7 — Pat Garrett et Billy the Kid

Prédation et démocratie — Jean-Paul Curnier à l’espace Khiasma
Pat Garrett et Billy the Kid, projection et rencontre avec Christophe Cognet

Le cinéaste Christophe Cognet [1] (également en résidence à Khiasma avec son projet Miserrimus) a été le quatrième invité de Jean-Paul Curnier. Ils ont discuté autour d’un western habité par la musique de Bob Dylan : Pat Garrett et Billy the Kid de Sam Peckinpah. La conquête de l’Ouest américain ? « Une grande période de prédation contrariée, puisqu’elle aboutit à une démocratie », selon le philosophe Jean-Paul Curnier. Période, dont le western — « équivalant de ce que l’Iliade et l’Odyssée sont pour l’Antiquité » — porte la trace et forme le grand récit : celui de la naissance d’une nation (qui est par ailleurs le titre du premier long métrage de l’histoire du cinéma…). Il s’agissait donc d’explorer la charge mythique de ce duel à mort — entre Pat Garrett, voyou devenu shérif, et Billy the Kid, son ancien compagnon de route — où se jouent les derniers soubresauts anarchisants d’une Amérique sans frontières, peu à peu gagnée par l’ordre et la propriété terrienne, et de montrer comment celle-ci traverse encore notre imaginaire politique…

20 mars 2015
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[1Christophe Cognet est auteur et réalisateur de documentaires, mais aussi d’essais filmés, courts et moyens métrages. Attentifs aux traces et au travail de la mémoire, sensibles, ses films interrogent le cinéma, les formes de pouvoir et de surveillance, les mécanismes de la création et la puissance des images. Depuis 1993 il mène une méditation filmique sur l’art aux limites de l’expérience humaine, accompagnée de la publication d’articles, d’ouvrages et de conférences. Il est également scénariste, consultant à l’écriture et auteur d’articles sur le cinéma et l’art (dans la revue Vertigo en particulier). Son dernier film Parce que j’étais peintre, l’art rescapé des camps nazis, est sorti en salle le 5 mars 2014. Le prochain film, en cours d’écriture, est une libre adaptation du livre Le ParK de Bruce Bégout.