(4) Comment sont nées les résidences d’écriture du Conseil régional d’Île-de-France ?

Pour répondre àcette question, j’ai pris rendez-vous avec Isabelle Reverdy, chargée de mission au service livre du Conseil régional.

Elle me reçoit un matin de janvier dans son bureau (je suis un peu en retard ; je me suis trompé d’immeuble).

Les résidences d’écriture ont pour acte de naissance une délibération du Conseil régional de 2006. L’idée était double : accompagner le travail d’un écrivain / favoriser sa rencontre avec un public.

Je prends des notes sur un petit carnet vert ; je pose des questions.

En 2007, la première résidence d’écriture a été mise en place.

Aujourd’hui, il y a environ trente écrivains par an qui bénéficient de ce dispositif. Contrairement àd’autres, le Conseil régional n’attend rien de concret des écrivains. On ne leur demande pas de « rentabiliser  » leur résidence. Il n’y a pas de commande d’écriture àproprement parler. Il y a en revanche un suivi du dossier (en théorie, 50% de la bourse accordée àl’écrivain est conditionnée àce suivi ; en pratique, aucun écrivain n’a jamais vu sa bourse remise en cause).

Les écrivains sont sélectionnés par un comité de lecture qui s’intéresse autant au projet littéraire qu’àl’intervention qui sera faite dans le lieu choisi.

« Ce sont de vrais auteurs qui sont sélectionnés.  »

« Ce qu’on n’arrive pas àmesurer, c’est qu’ont-ils vraiment écrit dans le cadre de la résidence ? On n’est pas capable de calculer cet impact.  » « Ce qui nous semble le plus important, c’est de garder des traces du travail de ces auteurs.  » « Le but n’est pas tant de valoriser le programme que de garder ces traces.  » « On aimerait comprendre / analyser : en quoi la littérature nous dit quelque chose sur aujourd’hui ?  » « Sur tous les écrivains, qui ont été en résidence, un seul n’est pas allé au bout de son projet.  » [je calcule rapidement : 2007-2013 : 7 ans x 30 = plus de 200 écrivains sont concernés]. « En général, il y a toujours un livre qui sort après une résidence. Mais on ne sait pas forcément dans quel livre se trouvera l’apport de cette résidence.  »

Pour l’instant, un projet sur trois est retenu. Le comité de lecture est constitué de six élus et de six professionnels du livre.

« Le croisement des regards nous intéresse.  »

Mon téléphone sonne. Je m’installe dans un couloir. Parle àvoix basse.

30 janvier 2014
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