Méthamorphoses

Je demande aux élèves qui participent aux ateliers d’écriture, d’écrire àpartir d’ « Â amorces  », début de phrases qu’il faut prolonger le plus possible, et j’ajoute àcela une consigne qui déroute souvent les participants : « Â Ne réfléchissez pas lorsque vous écrivez… laisser courir votre imagination.  » Aussitôt une élève m’a rétorqué : « Â En gros, vous nous demandez d’écrire n’importe quoi ?  » Je lui ai immédiatement répondu : « Â Oui, c’est ton n’importe quoi qui m’intéresse !  » Mais voyant sa perplexité, j’ai ajouté : « Â Je veux essentiellement lire dans ton écriture ce que produit ton imaginaire. Si tu réfléchis trop, tu feras un plan pour organiser ton texte, tu prévoiras un début, un développement et une fin, et tu n’écriras alors que ce que tu as prévu. Alors que si tu laisses ton imagination te guider, tu seras étonnée du résultat ; et ce ne sera pas n’importe quoi que tu auras écrit…  »
Jean-Louis Giovannoni

Un atelier d’écriture ? Pour une classe de première scientifique ?.... Avec un écrivain ? un vrai ? un POÈTE ???... Quelle tentation ! Et quand s’ajoutent àcela la bibliothèque de l’Ecole vétérinaire et l’étrange musée Fragonard… Alors, oui, l’improbable, le mélange des genres, le veau àdeux têtes conservé dans un bocal, on n’hésite plus !
Caroline Bouvier, professeure de Littérature

1re S3 du lycée Eugène-Delacroix àMaisons-Alfort :

1er juillet 2019
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