanète, d’où de multiples questions.

Pour Dominique Richard à la Ferme Godier (Villepinte), beaucoup de rendez-vous ont été reportés à la rentrée.

Heureusement les librairies ont rouvert, par exemple Le Rideau Rouge (Paris XVIII) où Marin Schaffner propose une vivante vitrine sur les non-humains.

Enfin, on découvrira les projets des auteurs entrés en résidence en avril 2020 :

Et d’abord Anne Mulpas, qui entame sur remue sa chronique sonore Abécéd’Air et de Feu. Poète et artiste performeuse, elle est en résidence à la Maison de la Poésie de Paris pour recueillir « les bruits du monde ».

Colombe Boncenne, romancière, et la librairie De beaux lendemains de Bagnolet, travailleront autour de la question de l’enracinement. Un prix littéraire sur le thème « Nos racines » récompensera un roman et une bande-dessinée.

Vhan Olsen Dombo au théâtre Brétigny (Brétigny-sur-Orge), « rappeur, poète, slameur, comédien-metteur en scène et performeur sous le nom de Ya Vé », proposera des ateliers de slam-poésie et l’écriture d’une bande-dessinée collective sur la consommation. Il recueillera des témoignages sur le premier supermarché ouvert en France en 1963, pour son projet personnel.

Jean-Marc Fiess est photographe, auteur et illustrateur jeunesse. À la librairie des Abbesses (Paris XVIII), il fera découvrir la magie du livre et du papier plié (pop-up). Il animera des ateliers en direction de classes d’école primaire et organisera des rencontres avec des auteurs de littérature jeunesse.

Romancier et photographe, Sabyl Ghoussoub animera à la librairie Atout Livre (Paris XII) une réflexion sur la littérature et les écrivains de la Diaspora. Des rencontres publiques seront proposées avec des auteurs invités.

Benoît Jacques (médiathèque de Fontainebleau), auteur de livres conçus, édités et diffusés par ses soins, occupe depuis 30 ans une place singulière dans la création littéraire. La ville souhaite approfondir la collaboration engagée avec lui à la faveur de l’inauguration de la médiathèque dont l’auteur-illustrateur a été le parrain.

Romancière, Maryam Madjidi explore les thèmes de l’adolescence et de l’exil. Elle proposera aux participants de son atelier à la médiathèque Victor-Hugo (Grigny), de partir sur la trace des héros du quotidien qui ont marqué Grigny et de se rêver en personnage célèbre.

Ivan Segré, philosophe et talmudiste, interrogera avec les élèves du lycée Fragonard (L’Isle-Adam) la contradiction apparente entre progrès technologique et exigence écologique.

Kouam Tawa, accueilli par le Collectif 12 (Mantes-la-Jolie), est poète, dramaturge et auteur jeunesse. Il souhaite écrire un roman sur les descendants des héros et des victimes de la guerre de décolonisation au Cameroun.

Marie Voignier, en résidence à la librairie Petite Egypte (Paris II), est artiste et cinéaste. Son projet est d’écrire un texte sur la circulation des vêtements et des modes entre le Cameroun, Guangzhou en Chine, le Sentier à Paris, et Aubervilliers.

13 juillet 2020
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