Atelier #6 : Les lieux où j’ai dormi

Pour l’atelier du mois de mai nous avons suivi l’exemple de l’écrivain Georges Perec, qui dans son livre Espèces d’espaces, essaie de faire la liste de tous les lieux où il a dormi au cours de sa vie !
Parmi tous ces endroits, Perec s’intéresse particulièrement à ceux où il a dormi une seule fois, parce qu’il s’aperçoit qu’en repensant à certains d’entre eux, il retrouve des souvenirs, des sensations, des émotions qu’il croyait avoir oubliés.

Voici un inventaire d’une des participantes et le récit d’une autre participante :

Inventaire

– Chez ma meilleure amie quand je préparais mon bac, on révisait toute la nuit même dans les toilettes.

– Sur un banc pendant l’hiver à Paris, il faisait si froid que je sanglotais, les bruits des voitures et les passants nocturnes, finalement j’ai fini au 115 de l’abbé Pierre, chouette...

– Dans la chambre de ma voisine quand il y avait des travaux chez moi sur mon balcon, ça sentait tellement la résine, l’odeur était insupportable.

– Dans le métro en revenant du travail, jusqu’au terminus.

– Sur la plage de l’île de Laos à Conakry, quand on a loupé la pirogue qui ramenait en ville à Bolobinet, j’avais 17 ans. J’avais tellement peur de me retrouver avec des gens inconnus mais finalement c’était sympa, on a allumé le feu, on entendait les vagues qui faisaient un bruit fort.

– À mon arrivée en France, j’ai dormi chez des amis, on a étalé les matelas par terre, on a ronflé comme des cochons.

Récit

J’avais huit-neuf ans et dans la case de ma grand-mère il y avait un lit avec un sommier et matelas d’un côté et en face un lit en terre bien sculpté, à côté des formes géométriques en terre pour ranger la vaisselle, le foyer au milieu et le grenier en haut. Quand elle m’a montré le lit moderne pour que je me couche je lui ai dit que je dormirais sur le beau lit. J’ai sauté de toutes mes forces pour plonger dedans. Je ne savais pas que c’était dur comme une pierre. Je me suis fais très mal. Tout le monde a rigolé et ma grand-mère a dit voilà ce qui arrive quand on n’est pas obéissant.