Par ma fenêtre


Ce texte est le dernier, non achevé, écrit par les jeunes du SAJMIE... et je veux croire que cette manière de terminer la résidence, sur une histoire de rencontre peut-être heureuse, présage pour ces enfants d’un futur possible.


Dans cet appartement habite une jeune femme. J’en suis sûr parce que je l’ai vue passer devant la fenêtre. Moi, j’habite juste en face. Chez elle, il y a des jardinières. Les vitres sont propres. Et si je regarde bien, je vois un petit bout de sa chambre, avec dedans une armoire, une coupe de foot posée dessus, des livres et des choses en plastique mais je suis trop loin pour voir ce que c’est.
Cette femme a l’air d’avoir une vie normale. Tous les matins elle se réveille à 6h45. Après, elle disparaît pendant dix minutes derrière une porte et elle ressort avec les cheveux mouillés. Ensuite elle disparaît dans sa chambre et elle en ressort au bout de cinq minutes habillée normalement. Après, elle ouvre la fenêtre et elle arrose ses fleurs. Puis elle sort de chez elle et part au travail. Donc c’est une femme isolée qui ne prend pas de petit déjeuner.
À 18 heures, quand elle rentre du travail, elle disparaît encore dans la salle de bain, elle change de vêtements et elle commence à préparer son dîner. En même temps, elle allume son ordinateur. Peut-être qu’elle regarde ses mails, un film ou les informations. Elle mange sur sa table. Elle a fermé son ordinateur. Elle se fait un café et elle téléphone à quelqu’un. À qui peut-elle bien téléphoner chaque soir ? Peut-être à ses parents.
Mais depuis quelques jours, il se passe des choses étranges. La jeune femme n’arrose plus ses fleurs. Elle ne part plus au travail. Elle passe toutes ses journées à dormir sur le canapé de son salon. Alors j’ai décidé d’aller la voir. Peut-être qu’elle avait besoin de parler à quelqu’un.
Je me suis retrouvé devant l’interphone. Problème ! Je ne connaissais pas son nom. J’ai appuyé sur n’importe quel bouton. Un homme m’a répondu.
– Qui est-ce ?
– C’est moi.
La porte s’est ouverte.
Je suis monté au deuxième étage. Il y avait deux portes devant moi, une à droite, une à gauche. J’hésitai. J’ai choisi celle de droite. J’ai sonné. On m’a ouvert. C’était elle. À peu près 25 ans. Les yeux noirs. Les cheveux noirs. Jolie. Elle portait des boucles d’oreilles, un beau collier. Elle avait les ongles vernis en bleu, du rouge à lèvres et du mascara. Elle portait une robe grise.
Quelle surprise ! Je pensais qu’elle était malade… or, elle avait l’air en pleine forme.

30 octobre 2014
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