Une sorte de chimie positive qui favorise l’imaginaire
« Une sorte de chimie positive qui favorise l’imaginaire »,
par Véronique Pittolo, dans le cadre du dossier transversal ateliers d’écriture en résidence
Liens :
Véronique Pittolo en résidence au CCAS/CE EDF de Chevilly-Larue.
Ateliers électriques (dans le cadre de cette résidence)
Paris-Limoges, un atelier d’écriture (extrait de ce texte en cours d’écriture de Véronique Pittolo)
Origines
J’ai commencé à animer des ateliers en 1995, dans l’Éducation nationale avec la Maison des Écrivains.
Je ne me suis pas formée, ni n’ai consulté d’autres écrivains : Non, j’ai commencé à l’instinct, en tâtonnant un peu, en improvisant, et au fil du temps j’ai affiné mes outils. Curieusement je prépare davantage mes ateliers maintenant qu’avant.
La première séance d’atelier
La première séance est toujours un peu floue, c’est une aventure, on ne sait comment vont réagir les participants, enfants ou adultes, j’aime explorer en improvisant, ça me permet de tester les réactions et de savoir si telle consigne est opérante. Quand je vois que ça prend, je suis rassurée et la séance se déroule généralement très bien. Les surprises heureuses interviennent quand un texte ne correspond pas complètement à la consigne donnée, le participant s’est « décalé » sans le faire exprès…. Et cela peut produire une chose bizarre mais très forte, avec des court-circuits sémantiques.
Pour cette résidence le thème de la lumière au sens technique et poétique était primordial, puisqu’il s’agissait d’agents EDF …. J’ai inventorié plusieurs « entrées » sur lumière – biblique, naturelle, technique, salariale, sociale ….
La littérature ?
Je l’utilise par des citations, je mets en relief certains énoncés de poètes ou un vers au hasard, qu’il faut bricoler, prolonger.
Cela produit un ferment de créativité passionnant car c’est à chaque fois une aventure, et j’aime ne pas savoir où nous allons atterrir … Le collectif de l’atelier rassemble des sensibilités diverses, âges et statuts sociaux, degrés de culture différents, qui réunis pour l’occasion, crée une sorte de chimie positive qui favorise l’imaginaire et le lâcher prise. C’est un espace de liberté, d’émancipation de la pensée.
J’accueille les productions des participants comme des cadeaux, le plus souvent, des possibilités tournées vers l’avenir. Certains poèmes pourraient figurer dans des revues de poésie professionnelles. Les amateurs d’écriture qui participent à l’atelier ne se rendent pas compte de leur talent, c’est ce qui me plaît, qu’il n’y ait pas d’ego surdimensionné (tel qu’on le trouve parmi les écrivains et les artistes institués).
L’auteure dans l’atelier
Je me considère comme un passeur oui ;un pédagogue non.
Il n’y a pas directement de lien entre les productions de l’atelier et mon travail d’auteur, mais il arrive que je propose une phrase « Pittolo » comme consigne. J’ai récemment écrit un récit, « Paris-Limoges », qui met en abîme le processus de l’atelier avec un narrateur qui s’impose des consignes en boucle, notamment à partir de citations de grands auteurs (Proust, Kafka, Celan, Beckett).