Le Tapoteur, et autre poème

Poème d’après photographie

Photographie argentique, NYC, Chinatown, 1978, Jean-Luc Dubin


Le Tapoteur de la boutique

Quelqu’un tapote
À son habitude
Seul dans sa boutique
Quelqu’un tapote
Entre le son des touches et le froissement des habits
Quelqu’un tapote
Voilàque des pas retentissent

Quelqu’un approche
Mais n’entre pas de suite
Quelqu’un se paralyse
Devant cette boutique
Asiatique, quelqu’un se fascine
Et grave àjamais
Cette image unique

Le temps, quant àlui se fige
Un visage caché par un appareil
Argentique, se reflète sur la vitre
Marquant ainsi,
La rencontre entre l’inconnu
Et le Tapoteur de la boutique


*


Poème d’après contrainte :
Se mettre dans la peau d’un Résistant qui annonce par lettre àses parents qu’il rejoint la Résistance. Ici, le Grand méchant loup représente Hitler et Grand lapin le maréchal Pétain.


Mes chers parents, voici une fable que j’ai écrite, dédiée aux enfants

Petit lapin face àGrand méchant loup

Aujourd’hui Petit lapin sort de sa tanière
Contraint par le Grand méchant loup
À utiliser ses connaissances contre vous,
Il décide de rejoindre ses frères

Prêts àfaire la misère
À tous ces méchants loups noirs
Qui mettent un pied sur leur territoire.

« Mais pourquoi Petit lapin ?  »
Demandèrent ses parents,
« Pour la simple et bonne raison
Que je dis “non†àl’abandon.  »

Les parents s’inquiétèrent
De s’imager Petit lapin quitter la maison
Sans griffes et sans protection.
Il leur affirma, cependant, que ses compères en avaient,
Des griffes qu’ils pourraient mettre et les utiliser comme des vraies.

Petit lapin n’est pas des plus courageux,
Mais Petit lapin sait que leurs actions doivent cesser,
Sait qu’il ne veut pas y aller,
Qu’il doit donc persister.

Pour qu’un jour, de son territoire,
Plus aucun Grand méchant loup
Ne puisse y régner

La colère envers ces méchants loups noirs
Qui enlèvent les mauvaises herbes,
Alors qu’herbivore, ils ne sont pas.

La haine envers Grand lapin
Qui cherche àles aider,
Par de multiples moyens.

La rage contre Grand méchant loup,
Heureux du désespoir des lapins,
De voir nos frères mourir sans fin.

« Je ne peux pas laisser ce désastre continuer.  »
Petit lapin ne faisait qu’y penser
Ses compères, il sait où les trouver

Dans une magnifique plaine
D’un vert aussi luminescent que le Soleil la nuit,
Où le silence règne,
Et où les oiseaux fuient.

Je vais m’y rendre de ce pas
Lorsque le Soleil se lèvera
Ce sera la dernière fois
Qu’avec ce nom,
On me connaîtra.


Arielle M’Baya

28 décembre 2021
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