Paris en râlant

Le Grand Paris ? Qu’est-ce-que cela m’inspire ? Pas grand-chose à vrai dire. Plus de lignes de métro, plus de (grands) Parisiens, plus de gris.
Je préfère les champs verts et jaunes que je vois sous ma fenêtre. Certains ont voulu les racheter plusieurs fois pour faire entre autres parkings et terrains de tennis. C’est donc cela le Grand Paris, un court de tennis où deux parties se disputent le moindre carré de terre battue.
Hier j’ai erré sur le « petit » Paris, celui de l’île, celui de 1345, pour voir le chemin parcouru. Pensaient-ils que ce Paris boueux deviendrait Grand et bétonné ?
Les pierres de la cathédrale proviennent du Ve arrondissement, puis du Xe, puis des alentours du Véxin… Où vont-ils donc trouver la caillasse nécessaire à l’agrandissement de la ville ? Chez les British ?
Quand je pense au Grand Paris j’ai cette image déjà vieillotte qui me rappelle les villes nouvelles des années soixante-dix qui entourent la capitale. Des façades ternes, des quartiers aux infrastructures inadaptées, et des mesures souvent insuffisantes. Ce qui m’attire c’est l’espace, le grand, or plus Paris s’étendra plus mon espace lui deviendra réduit. Paris fourmille, étouffe. Trouver un coin de verdure paisible prend autant de temps que traverser la gare de Châtelet d’un point A à un point B à l’heure de pointe.
Il paraît que dans le futur, les toits parisiens seront totalement verts avec des potagers suspendus, les sous-sols de la Défense d’une surface indécente recyclés en magasins, restaurants et discothèques, il n’y a pas à dire Paris est une fête.
Quarante espèces de poissons ont maintenant réinvesti la Seine, où l’on compte bien pêcher (pour le loisir) d’ici peu, mais cet hiver c’est encore cent quarante mille personnes qui dormiront dehors.

Alors je crois que rien ne sert de grandir trop vite il faut construire à point.

Léa

20 janvier 2017
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