#8. La contraction temporelle

février 2012 / Boulogne-Billancourt /
texte extrait de la nouvelle conduite descriptive de
l’autoportrait-performance N°2 EDS Je deviens Jimi Hendrix /
contenus du « Â flashcode impromptu  », àl’entrée de la salle de spectacle /
d’Eric Da Silva / aux spectateurs de la performance /
durée : 2’40

- Il est un schizophrène, un bon àrien, un faiseur, une marionnette, un exhibitionniste, un excentrique,
un moqueur, un obsédé. Il ne pense qu’àça d’ailleurs. Il est là… Il est làpour nous jouer la comédie
- Devons-nous avoir peur de ce qu’il pourra nous demander ?
- Réponse oui. Oui oui oui. Eh ben …
- Je n’ai rien voulu dire, c’est vous qui m’avez demandé. C’est vrai mais.
- C’est vrai c’est comme ça. Oui.
- Ah bon – vous avez honte ou quoi
- Pourquoi honte ?
- D’être dans un drôle d’état
- Exorbité. L’air que vous prenez est exorbité.
- Souriez, vous êtes filmé
- Je ne vous le fais pas dire
- Non
- Non pourquoi ?
- C’est préférable vous avez gagné
- Sans blague
- Oui
- Qu’est-ce que je gagne si vous permettez !
- Vous gagnez … vous gagnez, j’hésite
- Pourquoi ?
- Je ne peux pas être sà»r si vite comme ça que vous ayez envie de lui ?
- Si
- Si quoi
- J’ai envie
- Si vite, ouf
- Vous l’avez dit
- Ouf Ouf.
- Voulez-vous me dire autre chose encore ?
- Je voudrais dire du mal mais …
- Du type devant nous qui s’apprête àjouer sa comédie ?
- Lui !
- Non pas lui il est si fragile, si enfantin, un mauvais commentaire pourrait lui percer le cœur.
- Pourquoi alors ? Est-ce que vous croyez que cet acteur peut s’ouvrir le monde en faisant ce qu’il fait ?
- Ecoutez-le quand il parle, je crois entendre que nous sommes àl’extérieur et qu’il va nous faire entrer
- Vous avez raison. Allez, moi j’ai décidé une fois pour toute.
- Décidé quoi ?
- De compter avec lui voilà
- Moi aussi c’est oui. Oui, oui oui, j’ai envie.
- C’est palpable
- Merci
- Pourquoi
- De l’avoir dit pardi.
- Vous voulez qu’on vous caresse ?
- Vous avez deviné
- Il se fait confiance ce gars – et ça nous tient comme une caresse
- Il nous montre … une direction.
- Au fait j’y pense encore – ce gars est peut-être le plus grand acteur du monde !
- Ah Ah Ah ! Très drôle
- Pourquoi ?
- Je ne pensais pas àça, je me disais que venir ici assister àune comédie avec ce gars
- Ce schizophrène ?
- Oui oui c’est ça, eh bien c’est comme sentir les ennuis avant même qu’ils se précisent
- C’est l’intelligence naturelle dont vous parlez – vous êtes en alerte
- C’est ça que je suis àvotre avis ?
- Oui
- Comme au lit avec …
- Ah AH AH c’est drôle encore !
- Ensuite car il y a un ensuite, il nous faudra penser ànous consoler
- A ce propos tout de suite je pense àune fille brune une fois dans le train dodue douce probablement juteuse
souple et parfumée – slip mauve O slip ! Avec des seins paroxystiques sous le chandail noir.
- Tout ça et pourtant c’est lui seul qui peut d’un coup se faire ou briser sa réputation
- Se mettre en pièces, mais avant il se donne du bon temps.
- Ah fameux oui c’est fameux.
- Est-ce que vous pensez qu’il pourrait y avoir quelqu’un dans la salle avec qui il aurait pu avoir des relations sexuelles ?
- Pourquoi non, en voilàune belle histoire d’amour
- Je me sens en pleine forme àprésent.
- Il y a de la magie sur scène.
- Oui la chimie scénique fait un effet magique
- Un effet sexy
- Vous l’avez dit
- Je reconnais les vrais acteurs
- Ah oui ?
- Bien sà»r, celui-ci ce schizophrène, laissons-lui faire son travail !
- En est un.
- Je voudrais en voir de toutes les couleurs
- Vous verrez …
- C’est une idée fixe vous savez
- Laissons-lui faire ses borborygmes !
- On va s’entendre avec lui.
21 mars 2012
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