journal de débord

Tu veux les regrouper le temps d’une sortie ? Impossible. Tu veux les prendre en photo ? Impossible. Les enregistrer ? Impossible. Mettre leur nom en bas des textes ? Impossible. Ils ont trouvé des pseudos ? Non. Tu veux les faire parler ? Impossible. Les faire taire ? Impossible. Tu veux arrêter ? Impossible. Tu veux quoi au juste ? Rien. Tu vas y arriver ? Possible. Tu vas continuer ? Oui. Tu te sens seule ? Un peu. Tu te sens nulle ? Possible. Ils ont des punitions ? Non. Tu as des munitions ? Non. Tu as de l’ambition ? Oui. Pas pour eux ? Si. Est-ce qu’ils s’expriment ? Oui. En écrivant ? Nooui. En criant ? Parfois. Ils se battent ? Oui. Violemment ? Trop. Ils se calment ? Impossible. Ils regrettent ? Possible. Ils regardent ? Dehors. Ils se regardent ? Oui. Tu veux les atteindre ? Trop. Ils t’attendent ? Oui. Ils t’espèrent ? Non. Ils t’aspirent ? Possible. Ils te demandent àquoi ça sert ? Souvent. Ils te demandent pourquoi tu viens ? Plus maintenant. Quel nom ils se donnent ? Les détraqués. Ils s’excluent ? Pas tous. Tu les as vus pleurer ? Parfois. Et sinon ? Je ne sais pas. Vous allez montrer votre travail ? Oui. Il y a quelque chose àmontrer ? Oui. Tu vas les montrer, eux ? Non. Mais ils seront là ? J’espère. Ils ont peur ? Oui. Tu peux les rassurer ? Impossible. Tu as peur ? Non. Tu vas leur lire tes textes ? Un peu. Ça parle d’eux ? Un peu. Ils vont le supporter ? Possible. Ben vous allez sortir ! Oui. Un soir ? Impossible. Le week-end ? Un vendredi. Vous allez profiter du Printemps des Poètes ? Surtout du printemps. Mars ? Oui. Le 6 ? Impossible. Le 20 ? Trop tard pour le Printemps. Alors ? Vendredi 13. Ça porte malheur ? Possible. A quelle heure ? 14 heures. On peut venir ? Oui.

18 février 2020
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