La nouvelle de la semaine 3 : "Otages"

À partir de 3 photos, écriture collective d’une nouvelle.

Chapitre 1 : Clémence

Je m’appelle Clémence, j’ai 6 ans. Je suis française mais je vis au Congo. Mes parents travaillent ici depuis un an : mon père pour Médecin Sans Frontières et ma mère pour Médecin Du Monde.

Je suis en CE1 à l’école internationale de Kinshasa. Mais ce matin, mes parents ne m’ont pas réveillée pour aller à l’école. J’ai ouvert les yeux. Je me suis levée. J’ai enfilé très vite ma robe. Et je me suis mise à chercher mes parents dans toute la maison. En vain. Personne. Tout ce que j’entendais, c’était les bruits de la forêt et de la guerre, dehors. J’avais très peur. J’ai serré ma poupée dans mes bras : « N’aie pas peur ma doudou ! Les soldats ne vont pas venir jusqu’ici ! À ton avis, doudou, où sont passés mes parents ? Tu penses qu’ils m’ont abandonnée ? » Mais la poupée ne répond pas à Clémence. Alors, la petite fille va sur le balcon. Elle monte sur une chaise. Elle observe la forêt. Elle cherche ses parents du regard. Rien. Personne. Alors, elle ouvre le petit pendentif accroché à son collier et regarde longtemps la photo de ses parents.


2. Christian

Au beau milieu de la forêt près de Kinshasa, il y a une maison isolée. Dans cette maison vit un vieil artiste français qui s’appelle Christian. Il est peintre et poète. Il vit tout seul dans cette maison. C’est un ancien militaire. Il est venu au Congo il y a longtemps, à cause de la guerre. Et puis un jour, il en a eu marre : il a décidé de quitter l’armée, de déserter. Depuis, il se cache dans cette maison.


3. Les souvenirs de Christian

Quand il avait 35 ans, en France, il s’est marié et il a eu une petite fille qui s’appelait Clara. La dernière fois qu’il a vu cette petite fille, elle avait à peu près l’âge de Clémence. Christian pense beaucoup à sa fille. Il aimerait la revoir un jour avant de mourir (Christian sent qu’il va mourir bientôt).
Il se rappelle quand Clara a parlé pour la première fois. Elle avait un an. Elle a dit « papa ».
Il se rappelle la première fois que Clara a rigolé (Clara était une petite fille toujours très souriante).
Il se rappelle le jour où il lui avait offert une poupée pour son anniversaire, et comme Clara était contente. Elle serrait tout le temps la poupée dans ses bras, et elle lui parlait tout le temps.

Quand Clémence, qui vient de traverser toute la forêt, frappe à la porte, Christian est en train d’écrire un poème :

Clara

Il y a si longtemps
Clara, mon enfant,
Tu étais très mignonne
Tu avais six ans
Et des cheveux de lionne
Et un sourire éclatant
Nous vivions ensemble
Et maintenant je tremble
Où es-tu ?
À quoi ressembles-tu ?
Que fais-tu ?
Comment vas-tu ?
Penses-tu parfois à moi ?
Viendras-tu jusqu’à moi ?



4. Clémence à la recherche de ses parents

Christian n’ouvre pas la porte. D’abord, il regarde par le trou de la serrure. Il aperçoit une petite fille. Alors, rassuré, il ouvre.
…“ Bonjour monsieur, dit Clémence.
Christian baisse les yeux sur la petite fille. Il est très surpris de voir une enfant toute seule dans la forêt dans un pays en guerre. Il serre Clémence dans ses bras et la pousse vers l’intérieur de la maison :
…“ Qu’est-ce que tu fais toute seule ici ? Viens ! Rentre vite ! C’est dangereux, dehors. En plus, la nuit va bientôt tomber.
Clémence rentre dans la maison. Christian lui apporte un verre de lait et lui donne de la soupe. Il regarde Clémence boire et manger.

Quand la petite fille lui explique que ses parents ont disparu, Christian repense à la mystérieuse voiture qu’il a vu passer le matin même. C’était une voiture avec des vitres fumées. Cette voiture s’est garée non loin de la maison, derrière un petit arbre. Christian a vu descendre quatre personnes de la voiture. Puis, un homme et une femme, les mains attachées dans le dos et les yeux bandés. Il a entendu qu’ils parlaient français entre eux.
Tout à coup, Christian comprend que cet homme et cette femme sont les parents de Clémence. Mais comment les sauver, vu qu’il est vieux et tout seul et qu’en plus il doit rester caché dans la maison ?


5. Le pressentiment de Christian

C’est fou, ce pressentiment que j’ai ! Je suis sûr que je vais mourir bientôt, se dit Christian. Il faut dire que j’ai une maladie incurable. J’ai tout le temps mal à la tête et je dors très mal parce que ça me brûle à l’intérieur du ventre. Si encore j’allais chez le médecin, on pourrait peut-être essayer de me soigner. Mais comme je dois rester caché dans la maison… je n’ai vraiment aucune chance de m’en sortir ! Donc, autant me sacrifier pour Clémence !

La nuit, Christian dort très mal. Et il fait toujours le même cauchemar. Il rêve qu’il est encore un petit garçon. Dans son rêve, Christian a 6 ans. Il a une petite sœur de 2 ans. C’est la guerre. Des avions lancent des roquettes. Christian est dehors avec sa petite sœur et son grand-père. Une roquette tombe tout près de la maison. Christian a très peur. En fait, il a tellement peur qu’il rentre dans la maison en courant, en laissant sa petite sœur de 2 ans dehors. Le grand-père prend la petite sœur dans ses bras et rentre aussi dans la maison. Il ne dispute pas Christian. Il le regarde. Christian a terriblement honte d’avoir laissé sa petite sœur. Il sent qu’il n’a pas agi comme un homme.


6. La libération des parents de Clémence

Les preneurs d’otages font la fête. Ils boivent beaucoup d’alcool. Bientôt, ils seront ivres. Ce sera le bon moment pour aller libérer les parents de Clémence. Christian attend la nuit. Quand il n’entend plus les preneurs d’otages, il sort de la maison avec Clémence.
Pendant que la petite fille coupe les liens de ses parents avec un couteau, Christian surveille les hommes avec son fusil.


7. Happy end

Ça y est ! Les parents de Clémence sont libres ! Ils sont fous de joie de retrouver leur fille. Ils remercient Christian. Et comme ils sont médecins, ils lui soignent sa maladie incurable. Et tous les quatre reviennent en France.

22 avril 2014
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