les noces de tante Alice

Montreurs d’ours s’abstenir car tante Alice se marie ; sa fête est proclamée et le garde champêtre va battre le tambour du rassemblement à la mairie rue figaro ; après le coiffeur le rasoir et les soins de manucure ; tout le monde en gris couleur d’asphalte ; cotillons et serpentins, cracheurs de feu, cigarettes autorisées mais à la grenadine. Vin à volonté champagne autorisé sauf pour les AA, voyage de noces en citrouille sur la cinq glinglin ; pièce montée en nougatine comme il se doit chanteur de rue sans cachet sauf doliprane chaussure de verre sans opticien à consommer avec modération.

Jean Marc


C’est l’anniversaire du mariage de tante Alice qui s’est mariée il y a déjà une vingtaine d’années.

Des banderoles ont été installées tout le long de la rue Instin pour fêter cet événement qui aura lieu samedi prochain. Un orchestre va même animer le bal.

Ce sera une très grande fête pour tous les habitants du quartier.

Denise préparera le repas festif avec l’aide de l’employée de coiffure.

Voici le menu :

Fricassée de girolles aux pommes de terre
Gigot d’agneau
Plateau de fromages
Corbeille de fruits
Omelette norvégienne
Pièce montée (préparée par la pâtisserie de la rue Instin)
arrosé d’un Bordeaux Cuvée Rothschild.

Et pour finir ce succulent repas, il sera servi à chaque habitant de la rue Instin une coupe de champagne,
parole du maire Henri.

Marie


Menu :
sardines à l’alcool rouge aux yeux de bœufs
piquants à queue de chien berger allemand

Il y avait une fête dans la rue de la capitale où il y avait beaucoup de gens avec leurs enfants leurs maris, où les enfants jouent avec les pétards, ils les achètent aux vendeurs du coin, qui vendaient des ballons gonflables aussi.
Un autre marchand vendait des bonbons, des chocolats, des pralines et des barba pape, mais les prix étaient un peu chers parce que cette fête est rare. Il y a des musiques qui sonnent sur des grandes baffles, et des animateurs qui organisent des jeux d’argent.
Chaque dix mètres il y avait des musiques variées, les gens étaient heureux, il y avait les sourires sur leurs visages. Les bruits de la musique étaient trop forts. Les gens dansaient, dansaient de partout dans tous les coins, ils prennent des photos, il mangeait du pop-corn, c’était génial c’est passionnant je n’ai jamais vu ça dans toute ma vie avec tous ces gens présents.

Mohamed


Des cloches sonnent à toute volée. La tante Alice apparaît sur le parvis, sortant de la petite église Sainte-Irène au bras de son époux. Son tailleur blanc strict, sans voile ni traîne, contraste avec le frac en patchwork pervenche, crème, saumon et pistache de son mari. C’est celui-ci et ses trois modistes qui ont confectionné le costume, tandis que la tenue blanche de la jeune mariée a été confectionnée sur mesure chez Harrod’s. Le célébrissime établissement anglais tient provisoirement boutique dans « Le Pavillon des Soieries et de la Maison » construit pour l’exposition universelle. Les uns après les autres, les invités de la noce sortent de l’église et entourent le couple. Une fanfare se rassemble au bout de la rue, devant l’atelier du fabricant d’automates. Derrière eux, des marmitons costumés s’activent autour d’une table recouverte de vichy rose. Ils apportent des faitouts de cuivre qui fumotent et exhalent des arômes épicés et fruités. Avec de grandes louches aux manches ouvragés, ils commencent à remplir des assiettes de faïence bleue d’un ragoût très appétissant.

Benoît



Un immense cadeau de cerise la plonge dans un festin. Tous les invités y participent avec grand plaisir. Le bouchon de champagne est décapsulé laissant échapper la mousse blonde que sirotent les fêtards tard dans le soir.
Le plaisir semble immense puisque y participe notamment la Nonna daïa dans ses belles centenaires, toujours présente par le désir.
L’ambiance qui fond sur elle paraît irréductible, parce qu’elle connaît tous ces moments que l’âge a émancipés.
Nonna daïa commence avec les autres convives un délice de fête dans la danse ensemble, sans préjuger de cette foulée égrillarde jusqu’aux abords intempestifs.
Elle motive les mariés qui passent l’anneau au doigt dans l’idée qu’elle avait toujours soumise à ses proches.
C’était le vœu d’une règle semant les épousés, les mariant dans la religion.
Mais pour le coup rien ne les retenait de réceptionner les ovations païennes autour du buffet de gâteaux et de boissons.
Tous dansaient, partages dans une émotion lancinante et extravertie.
La belle mariée dansait dans les bras de son père en oubliant un peu le protocole puisque les uns voltigeaient avec les autres.
Chaude cette fournaise qui les conduisait dans le bercail quotidien de la fièvre.
Pleine la joie qui les conduisait dans le riche escalier rouge déployé par le désir.
Les heureux épousés bonifiaient le charme magique que donne l’amour et sa stratégique irruption contre les envieux.
Petit à petit le sens devenait tangible et petit à petit le cours de cette magie revenait aux époux pour eux-mêmes. Alors s’acheminaient les uns les autres vers la sortie, grisés, étourdis.

Germaine



C’est la fête de mariage
A cette fête tous portaient un costume de fête.

…˜Juste ciel…˜ proféra mon père !
Il manqua tomber.

Il parvint à temps pourtant.

Il vit alors des gens de costumes divers.

Il reconnut un colonel
Qui n’avait pour costume que son sourire.

La fête battait son plein

De loin
Mon père aperçut deux jeunes adolescents
L’un à peu près dix ans
L’autre à peu près douze ans ;

Et c’est au tour de vieilles dames
Comme de défiler ;

Trois femmes portant trois chapeaux différents.

Arrivèrent alors en trombe
Deux autres colonels.

L’un s’est engagé dans une brigade
L’autre s’était engagé
Dans la suivante ;

Après une longue procession
Lentement
Les mariés regagnèrent leur domicile.

Leur maison, c’est une pauvre masure.

On pénétra alors à l’intérieur de la maison :

A droite de la maison
Il y a la salle
L’appartement où l’on mangeait et où on se tenait ;

Un papier jaune serein relevé dans le haut
Par une guirlande de fleurs pâles

Tremblait tout entier sur sa toile mal tendue.

Deux rideaux de calicot blanc
Bordés d’un galon rouge.

Les rues se sont transformées
En bals ;
Pourtant certains
Ne se sentirent pas fatigués
Et tantôt l’on en voit
Qui sont sur les vallons
Tantôt l’on vit d’autres
Eblouis par les montées hautes.
De loin
On peut voir des maisons de briques !

Peinturlure
Pour égayer le climat ;

Certaines sont comme jaunes
Les autres bleues
D’autres noires ;

Quelques grands pavillons
A deux étages
Trouaient la ligne pressée des étroites façades.

Plus loin
Vers l’horizon
L’on put distinguer également une église.

Ressemblant à de hauts fourneaux ;

Son clocher est carré
Sali déjà par les poussières volantes du charbon.

Saliha



Le repas de mariage

Ah ! notre mariage
Jour et nuit j’y pense. Nous étions comme ravis ;

On a acheté de la tarte aux fraises chez le pâtissier.

Regardez
N’est-ce pas magnifique ? il y avait des fricassées de poulet
Du veau ;
Du gigot
Et au milieu de la dinde ;

Il y avait de l’eau-de-vie
Dans les carafes ;

Du cidre doux en bouteille
Poussait sa mousse épaisse autour des bouchons
Et tous les verres, d’avance
Avaient été remplis de vin jusqu’au bord ;

Il y avait de grands plats de crème jaune

Qui flottaient d’eux-mêmes
Au moindre choc de la table, ils présentaient
Dessinés sur leur surface unie

Les chiffres des nouveaux époux

En arabesques de nonpareille

On avait été chercher un pâtissier
Pour les tourtes et les nougats ;

Il avait soigné les choses
Et il
Apporta lui-même
Au dessert une pièce montée

Qui fit pousser des cris.

Saliha

1er juin 2015
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