En atelier d’écriture avec Makenzy Orcel au lycée Galilée
En atelier d’écriture avec Makenzy Orcel au lycée Galilée
A partir du livre Nagori de Ryoko Sekiguchi (P.O.L, 2018
Consigne :
Ma saison préférée : écrire un poème sur sa saison préférée en utilisant les mots : saison, sait-on, certes, seize, sucre, sensible, sang, sans, sœur, cerisier, sauver.
L’été
C’est la saison que j’aime, celle qui me sauve de la fraîcheur de l’hiver.
Aujourd’hui, même à 16 ans, je continue de l’aimer. En plein dans le mois d’août, les glaciers sont là, avec leurs glaces à la cerise bien sucrées.
Cette saison et moi nous sommes liées comme si on était sœur et qu’on avait le même sang.
Un été sans aller à la plage c’est comme une glace sans sucre.
Certes aujourd’hui je suis encore sensible à toute cette attraction car elle me fait penser aux Antilles.
Jahmina
Sait-on que mille et une lueurs
S’abattent avec richesse sur de longs champs de seize cerisiers mélancoliques
Réanimés par la chaleur de l’été
Une saison sensible
Certes sans fraîcheur mais sucrée
Par le mélange d’un ciel bleuté et d’un soleil jaune
Pointé d’une touche d’or
Sait-on sauver une saison malade, détruite ?
Maxime
L’été était
L’été est une saison
Comme les autres
Le soleil fait son entrée
Pour sauver l’humeur des gens
Certes il fait chaud
Mais les peaux sensibles
N’ont qu’à bien se tenir
Le soleil ne fait pas de cadeau
Si un jour ma sœur décide
De planter seize cerisiers aux couleurs rouge sang
Sans graines et qu’on les remplacerait par du sucre
Ce serait fantastique
Le sait-on l’été est une saison merveilleuse
Qui me chuchote à l’oreille des mots silencieux
Kahdy
A partir du poème de James Noël, Pour passer l’attente, extrait du recueil Le pyromane adolescent suivi de Le sang visible du vitrier
Y a-t-il un sens à la vie humaine
Y a-t-il une raison pour toute cette violence
Y a-t-il une raison de polluer la Terre
Nous ne sommes pas de cette planète
Nous ne sommes pas des créateurs
Nous ne sommes pas des rivaux
Nous sommes des martiens
Kevin
Y a-t-il un sens à la vie
Y a-t-il une idée qui vous vient à l’esprit
Y a-t-il une réponse à toute question ?
Nous ne sommes pas de cette version
Nous ne sommes pas des ennemis réels ?
Nous ne sommes pas des alliés temporaires mais éternels
Nous ne sommes pas de la même réalité
Nous sommes une fraternité
Hugo
A partir de la lecture du recueil Nul chemin dans la peau que saignante étreinte de Jean d’Amérique (Cheyne, 2018)
Poèmes composés sur la thématique :
Le chemin du sang, de l’amour, de la colère et de la tristesse
La vie ne peut être là sans amour
L’amour qui va et qui vient de temps à autre
de temps à autre tu pars sans moi sans nous
Sans nous ma vie n’est que mort et désespoir incertain
Incertain c’est nous et je ne te vois plus que dans mes rêves
Mes rêves de fiction qui se changent en réalité tel un devin
Un devin à qui la vue a été retirée par la vie
La vie qui se renouvelle à chaque mort sa naissance
Sa naissance qui sans nous aurait été impossible
Impossible car il est plus facile de prendre une vie que de la rendre
La rendre lumineuse et sans bavure.
Nassim
Le chemin du sang, de l’amour, de la colère et de la tristesse
Je fixe ce mur, un mur si haut et probablement incassable, non
Il est incassable rien n’est assez puissant pour espérer détruire cet obstacle.
Détruit le enfin me dit l’un, tu ne peux pas le laisser s’échapper pas vrai ? me dit un autre.
Tu y mettras larmes si tu le fais ! me dit le dernier.
C’est vrai. Ce serait facile si je le détruisais pensais-je.
J’approche et pose ma main sur le mur. Rien ne se passe. « Encore » me disent-ils.
Je serre les poings et donne un coup. Le mur s’effrite. Il n’est pas incassable finalement.
Le premier me dit : détruit-le ! Jusqu’à ce que ton poing soit en sang !
Le second me dit : détruit-le ! Derrière ce mur se trouve le chemin qui te ramènera à elle.
Le dernier me dit : détruit-le ! Tu te sentiras mieux après.
Je continue de cogner alors que le mur se fissure.
Le premier est ma colère
Le second est ma tristesse
Et le mur qui me barre le chemin de ma vie c’est moi !
Le mur qui alors s’effondre m’emporte avec lui.
Paul
Le chemin du sang, de l’amour, de la colère et de la tristesse
L’amour n’est qu’un rythme
Impulsé par le temps
Ça commence par un amour fou puis
De la colère pour finir
Par de la tristesse
Puis tout ça recommence
Jusqu’à ce que notre sang pourrisse.
Mehdi
Le chemin du sang, de l’amour, de la colère et de la tristesse
Écrire avec l’encre des sentiments
Je suis l’allégorie du sang
Le temps s’efface et mon bon sens meurt
Des sanglots coulent de mon cœur
Mille rêves m’appellent
De ma colère s’échappe ma peine
Le torrent de la colère bouscule l’abîme de la vie
Le soleil rayonnant de la naissance s’achève, cela me rend ravi
La vie est consumée par le chagrin d’autrui
Une graine non rafraîchie ne pourra jamais figurer sur les jardins fleuris
De ma haine s’évapore un héritage de lumière
Les lois ne sont que justices solitaires
Malgré tout cela, mon hymne de détresse m’appelle
La misère demeure la saison la moins belle.
Enzo