Lire le silence

J’entends la voix de Marguerite Duras en lisant ce fragment écrit entre parole et silence, trouvé quelque part dans l’immense réservoir de textes en veille que constitue à mes yeux la librairie Vendredi.

Lire ces quelques lignes ne me donne pas seulement accès à son contenu, ne me donne pas uniquement matière à penser ; lire me fait aussi entendre, sortie de nulle part, la voix de celle qui, un jour, les a écrites. Une voix déposée, ici ou là, dans les mémoires de celles et ceux qui l’ont déjà entendue lire à voix haute, parler aussi.

La diction si singulière de Duras se superpose à la lecture d’un texte qui, sitôt lu, en devient l’empreinte, le dépositaire. Et il conserve en lui un silence unique : celui d’avoir su, d’avoir pu l’écouter en lisant.

13 avril 2022
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