(2019) Écritures d’ailleurs

La programme de résidences en Ile-de-France accompagne régulièrement des auteurs étrangers : qu’est-ce que leur démarche ou leur regard déplace chez nous ? Qu’est-ce que cela nous apporte ?

Dans ce dossier nous retournons sur les traces de ces traces et les questionnerons, comme nous questionnons quelques auteurs .ices et hôtes, en exil ou questionnant l’exil.

En guise d’introduction à ces riches questions, cet entretien filmé au musée de l’Histoire de l’Immigration en avril 2019

avec Marie Poinsot, responsable du département Editions du musée de l’Histoire de l’Immigration et rédactrice en chef de la revue Hommes et Migrations, Isabelle Reverdy, responsable programme régional de résidences d’écrivains, Région Ile-de-France, et les auteurs Bernardo Toro, écrivain franco-chilien, en résidence en 2017, Karim Akouche, en résidence au Centre franco-berbère de Seine-Saint-Denis-Drancy, sur l’écriture de nouvelles et contes philosophiques avec le lycée Mozart de Drancy, Jérémie Dres, en résidence au lycée Julie Victoire Daubie, Argenteuil, sur l’écriture autour de la transmission familiale et des origines,
avec la participation de Daniel Argelès, un des dix auteurs du livre Paris Ville Monde, dans le cadre de la résidence de Bernardo Toro ; en l’absence de Mohamed Mbougar Sarr, en résidence d’écriture actuellement au Musée, sur les passages des langues et sur les exils littéraires (vidéo MG.)

À l’instar de ce qui s’annonce dans cet entretien, cet accueil de l’auteur étranger, produit du sens et de la circulation, d’idées, de langues, de problématiques enrichies par ce double déplacement. Les témoignages, relectures, traversées de ce dossier nous montrent comment l’étranger, l’exilé, nous accorde aussi sa part d’hospitalité.


Les contributions

Jean d’Amérique, poète haïtien en résidence au lycée Galilée (Paris XIII), parle de son rapport au monde et de qu’il nomme "enracinerrance".
Isabelle Thomain, professeur dans ce même lycée, raconte cet accueil, d’un auteur haïtien, d’une parole étrangère — et de la poésie, tout simplement — par des élèves du lycée Galilée (Paris XIII)

Marie-Eve Lacasse, en résidence au lycée Bergson (Paris XIX),exilée volontaire, parle en "éternelle étrangère" de ce qui arrive lors des rencontres avec les jeunes.

« Je n’ai pas le choix que de me sentir d’ici, de là-bas et d’ailleurs, autrement dit, de partout » : Karim Akouche, romancier, poète et dramaturge canadien d’origine algérienne, en résidence au Centre culturel franco-berbère de Seine-Saint-Denis (Drancy, 93) en 2019, a répondu à nos questions.

« Qu’il vivifie sa langue littéraire pour que son projet s’inscrive dans la belle bibliothèque des œuvres de l’exil. » : Marie Poinsot, cheffe des éditions du Musée, responsable de la résidence d’écriture au Musée national de l’histoire de l’immigration, également responsable du département Editions du musée de l’Histoire de l’Immigration et rédactrice en chef de la revue Hommes et Migrations, interviewée dans le film qui ouvre cette rubrique, a accueilli plusieurs résidents : Bernardo Toro en 2017, Mohamed Mbougar Sarr en 2019 ; ainsi que Kidi Bebey, qui vient y séjourner en 2020.

Témoignages

Hôtes ou auteurs invités, ils et elles témoignent de ce que produit l’exil.

« Qu’il vivifie sa langue littéraire pour que son projet s’inscrive dans la belle bibliothèque des œuvres de l’exil. » 

Entretien avec Marie Poinsot, cheffe des éditions du Musée, responsable de la résidence d’écriture au Musée national de l’histoire de l’immigration

« Je n’ai pas le choix que de me sentir d’ici, de là-bas et d’ailleurs, autrement dit, de partout »

Karim Akouche, poète et dramaturge canadien d’origine algérienne, était en résidence au Centre culturel franco-berbère de Seine-Saint-Denis, à Drancy, en 2019.

« La poésie est une parenthèse qui exclut toute géographie comptable de lisières. »

Jean D’Amérique, poète haïtien en résidence au lycée Galilée (Paris XIII), parle de son rapport au monde et de l’« enracinerrance ».

« C’est en cela que je me transforme aussi, grâce à eux : ce sont mes préjugés qui se déplacent. »

Marie-Eve Lacasse, en résidence au lycée Bergson (Paris XIX), exilée volontaire, parle en "éternelle étrangère" de ce qui arrive lors des rencontres avec les jeunes.