Et les enfants confinés chantent un très long miaulement d’ennui.

Le titre de cette lettre, inspiré d’un texte d’Eugène Savitzkaya, annonce un dossier Confinements bis, comme un second épisode qu’on espère dernier et qui s’étend de la rentrée de septembre 2020 à aujourd’hui, avec des points de vue, récits, témoignages vibrants qui montrent dans leur ensemble combien se révèle indispensable ce monde de la culture que certains croient non essentiel.
À visiter ici, et toujours en cours.

Avec par exemple :

Colombe Boncenne, installée à De beaux lendemains (Bagnolet), évoque les jours qui se ressemblent à l’ère Covid. Elle raconte les préparatifs du prix littéraire organisé par la librairie.

Frédéric Ciriez mène un projet sur les notions d’inquiétude et de sécurité au lycée Charles-Baudelaire de Meaux. Il se confronte aux difficultés que rencontrent aujourd’hui la plupart des auteurs.

Depuis le lycée Charles-de-Gaulle (Paris 20), Antonin Crenn poursuit son journal mensuel avec une belle énergie. « Ma mission, c’est de transmettre ma passion — puis-je encore utiliser ce mot, sans qu’on me soupçonne de transmettre un virus ? »

Claudine Galea, en résidence à la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, évoque les confinements depuis l’endroit de l’écriture. « On sait ce qu’il en est du caractère souvent dérisoire de notre travail artistique quand la réalité vous brûle les ailes. »

Gilles Marchand cherche des solutions dans le théâtre vide, l’Etoile du Nord à Paris. Dernière idée en date : sortir et aller sonner chez les habitants du quartier.

Anne Mulpas, en résidence à la Maison de la Poésie de Paris, a écrit cette lettre très touchante en plein cœur de la tourmente.

« Je sais que le monde brûle », dit-elle,

phrase dont fait écho Vhan Olsen Dombo (théâtre de Brétigny-sur-Orge) avec Partout des feux, poème incandescent.


Autres échos.

Bruno Allain (CRTH, Paris 12) proposait la rencontre Ecrire le handicap au théâtre avec D. Chryssoulis, D. Paquet, P. Gauthier et L. Tartar qu’on revivra en vidéo. Avant de découvrir des extraits de sa pièce leon@paon.fr.

Encore des traces vidéo par Olivier Apert qui rencontrait, en partenariat avec l’association Art sous x (Paris 14), le peintre Harald Wolff ainsi que 4 jeunes artistes.

Enfin, on visionnera les images issues de l’atelier d’écriture de Kidi Bebey avec des élèves allophones du collège Jean-Vilar de Grigny : Nom, prénom... et tellement plus. Elle était en résidence au musée national de l’histoire de l’Immigration (Paris 12).

Lise Benincà dresse la table au lycée hôtelier Château des Coudraies (Étiolles) avec un régime varié : Slamer, s’lamenter, slalomer, sourire, ou encore Battre l’obscurité et le soleil dans un grand saladier. Parfois même c’est elle l’invitée.

Estelle-Sarah Bulle, en deuxième saison au lycée Fernand-et-Nadia-Léger d’Argenteuil, accompagne les élèves de CAP coiffure pour la réalisation de leur « chef-d’œuvre ».

En janvier, Marie Cosnay est revenue à Clichy-sous-Bois où elle est accueillie par les Ateliers Médicis. Ses Histoires autour de l’accueil des migrants en sont déjà au jour 10 (et quelques autres).

Eric Da Silva, poursuivant son puzzle qui retrace l’Utopie des vingt ans de Lilas en Scène (Les Lilas), propose un dernier portrait en croisements poétiques.

À écouter, l’ultime rencontre du cycle Grands Fantômes proposé par Simon Diard (bibliothèque Oscar-Wilde, Paris 20) avec la dramaturge et chercheuse Sabine Quiriconi et l’auteur Christophe Pellet.

Dominique Fabre, depuis les médiathèques du groupe hospitalier St-Louis, Lariboisière et F.-Widal, nous fait part de ces textes d’atelier avec les patients du service d’addictologie, pour réinventer les lieux.

Jean-Marc Fiess, basé à la librairie des Abbesses (Paris 18), visite les écoles pour des ateliers pop-up qui ravissent les enfants.

Carole Fives propose ces traces de sa performance à la médiathèque du Kremlin-Bicêtre, et de son atelier où chaque élève s’interroge sur le sens de son inscription dans une filière arts plastiques.

Laure Gauthier a clôturé son séjour à la galerie l’Achronique (Paris 18) : images et sons subsistent de l’ultime soirée avec Frank Smith, Marie de Quatrebarbes et Christophe Manon.

Lisa Ginzburg, associant élèves du lycée Suger (Saint-Denis) et du lycée Buffon (Paris), marque quelques étapes de son Dictionnaire amoureux en temps de pandémie.

Sabyl Ghoussoub (librairie Atout Livre, Paris 12) nous donne ses impressions confinées et rend hommage à l’écrivain Vassilis Alexakis.

Pas question de se décourager pour Isabelle Jarry au musée d’Archéologie nationale de St-Germain-en-Laye : la voilà en visite secrète dans l’atelier des moulages puis dans les salles mérovingienne et carolingienne.

Nécessaire en ces temps troublés, on lira le poème de Claire Le Michel (château de La Roche-Guyon) : Se ressaisir à la faveur de l’ombre.

Dernier épisode pour Sandra Lucbert au CNEAI (Pantin) du feuilleton sonore LaDettePubliqueC’estMal : place aux « ambianceurs hégémoniques » et à Flaubert.

Sabine Macher propose à la librairie l’Arbre du Voyageur (Paris 5) des traces de la soirée avec Suzanne Doppelt en discussion, rires et réflexions. Les soirées arborescences sont pour l’instant suspendues.

Denis Michelis au CFA Stephenson (Paris 18) a pu poursuivre son projet Avatar avec une vidéo entre documentaire, témoignage et mise en voix, et les textes d’une quarantaine d’apprentis.

Catherine Pinguet conclut à la galerie Aller Simple (Longjumeau) en deux hommages très bien documentés : à Félix Fénéon et à Octave Mirbeau.

Dominique Quélen (librairie Texture, Paris 19) propose un deuxième extrait de sa série poétique Cellules, la bien-nommée en temps de virus et de distanciation.

Derniers moments pour Dominique Richard, à la Ferme Godier (Villepinte), avec des enfants de maternelle, entre écriture et dessin.

Patrice Robin partage ses pratiques d’écriture avec les élèves du lycée René-Cassin (Le Raincy). Il raconte sa rentrée de janvier dans la ville fantôme.

Eugène Savitzkaya nous offre une série de textes écrits sur un an autour de Paris 18, adressés aux acteurs de la Cie Résonances, notes pour une composition prochaine.

Ivan Segré travaille avec les élèves du lycée Fragonard (L’Isle-Adam) sur la notion d’intelligence artificielle avec cette question : quelle sera la place de l’humain dans la société de demain ?

Bribes après bribes, Cécile Wajsbrot rapporte un dialogue avec le libraire de Vendredi (Paris 9), qui « fait vivre ces lieux inspirés où souffle l’esprit du Temps ».

Malgré la situation, le dispositif de la Région est maintenu, voire renforcé : avec Gilles Marchand cité plus haut, ce sont 18 auteurs – 19, puisqu’il y a un duo – qui sont entrés en résidence fin 2020.

Faustine Noguès présente son partenariat avec la Cie Le Temps de Vivre (Colombes, 92) avec Graines de conteurs, projet inter-classes et inter-degrés autour des contes, pour « faire pousser de nouvelles histoires ».

Maud Thiria (médiathèques de l’APHP) pose cette question au début de son texte Assignée à résidence : comment commencer une résidence d’écrivain dont le projet est intitulé « Il n’empêche » et que tout l’en empêche ?

Ainsi que :

Lucie Albrecht, autrice de BD et illustratrice, est accueillie par Animakt (Saulx-les-Chartreux, 91), lieu de fabrique pour les arts de la rue et d’ailleurs.

Les poètes Édith Azam & Pierre Soletti s’unissent pour un projet autour de la figure de l’animal, avec l’association les Lemms (Paris 18).

La ville de Taverny (95) reçoit Fabien Clavel pour une résidence consacrée aux différents registres du genre « imaginaire ».

Emmanuelle Destremau a écrit une quinzaine de pièces de théâtre. Elle travaillera avec les Bibliothèques de Montreuil (93) autour du jeu vidéo.

Aiat Fayez, écrivain et dramaturge, associera notamment les élèves du lycée Louise-Michel de Bobigny (93) à la double publication d’un roman et d’une BD.

Hélène Frappat travaille au lycée Paul-Valéry (Paris 12) sur le thème de l’empathie en littérature et dans les arts.

Hélène Giannecchini s’immerge dans l’univers de la danse au Centre national de Pantin (93), avec le projet d’écrire sur une danse collective de chaque quartier.

Aram Kebabdjian au lycée horticulture et paysage Jeanne-Baret (Montreuil, 93) prolonge le projet Zone bleue mêlant arts plastiques et récit. Il proposera aux élèves de réfléchir au devenir des déchets nucléaires.

Avec la Cie La Constellation (Grigny, 91), Anne-Sarah Kertudo proposera aux publics de réfléchir à la « convergence des luttes intimes ».

Ameziane Kezzar collabore avec le Centre culturel franco-berbère (Drancy, 93) pour ses nombreuses activités et travaille à un projet d’écriture théâtrale autour d’Apulée.

Émilie Saitas à la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (78) animera rencontres et débats sur l’écologie dans les bibliothèques et mènera un atelier sur le portrait.

Au lycée des métiers du bois Léonard-de-Vinci (Paris 15), Dominique Sels animera des ateliers de lecture, théâtre, mise en situation avec les élèves.

Julien Thèves souhaite confronter son écriture autofictionnelle à l’univers des comédiens et dresser le portrait d’une jeunesse. Il est accueilli par l’ESCA, Ecole supérieure de comédiens par l’alternance (Asnières, 92).

Adrien Thiot-Rader animera à la médiathèque de Dammarie-les-Lys (77) un atelier de récit autobiographique et des ateliers de création de BD collectives.

Benoît Vincent, hôte du château de Fontainebleau (77), travaille notamment sur l’exploration des liens entre botanique et littérature pour composer un volume hybride d’écologie critique.

11 février 2021
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