Une espèce en voie d’apparition : des auteurs au lycée Diderot
Quel est le but de la vie ? Qui sommes-nous réellement ?
Les fantômes errent la nuit.
Invisibles comme le vent, ils rêvent de devenir vivants.
Les fantômes sont des images qui se forment en notre esprit.
Ils dorment les yeux ouverts. Ils sont là pour nous troubler et nous faire peur.
êtres surnaturels non visibles
draps blancs sans rien en dessous
Les fantômes nous voient mais on ne les voit pas. Ils se regardent entre eux.
Ils disparaissent et réapparaissent. Ils sont rapides. Mystérieux. Légers.
ils se décomposent et ressuscitent
Ils vont dans le ciel. Ils volent. Voyagent à travers le temps. Passent à travers les humains.
ils sont rapides
mystérieux et légers
Les fantômes font peur.
Les fantômes ont faim mais ne sentent pas leurs corps.
Ils font peur. Ils ont peur d’eux-mêmes.
Ils n’apparaissent que la nuit. Dorment debout, dorment une éternité.
Les fantômes n’ont pas de rêves. Les fantômes apparaissent dans nos rêves. Ils traversent les murs. Flottent. Ils sont partout. Ils pleurent. Ils se sentent seuls et vides. Ils ne peuvent pas s’aimer entre eux. Les fantômes crient. Les fantômes ne savent pas qu’ils sont des fantômes.
C’est l’histoire d’une personne qui se faisait considérer comme un fantôme par sa famille, et le monde qui l’entourait. C’est l’histoire de la blessure qui lui a été infligée durant son enfance.
C’est l’histoire d’un objet maléfique.
C’est l’histoire d’une pièce inaccessible où se matérialisent les cauchemars.
C’est l’histoire d’une petite fille possédée.
C’est l’histoire d’un homme assassiné dans une cabane.
C’est l’histoire d’un personnage qui n’est pas censé être là.
C’est l’histoire d’un démon qui habitait dans un monde obscur et effrayant rempli de sable. Ce fantôme s’ennuyait très souvent et pour tuer son ennui il décida d’aller dans le monde des humains, où il était tombé amoureux d’une femme. Le démon regardait très souvent cette femme humaine qui était sublime. Un jour elle est attaquée par un mec drogué qui n’avait pas toute sa tête. Avec un couteau, il a voulu la tuer. Le fantôme descend dans le monde des humains et va la sauver. Mais en aidant cette humaine il perd la vie et se transforme en poussière.
Je me rappelle mon accident, je partais au travail, enfin je crois, je suis certain d’avoir eu une vie avant. Mais plus je pense à cette ancienne vie plus je n’ai que des interrogations sur celle-ci. Mon nom, oublié, mon âge aussi, mon identité évaporée, que le souvenir de l’accident. Non c’est impossible que je ne me souvienne de rien, je refuse de croire que ma vie est effaçable aussi facilement, comme si à peine mort notre trace sur terre disparaissait. Je me dis que c’est sûrement ma punition, ne plus me souvenir de rien, car quoi de pire que de ne plus se souvenir de la personne qu’on était ? Plus les minutes passent plus je commence à m’habituer, l’éternité comme demeure et une pause dans le temps qui semble disparu, une vie entière oubliée, et une éternité à n’attendre que le vide, si j’étais encore vivant j’en ferais un livre. Je me suis demandé : ça fait quoi d’être un fantôme ? dans ma vie passée, maintenant que je le sais je me demande : ça fait quoi d’être vivant ? Pouvoir respirer l’air, marcher sur le sol ou même encore regarder les paysages si différents sur terre... Une chance qu’on acquiert lors de notre naissance et qu’on ne remarque que lorsqu’on quitte ce monde, et là je comprends la phrase : « On comprend la valeur de ce qu’on a quand on le perd. » Quoi faire maintenant à part parler en boucle de rien puisque j’ai tout oublié, peut-être de la météo qui ne change pas, ou… euh… des voitures qui passent en une forme de brume, une immortalité trop dure à supporter.
Quelques secondes plus tard je me revois transporté dans mes souvenirs, de ma naissance à ma mort, et je me vois avoir une larme avec un sentiment de tristesse, la première fois que je suis content de pleurer en regardant des traces du passé, de mon passé, et est-ce que ce ne serait pas ça, un fantôme ? une trace du passé gravée dans l’histoire pour qu’on ne l’oublie pas.