Livres : Mozart était une femme… Shakespeare aussi !

Mozart était une femme.
On parle ici de Maria Anna, la sœur de Wolfgang, un petit prodige elle aussi. Jusqu’à ce qu’elle se marie et... disparaisse de la scène. Une histoire qui est loin d’être isolée. Et si on parlait un peu de ces compositrices, cheffes d’orchestre, instrumentistes, que l’histoire a quelque peu oubliées ? Clara Schumann, Fanny Mendelssohn ou Alma Mahler ont vu leur talent et leur prénom rester dans l’ombre d’un grand homme.

Avec Aliette de Laleu, autrice de Mozart était une femme (Stock, 2022), journaliste à France Musique, invitée par Aurore Évain à la librairie Paroles de Saint-Mandé.


Et si Shakespeare avait été une femme ?
demandait Virginia Woolf dans Une chambre à soi, évoquant une sœur supposée de l’écrivain.

L’autrice américaine Robin P. Williams est allée plus loin avec l’hypothèse qu’une partie de l’œuvre de William Shakespeare aurait en réalité été écrite par Mary Sidney Herbert, femme de lettres et comtesse de Pembroke (1561-1621).

Aurore Évain reprend cette idée pour en faire un « essai autofictionnel » intitulé Mary Sidney alias Shakespeare, qui sortira en février 2024.

Pouvez-vous nous parler un peu de votre livre ?

Aurore Évain : C’est un « essai d’un autre genre », pour reprendre le titre de la nouvelle collection où il va paraître, chez Talents Hauts. M’appuyant sur les recherches de Robin P. Williams, je propose aux lecteurs et lectrices de nous suivre dans une passionnante et intrigante enquête littéraire, mêlant faits sourcés, argumentations documentées et autofiction, afin d’interroger la « paternité » de la plus grande œuvre théâtrale que le monde ait produite.

Une autrice a-t-elle écrit l’œuvre de Shakespeare ? Telle est la question… à laquelle je propose de répondre au terme d’une investigation menée avec rigueur mais légèreté, afin de pouvoir transmettre, y compris à des non-spécialistes, les tenants et les aboutissants de cette enquête. Elle est menée selon les codes du roman policier à partir du portrait-robot de la personne qui a écrit cette œuvre, en compagnie de chercheurs et chercheuses ayant travaillé sur le sujet, de personnages historiques ressuscités pour l’occasion, ainsi que de trois comparses fictifs m’accompagnant sur le terrain.

D’indices troublants en recoupements probants, on démontre que s’il est assez improbable que William Shakespeare ait écrit la moindre ligne des œuvres qui lui sont attribuées, il est en revanche très vraisemblable que Mary Sidney, comtesse de Pembroke, en soit la véritable autrice…

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