EVENEMENT : 21 MARS A LA FERME DU BONHEUR NANTERRE

A yé ! on restitue...

Le MA, c’est une notion du Zen qui désigne l’espace entre deux choses distinctes ; et comment cet espace, temporel ou spatial, temporel ET spatial, donne une valeur particulière àces deux choses, ou, pour être plus clair, une valeur plus importante que ces deux choses prises indépendamment. Un peu comme le rapport de montage entre deux images, rapport qui crée une troisième vision dans l’esprit du spectateur. Simple. Quelque chose où le vide et l’absence deviennent des forces agissantes. Le Ma, c’est ça, mais je ne sais pas si c’est encore assez clair...

Fleur m’avait pourtant tout bien expliqué le MA (Fleur est très forte aussi pour expliquer simplement des choses compliquées), quand on commençait àposer les jalons de ce travail dénommé SONOS !!, et je crois que ma définition du MA est bonne. Mais peut-être Fleur me dira que j’ai tout entendu de travers.

Probable alors que ma définition du MA reste imprécise, revue et remâchée àl’aune d’une mémoire joueuse et d’un esprit gras de paresses. Encore un exposé très partiel et partial, limite frimeur. Pourtant cette approche du MA me va (comme on dit d’un habit qu’il vous va bien : ce MA me fait de belles fesses). L’espace entre deux réalités, et comment le vide donne corps àl’ensemble, ça me va. Etre ici, puis ailleurs, et devenir, dans cet intervalle, àla fois cet ici, cet ailleurs, et surtout un au-delà. Tu vois ? Etre àGagny. Et quitter Gagny. Etre àNantes. Et quitter Nantes. Revenir àNanterre, puis devoir en partir. Sans cesse. Emporter partout l’impression de n’être d’aucune famille, d’aucun pays, d’aucun royaume, sauf celui de Gagnyngham, ce lieu fictif inventé pour rire sans rire, et renverser le stigmate (si tu n’existes plus, si personne ne veut de toi, s’il t’est arrivé que d’anciens amis fassent semblant de ne pas te voir, si tu sais que l’humiliation mène àl’humilité, que l’humilité, ce n’est pas la modestie, il est l’heure pour toi de reprendre la main et de conquérir le monde depuis ton propre monde, selon les usages de ton propre pays).

Mettons donc que ce creux, ce manque dans la poitrine, c’est Gagnyngham. Alors bientôt, Gagnyngham plante le drapeau au sommet. Vous allez voir, c’est jaune, bleu, rouge, vert, bien gris, et c’est assez... funny.

En attendant, vous verrez SONOS !! Car, dans quelques jours, nous, habitantes et habitants de cet espace extensible àl’infini, allons nous retrouver, àNanterre cette fois, pour tisser ensemble une nouvelle histoire de pertes, de désirs et de musiques fantômes. Merci encore àRoger et àLa Ferme du Bonheur pour sa confiance, sa loyauté, son amour. Dès le 17 mars, débarquement en nombre avec ces "gens-là", subaquatiques, semi-gazeux, beaux surtout. Ils s’appellent Patrick, Duarte, Hassan, Mélanie, Diane, Claudie, Hermine, Anne, Manon, Elen, Dominique, Ayoub, Maria, Lionel, Guy, Habibou. Ils oscillent entre désastre et grâce dans un lieu où les corps se révèlent àleur propre fatigue, où les baisers retournent àla nuit, où il n’y a plus rien que soi, solo, dans un monde qui n’en finit pas de brà»ler, un monde où s’aimer devient plus encore une morsure nécessaire, un acte de résistance.

Informations dans le lien ci-dessous...
Au plaisir de vous rencontrer àGagnyngham.

SONOS !! - Jeudi 21 mars àLA FERME DU BONHEUR > 19h

A l’automne 2022, une correspondance se crée entre des personnes fréquentant les accueils de jour Espace Agnès Varda de Nantes et la Boutique Solidarité de Gagny. Ces échanges épistolaires ou sonores donnent lieu àdes témoignages, récits qui se concentrent sur les questions d’intensité, la physicalité de la musique, ce qui reste des fêtes qu’on a pu traverser.

Après une première rencontre dans le quartier des Dervallières, àNantes, au printemps 2023, puis d’autres en Ile-de-France (Arcueil, Nanterre, Torcy, Gagny), puis de nouveau àNantes en décembre dernier, une troupe se forme, les récits se muent en fictions.

Ce travail d’écriture mené conjointement par Pierre-Vincent Chapus et Fleur Sulmont dessine alors un spectacle qui se déroule sur un dancefloor après une fête terrrrrible, un panthéon en ruines de dieux et déesses fatigués, une arche après la catastrophe. De cet espace indéterminé, les histoires vont se lier, s’entrechoquer, se répondre en échos, et ce qui semblait être désolé laissera poindre la possibilité d’une lumière.

A la Ferme du Bonheur àNanterre, nous ouvrirons les portes de ce travail en cours, dont le terme est fixé àl’automne prochain, pour le festival C’est pas du Luxe ! (Ville d’Avignon, Fondation Abbé Pierre, La Garance-scène nationale de Cavaillon).

17 mars 2024
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