007.Vaughn-James (Martin), La Cage
Martin Vaughn-James, La cage, Les impressions nouvelles, 2010.
« L’été de 1968, je quittai Londres et débarquai à Toronto avec ma femme Sarah et un carton à dessin entier de planches crues et surréalistes. La « contre-culture » battait son plein. C’étaient les « années Trudeau » — les déserteurs, la guerre du Vietnam, le FLQ (Front de Libération du Québec), l’identité canadienne, mai 68, les assassinats américains, le Watergate, le Pop Art, Bacon, Dylan et Zappa, Borges, Bergman et Beckett, Godard et Pasolini. Et j’en passe. Le psychédélisme envahissait le paysage graphique, les brumes de lointaines révolutions s’étendaient sur les rues tranquilles et vertes du Canada. »
Martin Vaughn-James, 2006.
« La Cage de Martin Vaugn-James pourrait être considérée (…) comme une extrapolation radicale de certains aspects de Little Nemo. » (Benoît Peeters). On pense également à L’Inquisitoire de Pinget, à Beckett, au Livre de Mallarmé (« Mallarmé parlait de créer une œuvre d’art à partir du néant. » Martin Vaughn-James, La Cage ou la machine à fabriquer des images, avant propos à l’édition de 2006.). « […] je reste à peu près convaincu que L’année dernière à Marienbad est l’influence majeure, pour ne pas dire revendiquée, de La Cage. » Ibid.
La Cage, de Martin Vaughn-James (1943-2009) [1] est un livre dont la situation (récit sans personnage (sans être humain) tournant autour se propre structure : une cage), proche des expériences du nouveau roman et la forme dessinée (bande dessinée ou roman visuel) semblent le délimiter d’abord comme singularité technique, ou un objet virtuose un peu comme La disparition de Perec.
[1] « Martin Vaughn-James est né en 1943 à Bristol, Angeleterre. Il passe son adolescence en Australie et fait ses études aux Beaux-Arts de Sydney. Après avoir séjourné à Londres, Montréal, Toronto et Paris, il s’est ensuite installé à Bruxelles.. Dans les années 70, il a collaboré avec plusieurs écrivains et publié de nombreux dessins dans des revues belges et françaises.
Vaughn-James a publié au Canada quatre romans visuels : Elephant chez New Press (1970), puis successivement, aux éditions The Coach House Press, The Projector (1971), The Park (1972) et The Cage (1975). Futuropolis a édité L’enquêteur en 1984, deux ans avant la traduction de The Cage par Les Impressions Nouvelles. L’auteur a encore publié en Angleterre deux romans policiers, Night Train (Collins, 1989) et The Tomb of Zwaab (Imprint, 1991), sous le nom de Martin James. Un dernier roman graphique, Chambres noires, a paru aux Impressions nouvelles en 2007.
Depuis de longues années, Vaughn-James se consacrait principalement à la peinture, exposant régulièrement en France, en Belgique et en Allemagne des toiles où ses préoccupations narratives s’exprimaient d’autre façon. » (Thierry Groensteen, La Construction de La Cage — Autopsie d’un roman visuel)