COMMENT S’EN SORTIR SANS RENTREE

COMMENT S’EN SORTIR SANS RENTREE

C’est à l’aube que le travail commence. Mais un peu avant l’aube,
nous commençons par nous reconnaître en tous ceux
qui passent dans la rue

Cesare Pavese




Une ânesse peut-elle être comique ? — Rire sous un fardeau que l’on ne peut ni porter ni rejeter ?... Le cas de la poète. Elle a compris son admiration pour les ânes en ces temps de crépuscule des idoles.

L’issue de l’homme est à la rentrée, s’il est romancier à succès.








L’idée de la vie comme une école :

On n’a jamais supporté l’idée de la rentrée,

mais celle du livre à venir.

La notion de dépense

autour de nos chambres nous a offert

une poétique de l’espace.



Ce sont des livres

de développement personnel.

Qui voudrait rentrer ? Revenir à l’école

est un cauchemar répétitif pour pas mal

de gens. Rentrez !

Valéry dit que la prose n’existe pas.

Et un maudit argentin disait :

« dès qu’il y a de la prose,

zas ! (vlan !), poésie »,

la principale industrie du luxe.



Pourtant Samuel Johnson a proclamé que

seul un âne écrirait pour une autre

chose que l’argent. Nous trouvons sublime

la beauté des ânes.



Un train passe.

Fugit irreparabile tempus

vers des usines du nouveau.

Le soleil est couché. David Bowie est mort en janvier 2016, la veille de ses 69 ans, pour le premier anniversaire de la mort d’Arnaldo Calveyra dont l’enterrement a été aussi une œuvre d’art, et quelques jours après Pierre Boulez, sur qui le premier a projeté involontairement son ombre dans les médias. En avril c’est le tour de Prince et du code du travail.









L’être à mécanisme poétique raisonne par des condensations, des sauts ; des intuitions où la vérité fragmentaire et relative se révèle fulgurante, par des bribes ou des excès de vitesse de la pensée ; sans la vacuité des dissertations ni des analyses en fin de compte fallacieuses -au moins pour le fait d’assener des certitudes : des produits de masturbations complaisantes.





L’extraordinaire aptitude à réagir sur l’instant ..., elle l’a apprise en côtoyant les Indiens de la forêt et au cinéma, mais surtout avec les administrations de ressources humaines, la mort et les oiseaux, ici sur les toits, là-bas en traversant les rues de sa ville natale. Il y a longtemps la traversée a commencé, mais s’il y a un instant qui puisse être déterminé comme celui du début, il lui semble tout près, comme si c’était hier. Son bateau n’a pas coulé, les conséquences sont toujours d’actualité. Je, tu, elle commence : Je travaille/ Amis, je me remets à travailler/.../ Je travaille. À quoi ? Mais... à tout









Elle a déjà allumé le sampler. Elle se répète : j’ai pris, j’écris, je songe. Et puis : j’entends le bruitage du papier gratté ou les doigts clapoter. Applique à ces bruits un traitement.
Mixe... ! pour la mixité. Remixe ! pour la multiplicité et pour le SILENCE productif, le luxe de l’ouïe. Black-out.


COMMENT S’EN SORTIR SANS RENTREE : Lecture opéra apéro
Frédérique Guétat-Liviani, Elisabeth Jacquet et Gérard Noiret lisent, causent et se demandent à quoi ils travaillent, invités par Roxana Páez, poète en résidence à la Biennale des Poètes en Val-de-Marne
Jeudi 16 juin 19:30-21:30, Biennale Internationale de Poètes en Val-de-Marne, 8, Promenée Venise Gosnat 94200 Ivry Métro : Mairie d’Ivry - Ligne 7

10 mai 2016
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