Debout sur un poème | avec Makenzy Orcel

Dans le cadre de la résidence littéraire de Jean D’Amérique au lycée Galilée (Paris XIII), le poète Makenzy Orcel a été invité à rencontrer les élèves. Retour sur ce moment fort et sur l’ambiance des ateliers en général.

Debout sur un poème est le projet mené par l’écrivain Jean D’Amérique au lycée Galilée (Paris XIII), depuis début octobre, dans le cadre du programme de résidences d’écrivains de la Région Île-de-France. Il s’agit de faire connaître aux élèves des poètes de leur temps, de les amener à écrire et mettre en voix/mouvement leurs propres textes, et d’explorer différentes formes d’interventions poétiques. À l’issue de ce cycle d’ateliers, les textes des élèves seront réunis dans un livret et un vidéo-poème sera réalisé en partenariat avec la Maison du geste et de l’image. Pour réaliser ce travail, Jean D’Amérique est assisté par Marion Buchheit, professeure de français, et Isabelle Thomain, professeure documentaliste du lycée.
Pour clôturer la première série d’ateliers (avant de reprendre en janvier 2020), le lundi 16 décembre 2019, le poète Makenzy Orcel a été invité pour une rencontre littéraire avec les lycéens. En amont de cette activité, les élèves avaient lu son recueil de poèmes Caverne (La Contre Allée, 2017), duquel ils se sont également inspirés pour écrire leurs propres textes. L’exercice s’est révélé assez fructueux, et témoigne du progrès de ces lycéens dans l’écriture poétique qu’ils commencent à aborder seulement à partir de cette résidence.

Après un long moment d’échanges avec Makenzy Orcel sur son parcours littéraire et les différents aspects de son travail/métier d’écrivain, les élèves ont partagé leurs propres textes en lecture à haute voix en sa présence. Un moment qui a été fort en émotion pour tout le monde et plein de convivialité. On sent tout de suite que ces jeunes gagnent un peu plus de confiance en soi à travers cette pratique.
Entre l’ambiance d’écoute qui s’est créée, la curiosité exprimée pour le monde des mots et peu à peu le plaisir de faire entendre le poème, la matinée fut résolument littéraire. Une très enrichissante rencontre qui s’est clôturée par une belle lecture de Makenzy Orcel, à partir de son recueil Caverne suivi de Cadavres, lauréat du prix littéraire des lycéens et apprentis en Île-de-France en 2018.

Découvrez quelques instants de lecture ici, en vidéo :

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Et pour finir, voici en exclusivité une sélection de quelques poèmes écrits par les lycéens, lors des séances d’atelier précédant la venue de Makenzy Orcel :

Dans le ciel il y a d’innombrables étoiles
On ne sait pas ce qu’il y a à l’intérieur
Elles livrent des lumières scintillantes
Qui dansent sur l’eau

— Alin


Je t’aime un peu.
Mais je dois t’inventer à partir de rien.
Une nouvelle invitation après la nuit.
Pour que je puisse vraiment t’aimer.

— Amin


les étoiles furent témoins de ta promesse
ton absence la brise
mon cœur noué
je te regarde t’éloigner sans un mot
ta soif d’amour me rend triste
je voudrais t’en donner
mais même moi j’en ai pas

— Abdoulaye


Un couteau tranche mon passé
me libère et me métamorphose
comme une chenille et un papillon
Piégé dans une toile
se laissant s’éteindre à petit feu

— Zaliha


Pluies ancestrales
À la fin des sorties marines
Saison sans fin
Bloquée dans les enfers du rejet

Des fantômes qui dansent
Dans les paroles de la ville
À chaque sursaut du moment

— Rémi


j’ai retrouvé mon miroir
la lumière apparait
les fleurs s’ouvrent
l’amour revient
les larmes de joie sur mes joues
le cœur bat à nouveau
l’amour marche dans le silence

— Sirine


Mes parents ne sont pas tombés du ciel
mais je sais que le temps peut s’écouler
peut-être que je serai dévastée
Ai-je vraiment dit la vérité
ou toute ma vie est bâtie sur des mensonges
longtemps j’ai erré
sur ma route on m’a ouvert des portes
j’ai subi le silence et le doute
j’ai été longtemps absente.
mais libre est ma vie
qui me colle à la peau
à chanter les requiem
où crois-tu que je vais aller ?

— Janel


20 décembre 2019
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